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Plotino - Tratado 46,14 (I, 4, 14) — O sábio menospreza os bens corporais e os bens exteriores

sexta-feira 10 de junho de 2022, por Cardoso de Castro

  

Igal

14 Pero que el hombre, y sobre todo el virtuoso, no es el compuesto, también lo atestigua el alma con su separación del cuerpo y su menosprecio de los supuestos bienes del cuerpo. Mas pretender que la felicidad incluya al animal, es bien ridículo: la felicidad consiste en una buena vida, y ésta se origina en el alma, como actividad que es del alma, y no de toda ella, pues no lo es por cierto de la vegetativa como para que alcance al cuerpo. No, esta felicidad no podía consistir en la esbeltez y el buen estado del cuerpo, ni tampoco en tener buenas sensaciones. Es que las sensaciones excesivas, con su pesadumbre, amenazan con arrastrar al hombre hacia ellas. Pero, como hay una especie de contrapeso que lo eleva en dirección contraria hacia las realidades más eximias, cabe amenguar y menoscabar las cosas corporales, a fin de que aparezca que ese hombre es distinto de su exterior. Demos en hora buena que el hombre de acá sea hermoso, que sea esbelto, que sea rico y que mande en todos los hombres, como quien es de la región de acá; y, sin embargo, no hay que envidiarle por tales cosas, que lo tienen engañado. En el sabio, puede ser que estas cosas no se den ni por asomo; pero, si se dan, él mismo las aminorará, si se interesa por sí mismo. Sí, aminorará y deslucirá con su despreocupación las ventajas del cuerpo, y depondrá el mando. Pero, bien que cuidando de la salud del cuerpo, no querrá quedarse enteramente sin probar las enfermedades; ni tampoco sin probar los dolores, sino que, aunque no le vengan, querrá conocerlos de joven; pero ya en la vejez, preferirá que ni los dolores ni los placeres le molesten, ni ninguna de las cosas de acá, ni agradable ni desagradable, para no tener que fijarse en el cuerpo. Mas, en medio de los dolores, sabrá contraponerles la fuerza que le ha sido proporcionada para arrostrarlos, sin que ni el placer, la salud y la falta de dolor añadan nada a su felicidad ni los contrarios de éstos la destruyan o menoscaben Porque si uno de dos contrarios no añade nada a una misma cosa, ¿cómo podrá el otro contrario destruirla?

Bouillet

[14] Ce qui constitue l’homme, l’homme vertueux sur tout, ce n’est pas le composé de l’âme et du corps [l’animal] (24), comme le prouve la puissance qu’a l’âme de se séparer du corps (25) et de mépriser ce qu’on nomme des biens. Il serait ridicule de prétendre que le bonheur se rapporte à cette partie animale de l’homme, puisqu’il consiste à bien vivre, et que bien vivre; étant un acte, n’appartient qu’à l’âme; et encore n’est-ce pas à l’âme entière : car le bonheur ne s’étend pas à la partie végétative, n’ayant rien de commun avec le corps; ni la grandeur du corps, ni le bon état dans lequel il peut se trouver n’y contribuent en rien. Il ne dépend pas davantage de la perfection des sens, parce que leur développement, aussi bien que celui des organes, rend l’homme pesant et le courbe vers la terre. Il faut plutôt, pour rendre plus facile l’accomplissement du bien, établir une sorte de contrepoids, affaiblir le corps et en dompter la force afin de montrer combien l’homme véritable diffère des choses étrangères qui l’enveloppent. Que l’homme vulgaire soit beau, grand, riche, qu’il commande à tous les hommes, jouissant ainsi de tous les biens terrestres : il ne faut pas lui envier le plaisir trompeur qu’il trouve dans ces avantages. Quant au sage, peut-être ne les possédera-t-il pas d’abord; mais, s’il les possède, il les diminuera de son plein gré s’il a de lui-même le soin qu’il doit avoir; il affaiblira et flétrira par une négligence volontaire les avantages du corps; il abdiquera les dignités; tout en conservant la santé de son corps, il ne désirera pas d’être entièrement exempt de maladies et de souffrances ; s’il ne connaît pas ces maux, il voudra en faire l’épreuve dans sa jeunesse; mais, arrivé à la vieillesse, il ne voudra plus être troublé ni par les douleurs, ni par les plaisirs, ni par rien de triste ou d’agréable qui soit relatif au corps, pour ne pas être obligé de lui accorder son attention. Aux souffrances qu’il éprouvera, il opposera une fermeté qu’il aura toujours en lui-même. Il ne croira pas son bonheur augmenté par les plaisirs, la santé, le repos, ni détruit ou diminué par leurs contraires : puisque les premiers avantages n’augmentent pas sa félicité, comment leur perte pourrait-elle la diminuer?

Bréhier

14. Non ! L’être humain, et, en particulier, le sage, n’est pas double ; la preuve, c’est que l’âme se sépare du corps et méprise les prétendus biens corporels. Il est ridicule d’estimer le bonheur du sage à la mesure de celui d’un animal ; le bonheur consiste à bien vivre ; et, puisque bien vivre c’est agir, il n’existe que dans l’âme, et non pas même dans l’âme toute entière ; il n’existe pas dans l’âme végétative, de manière que, par elle, il atteignît le corps ; être heureux, ce n’est pas avoir un corps grand et robuste ; et il n’est pas non plus dans le bon état des sens, puisque les excès des sens alourdissent l’âme et risquent d’entraîner l’homme de leur côté. Il faut que, par une sorte de contrepoids qui le tire en sens inverse vers le bien, il diminue et affaiblisse son corps, afin de montrer que l’homme véritable est bien différent des choses extérieures. Que l’homme qui reste ici-bas soit beau et grand ; qu’il soit riche et commande à tous les hommes ; il est d’une région inférieure, et il ne faut pas lui envier les séductions trompeuses qu’il y trouve. Mais le sage, qui peut-être ne possède pas du tout ces avantages, les amoindrira s’ils viennent à lui, puisqu’il ne prend soin que de lui-même. Il amoindrira et laissera se flétrir, par sa négligence, les avantages du corps ; il déposera le pouvoir. Tout en veillant à sa santé, il ne voudra pas ignorer complètement la maladie ; il voudra même faire l’expérience des souffrances ; jeune, il ne les a pas subies ; il voudra les connaître. Mais, arrivé à la vieillesse, il ne voudra plus être troublé par les douleurs ou par les plaisirs, ni par aucun de ces états agréables ou pénibles que l’on sent ici-bas, pour ne pas diriger son attention vers le corps. A la souffrance il opposera le pouvoir qu’il a acquis pour lutter contre elle ; le plaisir, la santé et l’absence de peine n’ajouteront rien à son bonheur, et les états contraires ne lui retireront rien et ne l’amoindriront pas ; car, puisque les premiers de ces états ne lui ajoutent rien, comment les états contraires lui retireraient-ils quelque chose ?

Guthrie

14. Man, and specially the virtuous man, is constituted not by the composite of soul and body, as is proved by the soul’s power to separate herself from the body, and to scorn what usually are called "goods." It would be ridiculous to relate happiness to the animal part of man, since happiness consists in living well, and living well, being an actualization, belongs to the soul, exclusively. Not even does it extend to the entire soul, for happiness does not extend to that part of the soul concerned with growth, having nothing in common with the body, neither as to its size, nor its possible good condition. Nor does it depend on the perfection of the senses, because their development, as well as that of the organs, weights man down, and makes him earthy. Doing good will be made easier by establishing a sort of counter-weight, weakening the body, and taming its motions, so as to show how much the real man differs from the foreign things that (to speak as do the Stoics), surround him. However much the (earthy) common man enjoy beauty, greatness, wealth, command over other men, and earthly luxuries, he should not be envied for the deceptive pleasure he takes in all these advantages. To begin with, the wise man will probably not possess them; but if he do possess them, he will voluntarily diminish them, if he take due care of himself. By voluntary negligence he will weaken and disfigure the advantages of his body. He will abdicate from dignities. While preserving the health of his body, he will not desire to be entirely exempt from disease and sufferings. If he never experienced these evils, he will wish to make a trial of them during his youth. But when he has arrived at old age, he will no longer wish to be troubled either by pains, or pleasures, or anything sad or agreeable that relates to the body; so as not to be forced to give it his attention. He will oppose the sufferings he will have to undergo with a firmness that will never forsake him. He will not believe that his happiness is increased by pleasures, health or rest, nor destroyed nor diminished by their contraries. As the former advantages do not augment his felicity, how could their loss diminish it?

MacKenna

14. For man, and especially the Sage, is not the Couplement of soul and body: the proof is that man can be disengaged from the body and disdain its nominal goods.

It would be absurd to think that happiness begins and ends with the living-body: happiness is the possession of the good of life: it is centred therefore in Soul, is an Act of the Soul- and not of all the Soul at that: for it certainly is not characteristic of the vegetative soul, the soul of growth; that would at once connect it with the body.

A powerful frame, a healthy constitution, even a happy balance of temperament, these surely do not make felicity; in the excess of these advantages there is, even, the danger that the man be crushed down and forced more and more within their power. There must be a sort of counter-pressure in the other direction, towards the noblest: the body must be lessened, reduced, that the veritable man may show forth, the man behind the appearances.

Let the earth-bound man be handsome and powerful and rich, and so apt to this world that he may rule the entire human race: still there can be no envying him, the fool of such lures. Perhaps such splendours could not, from the beginning even, have gathered to the Sage; but if it should happen so, he of his own action will lower his state, if he has any care for his true life; the tyranny of the body he will work down or wear away by inattention to its claims; the rulership he will lay aside. While he will safeguard his bodily health, he will not wish to be wholly untried in sickness, still less never to feel pain: if such troubles should not come to him of themselves, he will wish to know them, during youth at least: in old age, it is true, he will desire neither pains nor pleasures to hamper him; he will desire nothing of this world, pleasant or painful; his one desire will be to know nothing of the body. If he should meet with pain he will pit against it the powers he holds to meet it; but pleasure and health and ease of life will not mean any increase of happiness to him nor will their contraries destroy or lessen it.

When in the one subject, a positive can add nothing, how can the negative take away?


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