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Schürmann: Arché — le paradigme cinétique de l’origine

terça-feira 30 de maio de 2017, por Cardoso de Castro

  
« Les Grecs entendent dans ce mot le plus souvent deux choses : arche veut dire, d’une part, ce à partir de quoi quelque chose prend son essor et son commencement ; mais d’autre part ce qui, en tant qu’un tel essor et commencement, maintient son emprise par-delà cet autre qui sort de lui et ainsi le tient, donc le domine. Arché veut dire en même temps commencement et commandement. » (Heidegger  , Questions II 190)

Le mot arché semble être entré dans le langage philosophique seulement avec Aristote  . C’est lui qui joint expressément à la signification de commencement, plus ancienne, celle de commandement. Depuis Homère, le sens courant du verbe archein était : mener, venir en premier, ouvrir, par exemple une bataille ou un discours. L’arche désignait ce qui est au début, soit dans un ordre de succession temporelle, comme l’enfance, soit dans un ordre d’éléments de constitution, comme la farine est à la base de la pâte, ou les organes sont les parties élémentaires du corps. La seconde signification - commandement, pouvoir, domination - ne se rencontre pas chez Homère, mais bien dans Hérodote et Pindare  . Aristote reprend ce sens. Mais l’innovation aristotélicienne consiste dans la jonction des deux sens, début et domination, en un même concept abstrait. Et jusqu’à la fin de l’Antiquité arché reste un terme technique pour désigner des éléments constitutifs, abstraits et irréductibles, dans l’être, le devenir et la connaissance. Le concept métaphysique d’arche exprime donc l’élément structurel abstrait des étants qui, dans leur analyse, est unhintergehbar, indépassable. C’est un concept lié de part en part à la métaphysique de la substance sensible et de sa «théorie». (excertos de Reiner Schürmann  , Le principe d’anarchie)