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tekhne

quinta-feira 25 de janeiro de 2024

  

TÉKHNÊ (art) [grec]

subs. fém.

D’Homère à Platon  , cette connaissance claire et stable qu’ils appellent episteme, les Grecs la conçoivent comme tekhne lorsqu’ils l’envisagent sous le rapport de ses possibilités de réalisation pratique. Mais quels liens établir entre connaissance et activité ? Pour les sophistes, la science peut être définie comme un ensemble de techniques qui s’acquièrent par mémorisation de règles précises. En revanche, Platon veut faire de la vertu une science qui puisse transformer en sciences véritables toutes les compétences traditionnelles, appelées jusque-là « sciences » : dans Le Politique   et dans Le Sophiste, on trouve d’ailleurs une classification, obtenue grâce à cet instrument qu’est la dialectique dans ses deux moments de division et de rassemblement, des différentes tekhnai. Pour Aristote   (Met. A 1), la tekhne est une disposition (héxis) tournée plutôt vers la production (poietike) que vers l’acte (praktike). Elle résulte de l’expérience (empeiria) d’instances particulières ; mais elle devient tekhne lorsque l’expérience est généralisée dans une connaissance des formes (katholou), dans une connaissance des causes ; l’homme d’expérience sait le comment non le pourquoi. En tant qu’activité rationnelle, dont le but est la génesis, la tekhne se distingue d’une connaissance purement rationnelle (theoria) qui porte sur l’être, non sur le devenir. Sa dimension rationnelle l’oppose à la tukhe, autre facteur qui entre en ligne de compte dans la génesis. En outre, la tekhne s’oppose à la phusis en ce qu’elle est principe externe de la génesis, et non principe interne. Enfin, plus productrice que pratique, la tekhne ne peut être identifiée à la phronesis (Phys. II 7, 198 a ; ENVI 2, 1139 a — VI 6 1141 a). Cette doctrine de la tekhne aura une influence considérable dans la suite de l’histoire de la philosophie. (L. Brisson  ) [NP  ]