Ce qui permet à quelque chose d’être en se manifestant, c’est ce que nous appelons un fondement. Celui-ci concerne, de toute évidence, le mode de manifestation du quelque chose qui se manifeste. 7
Or, ce mode de manifestation renvoie (en tant que par « manifestation » on désigne l’œuvre ou le produit de la transcendance) à un mode de révélation plus originaire. 7
Son objet, c’est le mode de manifestation de ce qui se manifeste, c’est, comme le disait déjà Hegel commentant les religions de la lumière, « la simple manifestation ». 8
Il faudrait que le mode de manifestation pensé sous le titre de conscience ne soit pas le même que celui qui constitue l’existence qui est l’essence de l’être. 11
Cette séparation, pourra dire un commentateur, cette Scheidung, n’est-elle pas la condition de toute connaissance consciente ? » Il s’en faut de beaucoup, cependant, que l’interprétation de l’essence de la conscience à partir d’une conception moniste du mode de manifestation de la réalité ne se fasse jour qu’à l’intérieur d’un courant déterminé de la pensée philosophique. 11
Mais l’unité essentielle dont le monisme ontologique est le titre, n’est pas, si elle la fonde, l’unité du sujet et de la détermination ontique, ce qu’elle signifie, c’est l’unicité du mode de manifestation conformément auquel l’étant se réalise dans le sujet qui n’est autre que ce mode de manifestation comme tel. 11
Les présuppositions ultimes qui sont visées sous le titre de monisme ontologique ne s’épuisent pas dans l’affirmation de l’unicité du mode de manifestation compris dans sa pureté phénoménologique essentielle, elles confèrent en fait à ce mode une structure éidétique parfaitement définie. 11
Ou alors, avec cette idée d’une intuition infinie, c’est un autre mode de manifestation qui est pensé, c’est une autre manière d’apparaître et de se donner qui veut faire valoir son concept devant la réflexion philosophique. 22
Mais la réalité de l’horizon est identiquement son mode de manifestation. 23
Parce qu’un tel mode demeure inéclairci ou, pour mieux dire, totalement ignoré, il lui est purement et simplement substitué le mode de manifestation de l’horizon lui-même. 28
Que ce contenu soit l’essence elle-même ne change rien au mode de manifestation qui le détermine essentiellement comme un contenu « extérieur ». 31
C’est pourquoi, tandis que la pensée identifiée à la « forme imagée » apparaît comme le seul mode de manifestation de l’absolu – « c’est seulement dans la pensée pure que notre union avec Dieu peut être reconnue » – l’existence divine au contraire se donne, indépendamment de sa réflexion dans l’altérité, comme essentiellement cachée. « 38
Parce qu’elle n’est et ne vit absolument qu’en elle, la Raison qui se comprend elle-même, c’est-à-dire dont le pouvoir phénoménologique consiste dans la révélation de soi, ne se révèle pas, précisément, d’une manière conforme au mode de manifestation qui a été pensé dans ces recherches sous le titre de « compréhension » mais, bien au contraire, selon la structure de l’unité. 40
L’homme intérieur est l’homme noble, « noble parce qu’il est un et que dans l’Unité il connaît également Dieu et la créature » : c’est la structure ontologique interne d’un mode de manifestation qui se trouve pensé, de telle manière que le contenu de cette manifestation est toujours constitué, en réalité, par l’essence elle-même. 40
Plutôt, cette élucidation s’accomplit d’une manière négative, à partir de la simple opposition à la pensée, c’est-à-dire aussi bien à la réflexion, d’une existence plus ancienne, laquelle se donne dans cette opposition comme privée du pouvoir d’intelligibilité qui appartient à la conscience réflexive comme telle et la caractérise et, parce qu’aucun autre mode de manifestation ne se trouve défini dans sa positivité ontologique propre, comme privée finalement de toute lumière, comme quelque chose d’« aveugle ». 44
C’est le mode de manifestation qui appartient au cogito et le définit, qui ne se laisse pas identifier à celui d’une nature simple, à celui de l’intuition elle-même par conséquent. 48
Que le sentiment sensoriel se trouve inclus dans une partie du corps organique, qu’il existe de cette existence spatiale et temporelle qui caractérise ce dernier, ce n’est pas là une affirmation spéculative, cela veut dire : le sentiment sensoriel se manifeste comme tel, étendu dans l’étendue corporelle et durant en elle, dans sa durée, de telle manière que cette extension spatiale et temporelle d’une partie de l’organisme et identiquement du sentiment sensoriel lui-même constitue précisément le mode de manifestation de celui-ci et son surgissement effectif dans la condition de phénomène. 66
Parce que le sentiment sensoriel se trouve comme phénomène dans les organes dont il est le sentiment, parce que l’extension du corps organique et de son temps propre, l’extension comme telle, constitue ultimement le mode de manifestation et la réalité de ce sentiment, le statut de celui-ci, son statut ontologique et phénoménologique est clairement défini et le détermine à partir de l’extension où il s’étend et de ce qui la fonde comme une réalité étendue et transcendante. 66
Le Concept pourtant ne se plie pas à un tel mode de manifestation, cette présence qu’on lui offre sous la forme d’une détermination objective, il la refuse et la fuit. 74
Et il est vain de croire que la réalité objective serait susceptible, à force de se transformer et de s’enrichir, de contenir finalement en elle et d’exhiber ce qui se refuse par principe à un tel mode de manifestation. 76
Ce cours atteste le caractère inadéquat du mode de manifestation objective qui est cependant le seul que reconnaissent l’hégélianisme et toute philosophie moniste en général. 76