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Coomaraswamy: Introdução a "Tempo e Eternidade"

sexta-feira 5 de agosto de 2022, por Cardoso de Castro

  

español

«Considero que hay necesidad de comprender el sentido en el que la Escritura habla del Tiempo y la Eternidad» (Dionisio, De div. nom. 10.3). Aquí, la doctrina del Tiempo y la Eternidad se examinará en contextos védico, budista, griego, cristiano, e islámico. Ambos términos son ambiguos. El «tiempo» es ya sea la totalidad o ya sea una parte del continuo de la duración pasada y futura; o bien es ese punto de tiempo presente (nunc fluens) que distingue siempre las dos duraciones entre sí. La eternidad, desde nuestro punto de vista temporal, es una duración sin comienzo ni fin o, como ella es en sí misma, ese punto de tiempo inextenso que es Ahora (nunc stans).

Desde lo que puede llamarse el punto de vista fundamentalista o literalista, el tiempo, en el primer sentido, se considera como habiendo tenido un comienzo y como procediendo hacia un final, y así en contraste con la eternidad como una duración que dura siempre, sin comienzo ni fin. La absurdidad de estas posiciones se hace evidente si preguntamos con S. Agustín, «¿Qué estaba haciendo Dios [lo Eterno] antes de hacer el mundo?», pregunta cuya respuesta es, por supuesto, que puesto que el tiempo y el mundo se presuponen entre sí, y puesto que en los términos de la «creación» son «con-creados», la palabra «antes» en una pregunta tal no tiene ningún significado. De aquí que en la exégesis cristiana se argumente comúnmente que en arch he, in principio, no implica un «comienzo en el tiempo» sino un origen   en el Primer Principio; y de esto se sigue la deducción lógica de que Dios [lo Eterno] está creando el mundo ahora, lo mismo que siempre.

La doctrina metafísica simplemente contrasta el tiempo, como un continuo, con la eternidad, que no está en el tiempo, y que así no puede considerarse propiamente durando-siempre, sino que coincide con el presente o ahora real, del que es imposible una experiencia temporal. Aquí la confusión surge solamente porque para una consciencia que funciona en los términos del tiempo y del espacio, el «ahora» sucede al «ahora» sin interrupción, y parece haber una serie sin fin de ahoras, cuya suma colectiva es el «tiempo». Esta confusión puede eliminarse si comprendemos que ninguno de estos ahoras tiene duración y que, como medidas, son todos igualmente ceros, ceros cuya «suma» es impensable. Se trata de una cuestión de relatividad; somos «nosotros» quienes nos movemos, mientras que el Ahora, que no se mueve, sólo parece moverse, —de la misma manera que el sol parece salir y ponerse debido únicamente a que la tierra gira.

Gérard Leconte

« Il me semble nécessaire de comprendre en quel sens l’Ecriture parle du Temps et de l’Eternité » (Denys l’Aréopagite  , De Divinis Hominibus, X, 3) [1]. Nous allons étudier la doctrine du Temps et de l’Eternité dans les contextes védique, bouddhiste, grec, chrétien et islamique. Les deux termes sont ambigus [14]. Le « Temps » est soit la totalité ou une partie de la durée passée et future, soit ce présent, ce point du temps (nunc fluens) qui sépare toujours les deux durées l’une de l’autre. L’ « Eternité » est soit, de notre point de vue temporel, une durée sans commencement ni fin, soit, ainsi qu’elle est en elle-même, ce point du temps sans étendue qui est Maintenant (nunc stans).

Du point de vue que l’on peut appeler « extérieur » ou « littéraliste », le temps, dans le premier sens, est conçu comme ayant eu un commencement et s’avançant vers une fin ; il est opposé ainsi à l’éternité considérée comme une durée perpétuelle sans commencement ni fin. L’absurdité de ces positions devient manifeste si nous demandons avec saint Augustin   : « Que faisait Dieu (l’Eternel) avant de créer le monde ? » ; la réponse est, bien entendu, que le temps et le monde, étant dépendants l’un de l’autre — ou, en termes de « création », créés ensemble — le mot « avant » n’a aucun sens dans une telle question. C’est pourquoi l’exégèse chrétienne indique habituellement que έν αρχή, in principio, n’implique pas « un commencement dans le temps » mais une origine dans le Principe premier ; de là s’ensuit la déduction logique, que Dieu — l’Eternel — crée le monde maintenant et toujours.

La doctrine métaphysique oppose simplement le temps comme continuité à l’éternité hors du temps, laquelle ainsi ne doit pas être confondue avec la perpétuité : elle coïncide avec le présent réel, ou l’instant, dont on ne peut avoir l’expérience dans le temps. Ici la confusion n’apparaît que pour une conscience réfléchissant en fonction du temps et de l’espace ; pour elle, un « instant » succède à un « instant » sans interruption, et il lui semble qu’il y ait une série indéfinie d’instants, collectivement totalisés dans le « temps ». Cette confusion peut être dissipée si nous nous apercevons qu’aucun de ces instants n’a de durée ; quant à la mesure, ils sont tous des zéros dont la « somme » est impensable. C’est une question de relativité ; c’est « nous » qui sommes en mouvement, tandis que l’instant est immuable et paraît seulement se déplacer — de même que le soleil semble se lever et se coucher parce que la terre tourne.

Original

“Need there is, methinks, to understand the sense in which the Scripture speaketh of Time and Eternity” (Dionysius, De div. nom. X. 3) [2]. Here, the doctrine of Time and Eternity will be discussed in Vedic, Buddhist, Greek, Christian, and Islamic contexts. Both terms are ambiguous. “Time” is either all or any part of the continuum of past and future duration; or that present point of time (nunc fluens) that always distinguishes the two durations from one another. Eternity is either, from our temporal point of view a duration without beginning or end or, as it is in itself, that unextended point of time which is Now (nunc stans).

From what may be called the fundamentalist or literalist point of view, time in the first sense is thought of as having had a beginning and as proceeding towards an end, and so contrasted with eternity as everlasting duration without beginning or end. The absurdity of these positions is made apparent if we ask with St. Augustine, “What was God [the Eternal] doing before he made the world?” the answer being, of course, that inasmuch as time and the world presuppose each other and in terms of “creation” are “concreated”, the word “before” in such a question has no meaning whatever. Hence it is commonly argued in Christian exegesis that έν αρχή, in principio, does not imply a “beginning in time” but an origin in the First Principle; and from this the logical deduction follows that God [the Eternal] is creating the world now, as much as he ever was.

The metaphysical doctrine simply contrasts time as a continuum with the eternity that is not in time and so cannot properly be called ever lasting, but coincides with the real present or now of which temporal experience is impossible. Here confusion only arises because for any consiousness functioning in terms of time and space, “now” succeeds “now” without interruption, and there seems to be an endless series of nows, collectively adding up to “time”. This confusion can be eliminated if we realise that none of these nows has any duration and that, as measures, all alike are zeros, of which a “sum” is unthinkable. It is a matter of relativity; it is “we” who move, while the Now is unmoved, and only seems to move,—much as the sun only seems to rise and set because the earth revolves.


[1« Dans ce monde des sens il est en effet nécessaire d’examiner prudemment ce que sont le temps et l’espace, afin que ce qui enchante d’un côté, que ce soit dans l’espace ou dans le temps, puisse être reconnu comme beaucoup moins beau que l’ensemble dont il est une partie » (saint Augustin, De Ordine, II, 51).

[2Cf. St. Augustine, De ordine 2.51: “In this world of sense it is indeed necessary to examine carefully what time and place are, so that what delights in a part, whether of place or time, may be understood to be far less beautiful than the whole of which it is a portion”.