Baillet
N’insistons pas sur ce que signifie le “ salaire ” de nos jours. On pense immédiatement au petit employé, à la bureaucratie, au fameux 27 du mois des fonctionnaires. Dans la Rome antique, ce terme, par contre, se référait presque exclusivement à l’armée. Stipendium merere voulait dire être militaire, être sous les ordres de tel ou tel chef ou condottiere. Emeritis stipendis signifiait : après avoir accompli le service militaire ; homo nullius stipendii désignait celui qui n’avait (…)
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Julius Evola
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Evola: Stipendium
29 de novembro de 2008, por Cardoso de Castro -
Evola: Servitium
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Le verbe servio, servire a aussi en latin le sens positif d’être fidèle. Mais la signification négative - être serviteur - prévaut ; c’est ce sens, de toute façon, qu’on retrouve dans servitium, qui désignait précisément l’esclavage, le servage, car dérivé de servus = esclave. Dans les temps modernes, le verbe “ servir ” s’est répandu de plus en plus en perdant cette connotation négative et avilissante, au point qu’on a pu faire du service en tant que “ service social ”, surtout (…) -
Evola: Theoria
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Quand on parle aujourd’hui de « théories », c’est plus ou moins dans le sens d’« abstractions », de choses éloignées de la réalité, d’affaires « intellectuelles » ; un grand poète a même écrit : « Grise est toute théorie, mais toujours vert est l’arbre éternel de la vie ». De nouveau, on est en présence d’une altération et d’un affaiblissement du sens. Pour les Grecs, θεωρία ne voulait pas dire intellectualité abstraite mais vision réalisatrice, quelque chose de particulièrement (…) -
Evola: Les langues
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Une des preuves que le cours de l’histoire n’a pas suivi, en dehors du plan purement matériel, une direction de progrès, c’est la pauvreté des langues modernes par rapport à de nombreuses langues anciennes. Pas une seule des « langues vivantes » occidentales ne peut soutenir la comparaison, en matière d’organicité, de précision et de souplesse, avec, par exemple, le latin ou le sanskrit. Parmi toutes les langues européennes, il n’y a peut-être que l’allemand qui ait conservé (…) -
Evola: Ingenium
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Le sens ancien du terme ne s’est conservé que partiellement, et, de nouveau, sous son aspect le moins intéressant. Ingenium désignait aussi en latin la perspicacité, l’agilité d’esprit, la sagacité, la clairvoyance - mais, en même temps, ce terme renvoyait au caractère, à ce qui est, chez chacun, organique, inné, vraiment personnel. Vana ingenia put donc désigner des personnes sans caractère ; redire ad ingenium put signifier revenir à sa propre nature, à un mode de vie conforme à (…) -
Evola: Humilitas
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Avec la religion qui a fini par prédominer en Occident, l’“ humilité ” est devenue une “ vertu ” dans un sens fort peu romain et a été glorifiée par opposition à la force, à la dignité, à l’attitude calmement composée dont nous avons parlé plus haut. Dans la Rome antique elle désigna au contraire l’opposé de toute virtus. Elle voulut dire bassesse, qui mérite le mépris, basse condition, abjection, lâcheté, déshonneur - au point qu’il fallait préférer la mort ou l’exil à l’“ (…) -
Evola: Patientia
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Le sens moderne, par rapport au sens ancien, est de nouveau émoussé et affaibli. Quelqu’un de patient, c’est aujourd’hui quelqu’un qui ne se met pas en colère, qui ne s’énerve pas, qui tolère. Dans la langue latine la patientia désignait une des “ vertus ” fondamentales de l’homme romain : elle connotait l’idée d’une force intérieure, d’une imperturbabilité, faisait allusion à la capacité de tenir bon, de garder l’âme non troublée devant n’importe quel échec et n’importe quelle (…) -
Evola: Innocentia
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Ce mot évoquait lui aussi l’idée de clarté et de force ; son sens le plus courant dans l’Antiquité exprimait la pureté de l’âme, l’intégrité, le désintérêt, la droiture. Ce terme n’avait donc pas un sens purement négatif : “ ne pas être coupable ”. Il ignorait la nuance de banalité que présente aussi l’expression “ un esprit innocent ”, devenue presque synonyme de simplet. Dans d’autres langues romanes, comme le français par exemple, le même terme, innocent, finit par désigner les (…) -
Evola: Pietas
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Inutile de rappeler ce que veut dire aujourd’hui une “ personne pieuse ”. On songe à une attitude sentimentale plus ou moins humanitaire - et “ pieux ” est parfois synonyme de compatissant. Dans la vieille langue latine, la pietas, par contre, appartenait au domaine du sacré, désignait en premier lieu les rapports que l’homme romain entretenait avec les divinités, en second lieu ses rapports avec d’autres réalités liées au monde de la Tradition, y compris l’État lui-même. Envers (…) -
Evola: Genialitas
29 de novembro de 2008, por Cardoso de CastroBaillet
Qui est “ génial ” de nos jours ? Un type d’homme foncièrement individualiste, riche de trouvailles originales et de fantaisie. A la limite, on a le “ génie ” dans le domaine artistique, auquel la civilisation bourgeoise et humaniste a voué un culte fétichiste, si bien que le “ génie ” - plus que le héros, l’ascète ou l’aristocrate - a souvent été considéré, dans cette civilisation, comme le type humain le plus élevé. Le terme latin genialis renvoie, lui, à quelque chose de fort (…)