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L’originalité de la communion chrétienne avec Dieu.

quarta-feira 26 de setembro de 2007, por Cardoso de Castro

Deux conceptions différentes de la communion avec Dieu se trouvent en présence ici. Et ce conflit était d’autant plus inévitable qu’on prenait les choses plus au sérieux. Quand, dans les Evangiles, nous voyons Jésus lutter sans trêve contre les Pharisiens, il ne s’agit pas d’une rivalité banale. Les Pharisiens prenaient leur cause au sérieux et s’élevaient contre ce qui était, à leurs yeux, une offense non seulement à l’ordre légal humain, mais surtout à l’ordre légal divin, donc à la majesté de Dieu. Leur lutte est une protestation de la communion régie par la Loi contre la communion régie par l’amour.

Il ne faut pas, cependant, concevoir l’opposition des rapports de l’homme avec Dieu dans la communion régie par la Loi et dans la communion régie par l’amour, comme si l’amour divin ne tenait aucune place dans l’ordre juridique de l’Ancien Testament. C’est le contraire qui est vrai. Dans le judaïsme, il est souvent question de l’amour de Dieu. Celui-ci est le Dieu de l’Alliance et, comme tel, il est aussi le Dieu d’amour. La fondation de l’Alliance et l’institution de la Loi sont les expressions les plus élevées de son amour. Mais, par là, il a également lié son amour à l’Alliance et à la Loi. « La grâce (amour) du Seigneur dure d’éternité en éternité pour ceux qui le craignent, et sa justice pour les enfants des enfants de ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements pour les accomplir. » (Ps., 103, 17 et ss.) Ceux qui craignent Dieu, donc les justes et non les pécheurs, sont l’objet de son amour. Cet amour atteste la fidélité de Dieu à l’Alliance malgré l’infidélité de l’homme, à condition toutefois que celui-ci revienne à cette Alliance [[Deut, 7, 6-10. Ce texte, datant de l’exil, est particulièrement intéressant parce qu’il atteste que l’amour de Dieu pour Israël n’a’ d’autre motif que Sa propre volonté et Sa promesse. Cette citation nous montre également avec netteté la distance qui sépare cet amour de l’agapè du Nouveau Testament.]. Mais il y a loin d’ici à l’amour de Dieu qui appelle le pécheur. Cet amour-là ne trouve point de place dans le cadre de la communion régie par la Loi; il y apparaît comme un blasphème.