(MHEM)
Le problème de la manifestation de l’essence pure de la phénoménalité était déjà posé chez Fichte qui le comprenait dans les Conférences comme celui de la manifestation de l’ « existence ». 14
La tâche de la répétition de l’élucidation ontologique de l’essence du phénomène est la mise en lumière de la possibilité de la manifestation de l’essence. 16
La mise en lumière de la possibilité de la manifestation de l’essence met en cause les présuppositions ontologiques fondamentales du monisme et nous introduit à l’essence originaire de la révélation. 16
Une telle manifestation de l’essence de la manifestation, l’horizon dans lequel celle-ci s’objective ne la réalise toutefois qu’en tant qu’il se manifeste lui-même. 25
La manifestation de l’acte qui reçoit l’horizon est identiquement la manifestation de l’essence. 25
La première condition, la manifestation de l’essence a été pensée comme la signification positive de la Selbständigkeit. 29
La possibilité de la Selbständigkeit est ce qui doit être exhibé si du moins la manifestation de l’essence est autre chose qu’un vœu. 29
Dans cette détermination de l’être du fondement comme ce qui se montre, la signification positive de la Selbständigkeit, la manifestation de l’essence, ne se recouvre-t-elle pas purement et simplement avec ce qui constitue sa possibilité même ? Cette possibilité cesse d’être abstraite, elle est autre chose qu’une condition = x, si elle s’exhibe dans le champ qu’elle fonde de la phénoménalité comme cela même qui le fonde. 29
A sa tâche s’égale la problématique qui vise à élucider l’essence du phénomène, elle atteint son but quand est déterminé dans sa réalité ce qui rend possible la manifestation de l’essence de la manifestation, c’est-à-dire l’être du fondement. 29
La détermination dans sa réalité de la possibilité de la manifestation de l’essence appartient à la phénoménologie du fondement. 29
Qu’une manifestation, la manifestation de l’essence comprise comme la transcendance, se produise en l’absence de toute transcendance, cela veut donc dire : l’acte originaire de la transcendance se révèle indépendamment du mouvement par lequel il s’élance en avant et se projette hors de soi. 30
La possibilité ontologique de la manifestation de l’essence réside dans la rétro-référence de l’essence à elle-même. 31
Si la première de ces conditions, la manifestation de l’essence, trouve à son tour sa possibilité dans le renvoi à soi-même de l’acte d’apparaître, c’est que le concept de l’auto-affection n’est ni formel ni vide mais se donne au contraire pour contenu ce qui assure la possibilité ultime et dernière d’une telle manifestation. 31
Parce que la possibilité pour l’essence de se manifester à soi-même réside dans sa capacité de se recevoir elle-même, de se retenir et de se maintenir près de soi, la manifestation de l’essence de la manifestation trouve la condition de son effectivité dans le processus ontologique par lequel l’essence est susceptible de s’affecter elle-même, c’est-à-dire dans l’auto-affection. 31
La manifestation de l’essence de la manifestation a été pensée cependant comme la condition qui rend effective l’essence elle-même en lui permettant d’être ce qu’elle est : l’acte d’apparaître lui-même en tant qu’il apparaît. 31
Plus profonde et plus évidente apparaît l’œuvre de l’auto-affection en tant qu’elle rend possible la manifestation de l’essence et, par là, l’essence de la manifestation, plus urgente aussi et plus nécessaire est pour la problématique la tâche de tirer au clair et de saisir dans sa nature propre la structure ontologique interne de l’auto-affection elle-même. 31
Au moment même, toutefois, où, voulant tirer de son indétermination le pouvoir ontologique qui rend possible la manifestation de l’essence, la problématique s’interroge sur la nature de ce pouvoir, c’est-à-dire sur la structure interne de l’auto-affection, il lui apparaît qu’elle se trouve en possession des éléments qui lui permettent de définir cette structure d’une manière rigoureuse. 31
Que devient cette identité si la manifestation d’un contenu radicalement autre par rapport à l’essence est cependant interprétée comme la manifestation de l’essence elle-même ? Que ce soit l’essence elle-même qui se manifeste dans l’horizon de l’altérité, c’est là une présupposition vide si l’aspect de cet horizon est précisément le seul élément phénoménologique dont dispose la problématique. 31
C’est de la manifestation de l’essence sous la forme d’un horizon qu’il convient, à vrai dire, d’affirmer le caractère inadéquat, c’est de la forme de l’horizon seulement, c’est-à-dire de la forme de toute manifestation effective telle qu’elle est comprise à l’intérieur de l’horizon du monisme, qu’on peut dire avec Fichte que « toujours la forme nous voile l’essence ». 31
Parce que cette non-appartenance, la non-manifestation de l’essence dans la manifestation de l’horizon et dans le monde, est incluse dans sa structure, dans l’acte de l’essence de se retenir originellement en elle, la dissimulation ne concerne pas seulement l’essence, elle est son œuvre. 45
L’idée d’une manifestation de l’essence dans le monde est par principe absurde. 45