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Luc Benoist (Typologie:14-20) – Elementos, temperamentos, planetas

quinta-feira 31 de agosto de 2023, por Cardoso de Castro

  

Bases de l’astrologie individuelle (Luc Benoist  , sous le pseudonyme de Michel de Socoa)

Après avoir dressé le tableau de l’âme humaine suivant la psychologie traditionnelle, tournons-nous vers les astres et le monde terrestre. Entre les astres et le monde, il peut exister plusieurs sortes de rapports : symbolisme, analogie, correspondances ou influences. Généralement les astrologues modernes optent pour la solution la plus matérielle, c’est-à-dire réduisent ces rapports à la seule influence, dont ils comparent les effets au magnétisme et à l’électricité. C’est là une pure hypothèse, dont nous ne discuterons pas ici le bien ou le mal-fondé. Nous dirons seulement que les rapports qui existent entre les astres et l’être humain sont de différentes sortes suivant la part de l’être envisagé.

Entre les corps célestes et le corps de l’homme, il y a non seulement un rapport d’équivalence matérielle, mais aussi et par conséquent,. une influence réelle. Saint Thomas, qui n’est pas susceptible d’être accusé de jugements téméraires, affirmé dans sa célèbre « Somme » que « Les astres, mus par des esprits angéliques, sont la cause de tout ce qui se passe dans les corps inférieurs par la variété de leurs mouvements et ces influences sont diversement reçues dans les corps selon les diverses dispositions de la mati  ère ». On lit dans le même ouvrage ce passage encore plus explicite : .« Tout ce qui dans ce monde inférieur engendre et transmet l’espèce est l’instrument des corps célestes ».

Mais tout change quand il s’agit de l’âme. Dans la mesure où celle-ci obéit aux passions du corps, les astres l’inclinent et quelquefois la commandent. « L’appétit sensitif, dit saint Thomas, étant l’acte de l’organe corporel, rien ne s’oppose à ce que l’action des astres dispose certains hommes à la colère, à la concupiscence ou à tout autre passion. C’est ainsi que le tempérament fait que la plupart des hommes s’abandonne à des passions auxquelles les sages résistent. Aussi voit-on se vérifier chez la plupart les prédictions que suggèrent, relativement aux actes humains, l’examen des astres ». Toutefois, comme l’a dit Ptolémée, « le sage les domine ».

Dans son souci de respecter foutes les nuances de la réalité, saint Thomas ajoute : « que d’une manière indirecte et accidentelle les impressions des corps célestes peuvent avoir quelqu’action sur notre intellect et même sur notre volonté, dans ce sens que l’intellect et la volonté sont influés par des forces inférieures, c’est-à-dire attachées aux organes corporels ».

On avouera que c’est aller assez loin dans la reconnaissance d’une influence directe des astres sur l’homme. Et le souci de saint Thomas de sauvegarder le libre arbitre et la liberté humaine ne l’empêche pas d’affirmer que « quand on observe les astres pour connaître les choses que doivent produire les corps célestes, cette divination n’est ni illicite, ni superstitieuse ».

A l’égard des actes qui dérivent de la volonté, on peut reconnaître un rapport entre eux.et les mouvements célestes, mais il ne peut plus s’agir alors que de correspondance. Cette analogie en sens inverse s’exprime par la formule hermétique : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ». Dès qu’il commence à agir l’homme se place dans le grand courant du destin, dont le rythme amplifié dessine le mouvement des astres dans le ciel, mouvement qui continue avec une précision mathématique à suivre la première impulsion que lui a donné le Créateur.

L’intellect échappe à la domination des astres, puisqu’il émane directement de l’Esprit qui les commande. C’est pourquoi il est illusoire de chercher dans un thème astrologique la destinée spirituelle d’un être, qui n’est plus en partie lié à la condition terrestre. Dresser le thème de Jésus-Christ, par exemple, ou même d’un prophète, d’un saint ou d’un initié, c’est définir ce qui subsiste en eux de substance corporelle, c’est-à-dire ce qu’il y a de moins essentiel et cette étude ne peut aboutir qu’à une déception. Tous les praticiens savent d’ailleurs qu’il n’est pas toujours possible de décider sur quel plan se réalisera tel événement ou telle disposition d’un thème, dans la zone matérielle, psychique ou spirituelle, si c’est l’influence, l’analogie ou le symbole qui jouera.

Quels que soient la nature des rapports qui existent entre le monde céleste et ce petit monde qu’est l’homme, ceux-ci se manifestent d’une certaine façon qu’il est nécessaire de définir. Répétons que le symbolisme astrologique nous a été transmis par la tradition et que rien ne peut être fait sans elle en ce domaine. Malheureusement par une dégénérescence de l’interprétation, le symbolisme des principes s’est transformé en équivalence littérale, qui en cache les grandes lois. Il s’agit donc en respectant l’esprit de la tradition d’en retrouver le sens original.

La correspondance des signes du zodiaque et des planètes avec l’homme est d’abord corporelle. Anatomiquement chacun des signes correspond à une partie du corps, tandis que chacune des planètes correspond à une fonction et à un Système physiologique. Cette remarque très importante a été faite, par M. Coton-Alvart dans une conférence très neuve donnée à la Société Française d’Astrologie. Ce qu’il a mis particulièrement en évidence dans cette étude c’est le caractère complémentaire des fonctions et des systèmes qui, sur le zodiaque, correspondent à des signes opposés. Cela sera mis mieux en lumière par la figure 1 qui montre le lien étroit unissant, par exemple, le système cérébral et la moelle, la digestion et la peau, la gorge et les organes génitaux, le cœur et le système veineux des jambes, etc..

Ces systèmes anatomique et physiologique sont mis en marche, si l’on peut dire, par une autre correspondance plus générale et qu’il est nécessaire d’esquisser celle des éléments et des humeurs.

On sait que les douze signes du zodiaque se divisent en quatre triplicités qui relèvent chacune d’un élément particulier, l’eau, l’air, le feu et la terre. D’autre part, chacun des signes de chaque triplicité manifeste un mode particulier de l’élément envisagé, c’est-à-dire qu’il est successivement considéré, soit à l’état libre ou à l’état fixé ou à l’état vibratoire.

Comme l’a remarqué M. Coton-Alvart dans la remarquable conférence à laquelle nous venons de faire allusion, il est nécessaire de ne pas se méprendre sur la nature exacte des éléments traditionnels. Il faut surtout éviter d’identifier l’air, le feu, l’eau et la terre avec les matières naturelles telles que nous les connaissons par l’expérience quotidienne. Ces éléments traditionnels, que l’alchimie nous montre pouvant se transformer l’un dans l’autre, et qui finissent par se résorber dans un cinquième élément supérieur l’éther, ne sont pas des états particuliers de la matière, mais bien ce que les scolastiques appelaient des forces ou des puissances informantes. Ce sont des activités immatérielles, qui en agissant sur la matière première, peuvent faire naitre en effet l’air, le feu, l’eau ou la terre, tels que nous les connaissons par une expérience vulgaire, mais qui appliquées à un autre niveau produisent d’autres effets.

C’est ainsi que ces forces, dirigées sur la matière vivante et notamment sur le corps de l’homme, se transforment, avant d’agir directement sur ses fonctions vitales, en puissances secondaires qui constituent les humeurs de la tradition hippo-cratique, c’est-à-dire le sang, la bile, la pituite ou lymphe et l’atrabile. Ces humeurs, non plus que les éléments d’ailleurs, ne sont pas des fluides vitaux que les médecins modernes peuvent reconnaître sous ces noms. C’est une seule humeur, une même puissance vitale et immatérielle, qui se transforme en tout homme et prend ces quatre formes dans une proportion chaque fois différente et qui peut d’ailleurs varier avec l’âge ou la santé de l’individu. Chaque âge et chaque vivant sent prédominer en lui un état particulier qui s’appelle tempérament. La santé parfaite suppose que le cycle de transformation des humeurs l’une dans l’autre ne rencontre chez le vivant aucun obstacle. L’arrêt constitue et fait naître la maladie, c’est-à-dire la prédominance exclusive et néfaste d’une humeur qui empêche la transformation ininterrompue du cycle.

Si nous voulons dresser, pour plus de clarté, un tableau des correspondances qui lient correctement les quatre éléments aux autres quaternaires cosmiques, de même qu’au septénaire des planètes, nous obtenons le tableau de la page 19.

On remarquera particulièrement que les planètes se déroulent suivant l’ordre astronomique vrai et que les éléments correspondent parfaitement aux signes cardinaux de chaque planète. Quant aux âges ils correspondent aux heures du jour, multipliées par un coefficient chaque fois plus élevé qui marque l’accélération du temps de plus en plus forte avec l’avancement de l’âge. Ainsi l’âge de 6 ans correspond à 6 heures du matin ; l’âge de 24 ans à midi (2 x 12) ; l’âge de 54 ans à 18 heures (3 x 18); et l’âge de 96 ans à 24 heures — (4 x 24).

La théorie des humeurs est d’autant plus importante que celle des tempéraments s’y superpose et que la psychologie des caractères dérive des tempéraments. C’est par l’intermédiaire des planètes, ayant leur domicile dans chaque signe, que se réalisent les caractères.

Si l’on veut retrouver dans le zodiaque la suite des planètes avec leur ordre astronomique vrai, il faut placer le soleil au centre et lier les autres astres entre eux de la façon suivante :

Cette figure révèle la double spirale d’évolution et d’involution de tout cycle humain ou cosmique qui servira de base à notre classification des caractères. Auparavant, il nous faut exposer de nouveau, à la lumière des considérations syntétiques précédentes, les types zodiacaux traditionnels et les types planétaires.