Página inicial > Chenique, François > François Chenique (Logique:53-54) – simples apreensão
François Chenique (Logique:53-54) – simples apreensão
segunda-feira 4 de setembro de 2023, por
Il convient de définir la simple appréhension, qui est comme l’activité élémentaire de l’esprit humain, et d’en préciser les caractères.
1. Définition de la simple appréhension.
La simple appréhension est l’acte par lequel l’intelligence saisit l’essence d’une chose, sa quiddité, sans en rien affirmer ou nier [1].
La simple appréhension est ainsi la simple représentation intellectuelle de l’essence ou quiddité d’un objet [2]. Il s’agit donc du processus de la pensée par lequel l’esprit humain appréhende un objet dans son essence et donne ainsi naissance à un concept ou à une idée [3].
La simple appréhension est une opération de l’intelligence (intellectus) et son résultat est Vidée, ou concept, qui est distincte de l’image perçue par les sens ou reproduite par l’imagination ; mais si l’image et l’idée sont distinctes, nous devons noter que la pensée est pratiquement toujours accompagnée d’images.
2. Caractères de la simple appréhension.
Ces caractères sont au nombre de trois :
a) La simplicité : la dénomination même de simple appréhension fait apparaître le premier caractère de cette opération. C’est un acte simple, car il tend à découvrir l’essence d’une chose en répondant à la question première de la pensée : quid est ?, « qu’est-ce que c’est ? » [4]. La réponse est l’essence de la chose, c’est-à-dire ce grâce à quoi la chose est ce qu’elle est (id quo res est id quod est) [5]. L’objet de la simple appréhension est toujours vu sous un mode d’unité, et la perception de l’essence d’un objet reproduit l’unité de l’être [6].
b) Le mode abstrait : C’est par un mode abstrait que la simple appréhension fait saisir l’essence d’une chose, sa quiddité, c’est-à-dire la nature de l’objet vu d’une façon générale, détaché des contingences concrètes. Il faut donc distinguer la simple appréhension de toute vue intuitive des choses sous leur aspect concret, comme c’est le cas, par exemple, du jugement où ce mode concret est essentiel.
c) Acte sans vérité, ni fausseté : La simple appréhension ne juge pas; elle n’affirme ou ne nie rien de l’objet saisi. Ainsi on ne peut pas dire que le concept « homme » soit vrai ou faux : il ne s’agit que de la représentation intellectuelle de l’essence d’individus désignés par ailleurs d’une façon particulière comme Pierre ou Jean.
Ver online : François Chenique
[1] Operatio qua intellectus aliquam quidditatem intelligit, quin quidquam de ea affirmet vel neget.
[2] Simplex apprehensio est simplex repraesentatio quidditatis alicujus rei in intellectu.
[3] Il s’agit ici de l’idée au sens habituel du mot (avec un i minuscule) ; mais le problème métaphysique de l’Idée au sens platonicien du mot (avec un I majuscule) se profile en arrière-plan.
[4] On peut discuter pour savoir si la question première est « quid sit » (qu’est-ce que c’est 7) ou « an sit » (est-ce que ça existe ?) : il s’agit d’un problème métaphysique que nous ne développerons pas ici. Notons toutefois que la logique se contente de la première question, relative à l’essence ou quiddité, alors que la métaphysique doit aborder la seconde, l’existence ou « esse ».
[5] Essence et quiddité :
— l’essence est ce qui fonde l’être de la chose, ce par quoi une chose est ce qu’elle est (id quo res est id quod est) ;
— la quiddité est ce qui répond à la question « qu’est-ce que c’est » (qui est ?) Il y a donc une nuance subtile entre l’essence et la quiddité.
[6] Essence et existence. Nous abordons ici une question métaphysique : l’être est «ce qui est» (id quod est). Tout ce qui est conçu peut être ramené à la notion d’être, tout est de l’être, la réalité n’est qu’être, et penser c’est concevoir ce qu’est la réalité. C’est en cela que nous trouvons l’unité de l’être, et l’intuition de l’être en tant qu’être reproduit son unité. Mais l’être est constitué de deux aspects complémentaires, essence et existence, qui le définissent, car un être implique toujours une essence que détermine comme sa perfection ultime une existence. Un être nous apparaît comme « ce qui est », c’est-à-dire comme une essence ce) qui a la propriété d’exister (qui est).