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Bréhier-Plotin: violance
quinta-feira 1º de fevereiro de 2024, por
« Ne fais pas sortir par violence l’âme du corps, pour qu’elle ne sorte pas ainsi. » Car elle s’en ira bien si elle a la disposition qu’il faut pour s’en aller : « s’en aller », c’est passer dans un autre séjour. L’âme restera plutôt, et elle laissera le corps se détacher d’elle tout entier, quand il n’est plus besoin pour elle de changer de lieu, mais qu’elle est déjà tout à fait hors du corps. - Comment donc le corps se détache-t-il de l’âme ? Lorsque l’âme n’a plus aucun lien avec lui ; et le corps ne peut plus la maintenir dans ses liens, dès qu’il a perdu la liaison harmonique, grâce à laquelle il possédait une âme. - Qu’arrive-t-il donc si l’on emploie des moyens violents pour rompre cette harmonie du corps ? - On fait alors violence au corps pour le détacher de l’âme ; ce n’est plus lui qui laisse l’âme partir. Et c’est la passion qui fait rompre ces liens ; c’est l’ennui, le chagrin ou la colère ; il ne faut pas agir ainsi. - Mais si l’on s’apercevait que la folie va venir ? - Il est peu probable que la folie s’empare du sage ; mais si elle vient, qu’il la mette au nombre de ces événements nécessaires que nous acceptons, étant données les circonstances, bien que nous ne les voulions pas en eux-mêmes. ENNÉADES - Bréhier: I, 9 [16] - DU SUICIDE RAISONNABLE Notice du Traducteur
Tous les événements, qui résultent de la combinaison de la volonté et du hasard, sont nécessaires ; quel autre agent pourrait en effet s’ajouter à ceux-là ? Prenez toutes les causes ; tous les événements absolument en résultent ; et dans les causes extérieures est compris le concours du mouvement du ciel. Lorsque l’âme, changée par les choses extérieures, agit ou entreprend une action, elle est mue comme d’un mouvement aveugle, et ni son action ni sa disposition ne doivent alors s’appeler volontaires ; il en est de même, lorsqu’elle empire spontanément, parce qu’elle ne suit pas toujours ses impulsions droites et essentielles. Mais lorsque, dans son élan, elle prend pour guide la raison pure et impassible qui lui appartient en propre, c’est alors seulement qu’il faut dire que cet élan dépend de nous, qu’il est volontaire, et qu’il est notre oeuvre ; il ne vient pas d’ailleurs que de l’intérieur de l’âme pure, principe premier, dominateur et souverain, et non d’une âme égarée par l’ignorance, abattue par la violence de désirs, qui en survenant la mènent, l’entraînent et ne permettent plus qu’il vienne de nous des actions, mais seulement des passions. ENNÉADES - Bréhier: III, 1 [3] - Du destin 9