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Shankara: Conscience et décroissance

sábado 17 de março de 2018, por Cardoso de Castro

  

Pour cette Conscience [1], il n’est ni lever [2], ni coucher [3]; jamais elle ne croit; jamais non plus elle ne décroît [4]; Elle brille toujours de son propre éclat, et, sans le secours d’une lumière étrangère, elle illumine tout ce qui est perçu en tant qu’objet [5].


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COMMENT DISCRIMINER LE SPECTATEUR DU SPECTACLE


[1Conscience : la conscience est le témoin constant de tous les changements internes.

[2lever : « lever » signifie naissance. On dit qu’une entité naît, lorsque, d’un état antérieur de non-existence, elle vient à l’existence. La naissance ne peut donc être attribuée à la Conscience, puisque la Conscience est le témoin de l’état préalable de non-existence ; s’il en allait autrement, personne ne pourrait jamais avoir connaissance d’un tel état; or, toutes les entités, — depuis l’ego empirique jusqu’aux objets grossiers qui sont perçus, — passent antérieurement par un état de non-existence, puisque leur apparition est connue par la conscience.

[3coucher : « coucher » signifie la disparition d’une entité existante ; cette entité revient alors à l’état de non-existence. S’il est possible d’admettre que les entités relatives passent par cet état, il n’en va plus de même pour la Conscience : la disparition ou la destruction d’une chose ne saurait être connue à défaut d’un témoin (ou d’un spectateur).

[4décroît : toute entité empirique que l’on perçoit, a six caractéristiques : naissance, existence (relative), croissance, changement, décrépitude et destruction. La Conscience n’a aucune des caractéristiques d’une entité perçue. II suffît d’ailleurs de reconnaître que la naissance et la décrépitude ne peuvent s’appliquer à la Conscience, pour écarter du même coup les quatre autres caractéristiques. Or, la naissance et la décrépitude ne peuvent être attribuées qu’aux unités composées et divisibles en parties. La Conscience, homogène et indivisible, n’a pas de parties.

[5en tant qu’objet : c’est-à-dire toutes les entités perçues. « Lorsque Cela resplendit, l’univers tout entier resplendit » (kathôpanisad, V. I5). En effet, il n’existe pas d’« autre lumière qui puisse illuminer l’âtman ; l’âtman (ou le Soi) brille de son propre éclat.