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Schaya: L’Esprit se connaît entièrement

segunda-feira 24 de novembro de 2008, por Cardoso de Castro

  

Original

Comme nous l’enseigne la Kabbale   — et aussi, de la manière la plus directe possible, le Néo-platonisme   et le Védantisme — l’Esprit réside, tout en transcendant l’âme, dans le tréfonds de celle-ci. L’âme et toutes les manifestations formelles ou distinctes, qu’elles soient internes ou externes, procèdent de lui, mais lui est sans forme et sans distinction ; en lui, le sujet et l’objet de la connaissance ne font qu’un : l’Esprit se connaît entièrement, il est la Connaissance totale et tout ce qui est connaissable, en soi et dans les choses. La pensée, elle, n’est qu’un plan de réflexion individuel et formel de ce qui est connaissable, de la Connaissance ou de l’Esprit ; elle se meut toujours entre un sujet mental, ou ce qui pense, et un objet mental, ou ce qui se reflète dans la pensée. Mais ce qui se reflète dans la pensée n’est assimilé par elle que dans sa forme mentale, non dans sa forme concrète — soit corporelle, soit subtile — ni à plus forte raison dans sa réalité supra-formelle, spirituelle et universelle ; ainsi, la pensée est un miroir psychique et rationnel de toutes choses intelligibles, miroir qui ne devient jamais ce qu’il reflète. La pensée ne permet donc pas à celui qui pense d’assimiler, par elle seule, la réalité de l’objet mental : elle reste la connaissance symbolique des choses, connaissance qui rapproche d’elles le penseur, mais qui ne l’identifie pas réellement avec elles. La pensée laisse subsister le dualisme entre le sujet et l’objet, à tel point que l’homme qui ne se connaît que par elle, ne s’est pas véritablement assimilé lui-même ; il ne se connaît pas réellement et ne représente pour lui-même que sa propre forme mentale, la pensée ou l’image qu’il se fait de lui-même. C’est ce dualisme inhérent à la pensée, qui est la cause du doute et de l’erreur ; l’Esprit, au contraire, est l’unité réelle du sujet et de l’objet cognitifs, et cette unité est la certitude, la vérité de la connaissance. (Leo Schaya  , L’homme et l’Absolu selon la Kabbale  )


Español

Tal como nos enseña la Cábala —y también, en la forma más directa posible, el Neo-Platonismo y la Vedanta— el espíritu, a la vez que trasciende el alma, mora en sus profundidades. EI alma y todas las manifestaciones formales o separadas, sean internas o externas, proceden de él, pero el espíritu en sí [9] mismo carece de forma y de discernimiento. En él, el sujeto y el objeto del conocimiento son uno: el espíritu se conoce a sí mismo completamente; es el conocimiento total y todo lo que es cognoscible en sí mismo y en las cosas. El pensamiento, por otra parte, es solamente un plano individual y formal que refleja lo inteligible; está siempre en movimiento entre un sujeto mental, o aquello que piensa, y un objeto mental, o aquello que se refleja en el pensamiento. Pero lo que se refleja en el pensamiento es asimilado por él sólo en su forma mental, no en su forma concreta —sea corpórea o sutil— y, con toda seguridad, no en su realidad supraformal, espiritual y universal. Es así como el pensamiento es el espejo psíquico y racional de todas las cosas inteligibles, espejo que jamás se confunde con aquello que refleja. El pensamiento por sí mismo, por lo tanto, no permite que el pensador asimile la realidad del objeto mental: permanece como un conocimiento simbólico de las cosas, un conocimiento que acerca al pensador más a ellas, pero que en realidad no lo identifica con ellas. El pensamiento permite que el dualismo entre sujeto y objeto persista hasta un punto tal, que el hombre que sólo se conoce a sí mismo por medio del pensamiento, no se ha asimilado a sí mismo verdaderamente; en realidad no se conoce a sí mismo y se ve únicamente como su forma mental, como el pensamiento o imagen que se hace de sí mismo. Este dualismo, inherente al pensamiento, es la causa de la duda y el error; el espíritu, por el contrario, es la unidad real del sujeto y objeto cognoscitivo, y esta unidad es la certidumbre, la verdad del conocimiento.