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Abellio: as matemáticas

domingo 9 de novembro de 2008, por Cardoso de Castro

  

Le mouvement des mathématiques implique sûrement un progrès, ne serait-ce que celui du pouvoir d’abstraction, mais il s’agit de savoir si ce progrès n’est quand même pas situé au pôle d’en bas, dans l’élémentaire, dans la multiplicité, et surtout dans la répétition, comme celui de la petite fille du cinéma, intégrant spontanément des détails, mais des détails fort matériels et dont il est capital de remarquer qu’ils se situent au niveau du lieu commun. On fabrique ainsi des êtres de travail de la quatrième caste et non des êtres de connaissance de la première. Ce qui me gêne pour reconnaître au mouvement des mathématiques le droit de signifier un progrès absolu, c’est que les mathématiques restent et resteront toujours une technique, forcément engagée, en tant que telle, dans le multiple et le matériel, et que la conscience à laquelle elles font appel, comme la conscience de cette petite fille, c’est encore la conscience « naturelle », et non la conscience « transcendantale ». A l’autre pôle, je vois pour ma part des modes de communication moins démocratisés et pas du tout technicisés, et qui impliqueraient entre vous et moi, par exemple, une complicité plus sélective. Mais alors le magnétophone entre nous serait de trop. Une communication par le regard ou même la simple présence. Une certaine qualité du silence. Alors vraiment les livres seraient inutiles, et aussi les images...

[Raymond Abellio   de la politique à la Gnose. Entretiens avec Marie-Thérèse de Brosses. Paris: Pierre Belfond, 1987]