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Patocka (1992:181-183) – "coisa" em Física
segunda-feira 18 de dezembro de 2023
destaque
Na realidade, a coisa em Física não é outra coisa senão precisamente a mesma coisa de que falamos e com que nos explicamos na esfera pré-científica, através do nosso comércio e comportamento quotidianos. É a mesma coisa, submetida a certas operações metódicas de idealização e de formalização que a fenomenologia reconduz à sua origem, mostrando que a constituição da coisa física corresponde a uma objetivação mais rigorosa, de grau superior, que caminha para a precisão e a identidade dos dados através da geometrização das formas, método cuja aplicação se estende progressivamente também aos momentos qualitativos. Não se trata, portanto, de uma ruptura de nível que nos dá acesso a uma realidade diferente, mas de um simples arranjo metódico da realidade que aparece. As ciências naturais modernas, que não têm em conta a gênese do sentido (tanto quanto a constituição fenomenológica) do seu objeto, compensam-no pela construção metafísica de uma relação causal entre a realidade física "verdadeira", transcendente, puramente quantitativa, e a sua imagem subjetiva na nossa consciência. O nosso corpo é então simplesmente uma componente do mundo exterior, um aparelho no interior do qual — por alguma razão — certos processos físicos são traduzidos num "código" paralelo, uma transposição que, deste ponto de vista fisicalista, se chama "processo de consciência".
Erazim Kohak
Actually, the thing of physics is nothing other than the very thing of which we speak and with which we deal in our daily contact in the prescientific region, after it had been subjected to certain methodological, idealizing, and formalizing operations. The constitution of the physical thing shows us how it comes about— that the point is a higher, stricter objectification, a precision of data and of their identity at which we arrive with the help of geometrization of shapes and progressive application of the same method to qualitative moments as well. [1] It is really not a penetration to another reality but rather merely a systematic modification of the reality present to us. Modern natural science, ignoring the origin of the signification (essentially, the phenomenological constitution) of its object, substituted for it a metaphysical construct of a causal relation between a purely quantitative “true” transcendent physical reality and its subjective image in our consciousness. The body then is a mere part of the external world, an apparatus in which, for reasons unknown, certain physical processes are translated into a parallel “code” and that translation is then referred to, from the physicalist viewpoint, as “the process of consciousness.”
If this perspective, for which meaning itself loses its meaning by becoming a part of a purely objective, meaningless process, is not in truth legitimate, if it cannot avoid psychologistic and naturalistic consequences, then we need a new understanding not only of the thing and of our relation to the thing in perception, but also of the role of our body. It is not simply that the relation to the thing in perception cannot be merely a causal one, taking place among “third person processes”—perception is a process of contact with things in the course of which objectivity acquires meaning for us, and not simply meaning which we would in some sense project onto it, but its own meaning, and yet in relation to us; taking place not in us but rather in the world, that is, in the universal whole of real, that is, temporally localized, being. It is no more than a prejudice to think that the world is full of nothing but physical and chemical processes and that it can be understood only in terms of them. Precisely if physics is merely an idealizing abstraction from the primordial rich perceptual contact with reality, we can understand quite well why in practice we cannot penetrate even psychological relations without taking physical processes and relations into account, and, for all that, that way the inmost nature of transcending grasping of being outside of us will elude us. To physics, the fact that we have a body inevitably appears as the starting point for explaining psychophysical relations, just as that the body is a body-in-space with which we deal by physical methods. Such an approach must in principle miss the point that, even though the body is an object, it is one that has and even is a meaning, can bestow meaning, moves within the field of meaning, and exists only within it.
Erika Abrams
En réalité, la chose de la physique n’est rien d’autre que la même chose précisément dont nous parlons et avec laquelle nous nous expliquons dans la sphère pré-scientifique, à travers notre commerce et notre comportement quotidiens. Elle est la même chose, soumise à certaines opérations méthodiques d’idéalisation et de formalisation que la phénoménologie reconduit jusqu’à leur origine, montrant que la constitution de la chose physique correspond à une objectivation plus rigoureuse, de degré supérieur, qui s’achemine vers la précision et l’identité des data au moyen de la géométrisation des formes, méthode dont l’application est progressivement étendue aussi aux moments qualitatifs. Ce n’est donc pas une rupture de niveau qui nous ferait accéder à une réalité différente, mais un simple aménagement méthodique de la réalité apparaissante. Les sciences modernes de la nature, qui ne tiennent pas compte de la genèse de la signification (autant dire de la constitution phénoménologique) de leur objet, y suppléent par la construction métaphysique d’un rapport causal entre la réalité physique « vraie », transcendante, purement quantitative, et son image subjective dans notre conscience. Notre corps est alors une simple composante du monde extérieur, un appareil à l’intérieur duquel s’effectue — on ne sait pourquoi — la traduction de certains processus physiques dans, un « code » parallèle, transposition qu’on nomme, dans cette optique physicaliste, le « processus de la conscience ».
Si cette perspective (dans laquelle le sens comme tel perd tout sens, devenant partie intégrante d’un processus purement objectif, dépourvu de sens) n’est pas effectivement justifiée, si elle entraîne forcément des conséquences naturalistes, psychologistes, il s’ensuit que nous devrons appliquer tout d’abord nos efforts à comprendre autrement, non seulement la chose et notre rapport à la chose dans la perception, mais encore le rôle de notre corps. Ce n’est pas seulement le rapport à la chose dans la perception qui ne pourra être une simple relation causale entre des «processus à la troisième personne». La perception est un processus de contact avec les choses au cours duquel l’objectité acquiert une signification pour nous - une signification que nous n’y projetons pas nous-mêmes, mais qui lui est propre, fût-ce en relation avec nous. Elle est un processus qui ne se déroule pas au-dedans de nous, mais plutôt dans le monde, c’est-à-dire au sein de la totalité universelle de l’étant réel (real), localisé dans le temps. C’est un simple préjugé que de croire le monde rempli uniquement de processus physiques et chimiques qui suffiraient à sa compréhension. Si, secouant l’emprise de ce préjugé, nous considérons la physique comme une simple abstraction idéalisante effectuée à partir de la richesse originelle de notre contact perceptif avec la réalité, nous pourrons en revanche comprendre à la fois pourquoi l’intelligence des relations psychologiques exige elle aussi, dans la pratique, de faire entrer en ligne de compte des processus et des relations physiques, et pourquoi l’explication physicaliste demeure néanmoins impuissante à donner accès à l’essence propre de [183] la saisie transcendante de l’étant en dehors de nous. La physique prend nécessairement pour point de départ de son explication du rapport psycho-physique le fait que nous avons un corps, corps propre qu’elle prend en vue comme un corps matériel et traite selon ses méthodes scientifiques. Or, le corps propre, s’il est en effet un objet, en est un qui possède un sens, voire qui est également sens, capable de conférer un sens, qui se meut et existe uniquement dans le champ du sens. Cet aspect ne peut au principe qu’échapper à la physique.
[PATOCKA , Jan. Introduction à la phénoménologie de Husserl . Grenoble: Jérôme Millon, 1992]
Ver online : Jan Patocka
[1] See Edmund Husserl, Crisis of European Sciences and Transcendental Phenomenology, §, pp. 21-60. [Ed.]