(MHEM)
La distinction instituée par la problématique entre l’Erscheinen et sa manifestation, entre l’acte d’apparaître compris comme ce qui se phénoménalise dans le champ phénoménologique de l’être et ce même acte considéré en lui-même en tant qu’il fonde la phénoménalité de ce champ où il s’apparaît, a-t-elle un sens et peut-elle être maintenue si ce qu’il convient d’entendre par « apparaître » reste non seulement indéterminé mais aussi et en conséquence complètement indifférencié ? Le partage dans l’œuvre de la manifestation entre ce qui accomplit cette œuvre et ce qui se trouve par elle accompli, peut-il se prévaloir, malgré son apparence logique, de quelque légitimité si ce qu’il convient de penser sous chacun des deux termes qu’il sépare se trouve être en fait la même chose, l’« apparaître » ? Un tel partage n’est-il pas, justement, purement « logique » ? L’effort, au contraire, de la problématique pour identifier avec la visibilité du champ ouvert de la phénoménalité le pouvoir qui ouvre ce champ et qui le rend « visible », n’est-il pas bien inutile si l’unité que cette problématique cherche à 29
Se rapporter à Dieu, toutefois, se rendre l’absolu manifeste, n’est possible que par l’œuvre de la manifestation, par l’œuvre de l’absolu lui-même. 39
Parce que ce qui est entendu dans la Parole de l’essence est l’essence qui prononce la parole, qui accomplit l’œuvre de la manifestation, c’est celle-ci, l’essence qui accomplit cette œuvre, qui se manifeste en elle : « tout ce qu’enseigne le Père éternel, dit Eckhart, c’est son Essence, sa Nature et sa totale Déité ». 40
En celui-ci donc se manifeste tout ce qui se manifeste, l’essence qui accomplit l’œuvre de la manifestation, le Père. 40