L’essence de la manifestation n’est pas la manifestation de soi. 13
L’essence est le pour-soi lui-même comme tel, mais, en tant que dans son acte d’apparaître, ce n’est pas cet acte d’apparaître qui apparaît, le pour-soi n’est pas la manifestation de soi, il n’est pas une essence selbst-ständig. 13
Cette dissimulation de soi de l’essence de la phénoménalité est la manifestation de soi de l’étant. 13
La manifestation de l’être est la manifestation de soi de la manifestation pure. 17
La manifestation de soi de l’essence pure de la manifestation est si peu le fait du renversement qu’elle appartient au contraire à l’essence pure de la manifestation elle-même. 17
Que l’être doive pouvoir se manifester ne signifie pas que la manifestation de soi de l’être peut ou doit s’ajouter à l’essence de l’être au cours ou au terme d’un processus qui permettrait à cette essence de se réaliser, cela signifie que l’essence de l’être est la manifestation de soi. 17
La manifestation de soi est l’essence de la manifestation. 17
Encore convient-il de comprendre comment cette manifestation de soi de la manifestation se produit : elle est originaire. 17
La manifestation de soi de l’essence est si peu le fait du savoir philosophique que celui-ci la présuppose constamment comme la condition même de son accomplissement. 17
L’existence de la conscience dans son essence universelle est le savoir absolu parce que l’essence de la conscience est l’existence, la manifestation de soi de l’être, la Parousie. 18
Le s’apparaître de l’apparaître, la manifestation de soi de la manifestation pure ne se produisent pas dans la « représentation ». 18
Il est vrai que par « représentation » on peut entendre aussi, conformément aux présuppositions fondamentales du monisme ontologique, l’essence de la manifestation elle-même, la manifestation de soi de l’être. 18
La représentation de l’être est la manifestation de soi de l’être, la manifestation de la manifestation pure, la Parousie. 18
La représentation désigne maintenant l’essence de la conscience, la manifestation de soi de l’être, la Parousie. 18
La représentation de l’horizon est la manifestation de soi de cet horizon en l’absence de tout acte singulier de saisie se dirigeant sur lui. 18
Mais la conscience naturelle a déjà pris garde à l’être, en un tout autre sens il est vrai, en tant qu’elle est une conscience et que la représentation de l’être lui appartient comme la manifestation de soi originaire de l’être, comme la Parousie. 18
Le « prendre garde à l’être » inhérent à l’essence de la conscience et, comme tel, indifférent au « prendre garde à l’être » du savoir vrai comme au « ne pas prendre garde à l’être » de la conscience naturelle est au contraire, comme cette manifestation de soi originaire de l’être qui constitue la conscience elle-même dans son essence universelle, une structure ontologique. 18
Ces deux présuppositions, à vrai dire, ne font qu’un, elles consistent dans la manifestation de soi de l’être, c’est-à-dire dans la structure ontologique universelle de l’essence absolue. 18
Cette équivoque tient précisément à ce que, sous le terme de pour-soi, on désigne aussi bien l’essence de l’existence, en tant que cette essence et par suite l’existence elle-même, comprise dans la réalité de sa structure ontologique universelle, consistent dans la manifestation de soi, qu’une détermination particulière de cette existence dans laquelle celle-ci se comprend elle-même, et cela d’une façon thématique ou seulement implicite, à l’intérieur d’un mode de compréhension « authentique » ou « inauthentique ». 19
Comment l’existence qui est le pour-soi peut-elle ne pas être « pour soi » ? L’existence est le pour-soi en tant qu’elle est l’essence, en tant que sa structure ontologique est la manifestation de soi de l’essence de la manifestation pure, la présence à soi-même de l’absolu dans son absoluité, la Parousie. 19
A l’être-pour-soi qui appartient à l’essence de l’existence en tant que cette essence est la manifestation de soi s’oppose ainsi radicalement l’être-pour-soi qui désigne la compréhension existentielle de soi de l’existence à l’intérieur d’un acte déterminé de saisie et de représentation. 19
Elle est la manifestation de soi de l’essence de la manifestation, l’être pour-soi originaire de l’être lui-même. 19
Nous disons à propos de cette vérité ontologique, « vérité que la conscience est en soi-même » et non « en elle-même », car la vérité ontologique qui constitue l’essence de la conscience est justement la vérité, la manifestation de soi de l’être, l’être-pour-soi lui-même et comme tel, dans sa structure ontologique originaire. 19
L’absolu est l’être lui-même, le savoir absolu est la manifestation de soi de l’être. 21
En tant qu’elle est la manifestation de soi de l’être, la conscience est elle-même le savoir absolu. 21
A l’acte de poser devant de la transcendance il manque toutefois, pour être réel, la manifestation de soi. 25
En quoi consiste la manifestation de soi de l’acte originaire de la transcendance qui déploie l’horizon, où luit la phénoménalité de cet acte, où réside sa réalité ? Ce qui se manifeste quand le surgissement effectif de la phénoménalité est confié à la transcendance qui crée le milieu phénoménologique de l’être dans l’acte par lequel elle le pose devant elle, ce n’est pas cet acte considéré en lui-même, c’est le lointain originel qu’il façonne en lui donnant la forme d’un horizon. 25
Qu’elle soit l’essence de la manifestation, cela implique encore, toutefois, que cette manifestation de soi de l’essence qui s’accomplit s’accomplisse aussi par elle. 29
La possibilité de la manifestation de soi de l’essence de la manifestation réside dans cette essence même. 29
S’élever à l’intelligence de ce « parce que », c’est-à-dire aussi bien à celle de l’identité entre l’inclusion de l’homme en Dieu et l’exclusion hors de celui-ci de toute créature, c’est là comprendre Eckhart, c’est comprendre l’essence et tout ce qui a part à sa manifestation, comme manifestation de soi, dans sa détermination radicale à partir de l’exclusion de toute différence et de toute distinction, c’est comprendre comment et pourquoi, pour parler comme Eckhart, « lorsque l’homme se trouvait encore dans l’éternelle façon de Dieu, rien d’autre ne vivait en lui ». 39
L’absolu, toutefois, qui fonde toute manifestation possible en général, la fonde en tant qu’il se manifeste lui-même et, précisément, dans cette manifestation de soi. 53