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Bréhier-Plotin: philosophe

quinta-feira 1º de fevereiro de 2024, por Cardoso de Castro

  

Quel est l’art, quelle est la méthode, quelle est la pratique qui nous conduisent où il faut aller ? Où faut-il aller ? C’est au Bien et au principe premier. Voilà ce que nous posons comme accordé et démontré de mille manières ; et les démonstrations qu’on en donne sont aussi des moyens de s’élever jusqu’à lui. Que devra être celui qui s’élève ainsi ? Est-ce, comme dit [Platon  ], celui qui [dans une vie antérieure] a vu tous les êtres ou le plus grand nombre d’entre eux ? À sa première naissance, il entre dans le germe d’un homme qui deviendra un philosophe, un ami du beau, un musicien, ou un amant [NT: Phèdre  , 248 d, dont les trois premiers chapitres sont les commentaires.]. Oui, le philosophe, l’ami des muses et l’amant doivent s’élever. ENNÉADES - Bréhier  : I, 3 [20] - De la dialectique 1

Le philosophe a une disposition naturelle à s’élever ; il a des ailes et n’a pas besoin, comme les précédents, de se séparer du monde sensible ; il se meut vers les hauteurs. Mais sa marche est incertaine, et il n’a besoin que d’un guide ; il faut lui montrer la route et le conduire ; car il est détaché des choses sensibles, et depuis longtemps. Il faut donc lui donner les sciences pour l’habituer à la notion des êtres incorporels et assurer en lui cette notion (il les recevra facilement parce qu’il est ami du savoir) ; comme il est vertueux par nature, on élèvera ses vertus à leur plus haut degré ; puis, après les sciences, il faut lui enseigner les arguments de la dialectique et en faire un dialecticien. ENNÉADES - Bréhier: I, 3 [20] - De la dialectique 3

D’où la dialectique tire-t-elle ses principes ? C’est l’intelligence qui donne des principes évidents, à condition que l’âme puisse les recevoir ; de là, la série de ses opérations ; elle compose, combine et divise, jusqu’à ce qu’elle arrive à l’intelligence complète. La dialectique, dit Platon, est le plus pur de l’intelligence et de la prudence. Étant la plus précieuse de nos facultés, elle se rapporte par conséquent à l’être et à la réalité la plus précieuse, à savoir la prudence à l’être, et l’intelligence à ce qui est au-delà de l’être. Quoi donc ! la philosophie n’est-elle pas précieuse entre tout ? Oui, mais la dialectique lui est identique, ou du moins en est la partie précieuse ; n’allons pas croire en effet qu’elle est un simple organe du philosophe, qu’elle soit simplement un ensemble de théorèmes et de règles ; elle porte sur des réalités, et sa mati  ère, ce sont les êtres ; mais c’est qu’elle a une méthode pour aller jusqu’aux êtres, et elle possède, en même temps que les théorèmes, les réalités elles-mêmes. Elle ne connaît que par accident l’erreur et le sophisme ; quand un autre les commet, elle les discerne comme une chose qui lui est étrangère ; elle connaît l’erreur par la vérité qui est en elle, lorsqu’on lui présente une affirmation contraire à la règle du vrai. Elle ignore la théorie des propositions (qui sont à elle comme les lettres sont à un mot) ; mais connaissant la vérité, elle sait ce qu’on appelle une proposition et, d’une manière générale, elle connaît les opérations de l’âme ; la proposition affirmative et la négative ; la règle : Si on nie [le conséquent], on pose [le contraire de l’antécédent], et autres règles analogues ; elle sait si des termes sont différents ou identiques, mais elle a toute ces connaissances d’une manière aussi immédiate que la sensation perçoit les choses, et elle laisse à ceux qui ont le goût de cette étude le soin d’en parler avec minutie. ENNÉADES - Bréhier: I, 3 [20] - De la dialectique 5