Denys Roman: Pater Noster

D’abord, ne pourrait-on pas appliquer au texte latin du Pater certains des procédés de la Kabbale   ? Si l’on compte les mots de l’oraison dominicale, on trouve : pour les trois vœux « célestes », 21 mots, soit 7 x 3 ; et pour les quatre demandes « terrestres », 28 mots, soit 7 x 4. Le nombre total de ces mots est donc 49, soit 7 x 7. Si l’on y ajoute le mot Amen, ce mot hébraïque qui termine obligatoirement toutes les prières chrétiennes (et qui, d’autre part, s’ajoute oralement à la première sourate du Koran  , jouant ainsi un rôle transcendant d’ « unificateur » entre les trois traditions monothéistes, et d’autre part « sacralisant » en quelque sorte l’acte de prier, fût-ce dans une langue non sacrée — un peu comme l’aérolithe serti dans une statue faisait considérer cette statue tout entière comme étant tombée du ciel), le nombre total des mots du Pater sera de 50, dont il n’est pas besoin de rappeler l’importance symbolique. (Etudes traditionnelles no. 445, septembre-octobre 1974)