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número

quinta-feira 25 de janeiro de 2024

  

Nous avons déjà expliqué dans le tome 1 (p. 240, note 2) en quel sens Plotin   appelle l’âme une raison. Quant à la qualification de nombre, qu’il donne ici à l’âme, voici comment il l’explique lui-même : « Tu ne produis pas le nombre ici-bas en parcourant, par la raison discursive, des choses qui existent par elles-mêmes et qui ne doivent pas leur existence à ce que tu les nombres : car tu n’ajoutes rien à l’essence d’un homme en le nombrant avec un autre. Il n’y a pas là une unité, comme dans un chœur. Lorsque tu dis : dix hommes, dix existe en toi qui nombres; on ne saurait dire que dix existe dans les dix hommes que tu nombres, parce qu’ils ne sont pas coordonnés dans l’unité, mais tu produis toi-même dix en nombrant cette dizaine et en en faisant une quantité. Quand tu dis : un chœur, une armée, il y a là quelque chose qui existe en dehors de ces objets [et en toi]. Mais comment le nombre existe-t-il en toi? Le nombre qui est en toi avant que tu nombres est tout autre [que celui que tu produis en nombrant]. Le nombre qui se manifeste dans les objets extérieurs et se rapporte à celui qui est en toi est un acte des nombres essentiels ou selon les nombres essentiels, parce qu’en nombrant tu produis un nombre, et que par cet acte tu engendres la quantité, eomme en marchant tu engendres le mouvement. Comment donc le nombre qui est en nous [avant que nous nombrions] est-il tout autre [que celui que nous produisons en nombrant] ? C’est qui est le nombre constitutif de notre essence, laquelle, dit Platon   [dans le Timée  , p. 35], participe du nombre et de l’harmonie, est un nombre et une harmonie : car l’âme, est-il dit, n’est ni un corps, ni une étendue ; elle est donc un nombre, puisqu’elle est une essence. Le nombre du corps est une essence de la même nature que le» corps ; le nombre de l’âme est une essence de la même nature que l’âme. Enfin, pour les intelligibles, si l’Animal même [dont Platon parle dans le Timée, p. 37] est pluralité, s’il est une trinité, cette trinité est essentielle dans l’Animal. Quant à la trinité qui n’est pas dans l’animal, mais dans l’Être, elle est le principe de l’essence. Si tu comptes l’Animal, et le Beau, chacun des deux est une unité; mais tu engendres en toi le nombre, tu conçois la quantité et la dyade. Si tu dis [comme les Pythagoriciens] que la vertu est un quaternaire, elle est un quaternaire en tant que ses parties [la justice, la prudence, le courage, la tempérance] concourent à l’unité; tu peux ajouter que l’unité est un quaternaire, en tant qu’elle en est la substance ,quant à toi, tu compares ce quaternaire avec celui qui est en toi. » (Ennéade VI, liv. vi, § 16.) On peut rapprocher de ce passage de Plotin ce que saint Augustin   dit des nombres sensibles et intelligibles, carnales, spiritales numeri (De Musica, VI, 12). (Bouillet  )


LÉXICO: número; enumeração; v. arithmos