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NP: Absoluto
domingo 12 de dezembro de 2021, por
Absolu vient du mot latin absolutus (participe passé de absolvere) qui signifie « séparé de, achevé ». La notion d’absolu s’oppose dans presque tous ses sens, tant quantitatif que qualitatif, à celle du relatif ; elle qualifie, dans tous les cas, un terme achevé, inconditionné, parfait ; elle s’utilise sous forme qualificative ou, plus tardivement, substantive. La notion d’absolu correspond donc à une double idée : a) celle d’achevé, de parfait, indiquant un principe ultime, que dénote le qualificatif « absolu. » tout au long de la réflexion philosophique ; b) celle de délié (insistant sur le radical solvere), d’affranchi, qui oriente la notion vers celle d’inconditionné. On trouve alors une utilisation non plus seulement qualificative, mais également substantive du terme ; c’est au XVIIIe siècle que l’absolu, pris en tant que terme substantif, apparaît comme tel dans les commentaires sur Spinoza de Moses Mendelssohn et F.H. Jacobi ; il est d’autre part employé par Kant dans La critique de la raison pure. En philosophie, la notion d’absolu appartient essentiellement aux domaines théologique, métaphysique et gnoséologique ; mais il se rencontre également en grammaire (terme absolu), et en mathématique (valeur absolue).
Du point de vue ontologique, l’absolu désigne l’être premier, à la fois l’être en tant que tel, et en sa qualité de fondateur ultime. Il est alors interprété soit comme une substance permanente et intelligible dont procède toute autre réalité intelligible ou sensible, soit comme un acte initial qui engage le mouvement de développement de tout ce qui existe. Cette seconde signification apparaît avec l’importance croissante de la subjectivité, divine ou humaine.
Du point de vue gnoséologique, l’absolu est le terme premier conçu à partir de lui-même, et principe ultime à partir duquel tout ce qui peut être conçu est conçu. L’absolu est en ce sens posé soit comme le point de départ de la connaissance, qui s’impose de lui-même, assure la fermeté du cheminement et sa validité ; soit comme le point d’aboutissement de la recherche qui, rétrospectivement, fonde la démarche et sa valeur de vérité ; point d’aboutissement qui exige le plus souvent une conversion qualitative de la faculté humaine de connaissance. Il n’en reste pas moins que ces deux points de vue, ontologique et gnoséologique, apparaissent corrélativement l’un à l’autre dans toute réflexion philosophique.
Ce caractère de fondateur ultime de la notion d’absolu engage deux lignes d’interrogation. La première concerne notre capacité à établir fermement une telle existence et un tel principe ; en ce sens l’absolu est ou bien le premier terme autosuffisant de l’existence ou de la connaissance, ou bien le terme transcendant, voire manquant, inaccessible, qu’il nous faut supposer pour que l’existence ou la connaissance soient pensables et intelligibles. La seconde ligne d’interrogation porte sur la nécessité et la signification d’une telle exigence, qui présuppose l’unité et la cohérence de l’existence et de la connaissance. A partir du XIX siècle, dans des interrogations philosophiques aussi différentes que le positivisme et la philosophie perspectiviste de Nietzsche , l’absolu apparaît comme l’objet d’une manque radical ou d’une illusion à interpréter. [NP ]
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