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obéissance

quinta-feira 25 de janeiro de 2024

  

4, 24. Depuis l’adolescence jusqu’à l’âge d’homme, ce bienheureux Jean servit un ancien, tout le temps que celui-ci vécut en ce monde ; et il s’attacha avec tant d’humilité à lui complaire, que son obéissance inspirait au vieillard lui-même une stupeur extrême... Le vieillard prit un jour dans son bûcher une branche autrefois coupée et préparée pour le feu. L’occasion de cuire ayant tardé, elle gisait desséchée, et mieux encore quasi pourrie de vétusté. En présence du jeune homme, il la ficha en terre et lui commanda de l’arroser deux fois le jour avec l’eau qu’il apporterait. L’humidité journellement renouvelée lui ferait reprendre racine ; un arbre en revivrait, dont la large ramure serait un agrément pour les yeux et donnerait de l’ombre, pendant les chaleurs de l’été, à ceux qui viendraient s’asseoir dessous. Le jeune homme reçut l’ordre avec les témoignages accoutumés de vénération, sans considérer un instant son impossibilité, et se mit à l’accomplir fidèlement chaque jour. Apportant sans relâche de l’eau d’une distance de près de deux milles, il ne cessait d’arroser le bâton. Durant tout l’espace d’un an, ni la maladie, ni les fêtes, ni les occupations les plus nécessaires, qui lui étaient une honnête excuse, ni enfin les rigueurs de l’hiver ne purent l’empêcher d’exécuter l’ordre reçu. Le vieillard cependant se taisait et chaque jour observait secrètement cette assiduité. Le voyant garder son commandement en toute simplicité de cœur, comme s’il fût venu de Dieu, sans changer aucunement de visage, sans l’ombre d’examen, il reconnut à ce signe la sincérité et l’humilité de son obéissance ; et en même temps il eut pitié du labeur dépensé au cours d’une année entière avec tant de zèle et de dévouement. Il s’approcha de la branche desséchée : « Eh ! Jean, fit-il, est-ce que cet arbre a jeté des racines, ou non ?» - « Je ne sais », répondit l’autre. Alors le vieillard, faisant mine de vouloir se rendre compte et essayer si la branche tenait sur ses racines, l’arracha d’une légère secousse sous les yeux du jeune homme, puis la jeta au loin, et lui prescrivit de cesser dorénavant de l’arroser.

4, 26. Une autre fois que l’on désirait s’édifier de son obéissance ( de l’abbé Jean ), le vieillard l’appela : « Cours, Jean, lui dit-il, roule ici cette pierre le plus vite possible ». Or c’était un rocher énorme, qu’une troupe nombreuse n’aurait pu remuer. Lui, cependant, d’y appliquer immédiatement tantôt les épaules, tantôt le corps entier, cherchant à le rouler. Il fit de tels efforts et dépensa tant d’énergie, que la sueur, coulant de tous ses membres, trempait tout son vêtement et mouillait le rocher lui-même à l’endroit de sa nuque. Là encore il ne mesura point l’impossibilité de ce qui lui était commandé. Telles étaient sa révérence pour le vieillard et la pure simplicité de son obéissance, qui lui faisaient croire d’une foi entière que son ancien ne pouvait rien lui prescrire en vain ni sans raison.