Míguez
8. Queda por averiguar, sin embargo, que puedan ser un bien y en qué forma participan en el orden del mundo, o, si acaso, como es que no constituyen un mal. Las partes superiores de todo ser vivo, esto es, la cabeza y la cara, son siempre las más hermosas; las partes medias y las inferiores no se igualan, en cambio, a aquéllas. En el mundo, los hombres se encuentran en las partes media e inferior, en tanto el cielo y los dioses que se dan en él se hallan en la parte superior. Estos dioses y el cielo todo que rodea nuestro planeta abarcan la mayor parte del mundo, pues la tierra no es mas que su centro y uno de los astros del universo. Nos sorprendemos de que exista la injusticia entre los hombres porque pensamos que el hombre es la parte más noble del mundo y el ser más sabio de todos. Mas el lugar de los hombres está entre los dioses y las bestias, y unas veces se inclina a los unos y otras veces a las otras; así unos hombres se hacen semejantes a los dioses, otros a las bestias, y la mayoría se mantienen en medio. Aquellos cuya perversión les acerca a los animales irracionales y feroces arrastran consigo y violentan a los hombres que están en medio, y si éstos, que son mejores, se ven forzados y dominados por los que les son inferiores es porque, en efecto, son ellos también seres inferiores, que no pueden incluirse entre los buenos ni se hallan en verdad preparados para no sufrir tales cosas.
Si unos muchachos bien conformados en cuanto a su cuerpo, pero inferiores por la falta de educación de sus almas, dominasen en la lucha a otros que no fueron educados ni física ni moralmente y, además, les robasen sus alimentos y les quitasen sus hermosas vestiduras, ¿qué otra cosa podríamos hacer sino reír? ¿No es realmente justo que el legislador acepte que sufran todo esto como un castigo adecuado a su pereza y a su indolencia? Porque si se les habían enseñado ejercicios físicos, y por su pereza y su vida muelle y disoluta los miraron con indiferencia, ¿qué sorprenderá ahora el verles como corderos bien cebados y presa ya segura de los lobos? . Y en cuanto a los que hacen estas cosas, bastante castigo significa para ellos el ser lobos y hombres desgraciados. Hay, además, unas penas que deben sufrir y que no terminan con la muerte, puesto que de las acciones primeras se siguen unas consecuencias conformes con la razón y la naturaleza, esto es, el mal para los malos y el bien para los buenos. La vida, sin embargo, no habrá de ser considerada una palestra aunque aquí tratábamos de un juego de niños. Los muchachos de que hablamos crecen en un clima de ignorancia, unos y otros preocupados por ceñir sus espadas y manejar sus armas, lo cual constituye un espectáculo más hermoso que el de un simple ejercicio gimnástico. Si entre ellos los hay que no disponen de armas, los que estén armados alcanzarán la victoria. No corresponde a Dios, ciertamente, luchar en defensa de los pacíficos, pues la ley impone que ganen en la guerra los hombres esforzados y no los suplicantes. Porque no se consiguen frutos con rogativas sino con el cuidado de la tierra, como tampoco se puede estar fuerte descuidando la salud propia. No convendrá enojarse si los malos obtienen mejores frutos, bien porque sean los únicos que cultivan la tierra o porque la cultiven mejor. Ya que sería, en efecto, ridículo que habiendo acatado la voluntad de estos en todos los actos de la vida, sin tener en cuenta para nada lo que es grato a los dioses, quisiéramos encontrar precisamente nuestra salvación con la ayuda de los dioses, aun sin hacer ninguna de esas cosas que los dioses mismos ordenan para poder ser salvados.
Digamos que es preferible la muerte a la vida para los que no quieren vivir conforme a las leyes del universo. De modo que, si surgen adversarios y la paz es conservada no obstante su locura y todos sus males, bien descuidada juzgaríamos a una providencia que permitiese dominar a los peores. Si los malos disponen de su poder es por la cobardía de sus súbditos: he aquí lo realmente justo, esto y no lo otro.
Bouillet
VIII. Il nous reste à expliquer comment les choses sensibles sont bonnes et participent de l’ordre, ou du moins comment elles ne sont pas mauvaises.
Dans tout animal, les parties supérieures, le visage et la tête, sont les plus belles ; les parties moyennes et les membres inférieurs ne les égalent pas. Or, les hommes occupent la région moyenne et la région inférieure de l’univers. Dans la région supérieure se trouve le ciel avec les dieux qui l’habitent : ce sont eux qui remplissent la plus grande partie du monde, avec la vaste sphère où ils résident. La terre occupe le centre et semble faire partie des astres. On s’étonne de voir l’injustice régner ici-bas, parce qu’on regarde l’homme comme l’être le plus vénérable et le plus sage de l’univers. Cependant, cet être si vénérable ne tient que le milieu entre les dieux et les bêtes, inclinant tantôt vers les uns, tantôt vers les autres. Certains hommes ressemblent aux dieux, d’autres ressemblent aux bêtes : mais la plupart tiennent le milieu entre les deux natures.
C’est à ceux qui occupent cette place moyenne que les hommes dépravés, qui se rapprochent des bêtes féroces, font subir leurs rapines et leurs violences. Quoique les premiers vaillent mieux que ceux dont ils subissent les violences, ils sont cependant dominés par eux parce qu’ils leur sont inférieurs sous d’autres rapports, qu’ils manquent de courage et qu’ils ne se sont pas préparés à résister aux attaques. Si des enfants qui auraient fortifié leur corps par l’exercice, mais qui auraient laissé leur âme croupir dans l’ignorance, l’emportaient à la lutte sur ceux de leurs camarades qui n’auraient exercé ni leur corps, ni leur âme ; s’ils leur ravissaient leurs aliments et leurs habits moelleux, y aurait-il autre chose à faire qu’à en rire ? Comment le législateur aurait-il eu tort de permettre que les vaincus portassent la peine de leur lâcheté et de leur mollesse, si, négligeant les exercices gymnastiques qui leur étaient enseignée, ils n’ont pas craint de devenir par leur inertie, leur mollesse et leur paresse, comme de grasses brebis destinées à être la proie des loups ? Quant à ceux qui commettent ces rapines et ces violences, ils en sont punis, d’abord en ce qu’ils sont des loups et des êtres malfaisants, ensuite, en ce qu’ils subissent nécessairement [dans cette existence ou dans une autre] les conséquences de leurs mauvaises actions : car les hommes qui ont été méchants ici-bas ne meurent pas tout entiers [quand leur âme est séparée de leur corps]. Or, dans les choses qui sont réglées par la nature et la raison, toujours ce qui suit est le résultat de ce qui précède : le mal engendre le mal, comme le bien engendre le bien. Mais l’arène de la vie diffère d’un gymnase, où les luttes ne sont que des jeux. Il faut alors que les enfants dont nous venons de parler et que nous avons divisés en deux classes, après avoir tous également grandi dans l’ignorance, se préparent à combattre, prennent des armes, et déploient plus d’énergie que dans les exercices du gymnase. Or, les uns sont bien armés, les autres ne le sont pas : les premiers doivent donc triompher. Dieu ne doit pas combattre pour les lâches : car la loi veut qu’à la guerre on sauve sa vie par la valeur et non par les prières. Ce n’est point davantage par des prières qu’on obtient les fruits de la terre, c’est par le travail. On ne se porte pas bien non plus sans prendre aucun soin de sa santé. Il ne faut donc pas se plaindre que les méchants aient une plus riche récolte, s’ils cultivent mieux la terre. N’est-ce pas enfin une chose ridicule que de vouloir, dans la conduite ordinaire de la vie, n’écouter que son caprice, en ne faisant rien comme le prescrivent les dieux, et de se borner à leur demander uniquement sa conservation, sans accomplir aucun des actes desquels ceux-ci ont voulu que notre conservation dépendît ?
Mieux vaudrait être mort que de vivre en se mettant ainsi en contradiction avec les lois qui régissent l’univers. Si, quand les hommes sont en opposition avec ces lois, la Providence divine conservait la paix au milieu de toutes les folies et de tous les vices, elle mériterait d’être accusée de négligence pour laisser ainsi prévaloir le mal. Les méchants ne dominent que par l’effet de la lâcheté de ceux qui leur obéissent : il est plus juste qu’il en soit ainsi qu’autrement.
Guthrie
HOW SENSE-OBJECTS ARE NOT EVIL.
8. It remains for us to explain how sense-objects are good and participate in the (cosmic) Order; or at least, that they are not evil. In every animal, the higher parts, such as the face and head, are the most beautiful, and are not equalled by the middle or lower parts. Now men occupy the middle and lower region of the universe. In the higher region we find the heaven containing the divinities; it is they that fill the greater part of the world, with the vast sphere where they reside. The earth occupies the centre and seems to be one of the stars. We are surprised at seeing injustice reigning here below chiefly because man is regarded as the most venerable and wisest being in the universe. Nevertheless, this being that is so wise occupies but the middle place between divinities and animals, at different times inclining towards the former or the latter. Some men resemble the divinities, and others resemble animals; but the greater part continue midway between them.
THE GOOD MAY NEGLECT NATURAL LAWS WHICH CARRY REWARDS.
It is those men who occupy this middle place who are forced to undergo the rapine and violence of depraved men, who resemble wild beasts. Though the former are better than those whose violence they suffer, they are, nevertheless, dominated by them because of inferiority in other respects, lacking courage, or preparedness. It would be no more than a laughing matter if children who had strengthened their bodies by exercise, while leaving their souls inviolate in ignorance, should in physical struggle conquer those of their companions, who had exercised neither body nor soul; if they stole their food or soft clothing. No legislator could hinder the vanquished from bearing the punishment of their cowardliness and effeminacy, if, neglecting the gymnastic exercises which had been taught them, they did not, by their inertia, effeminacy and laziness, fear becoming fattened sheep fit to be the prey of wolves? They who commit this rapine and violence are punished therefor first because they thereby become wolves and noxious beasts, and later because (in this or some subsequent existence) they necessarily undergo the consequences of their evil actions (as thought Plato). For men who here below have been evil do not die entirely (when their soul is separated from their bodies). Now in the things that are regulated by Nature and Reason, that which follows is always the result of that which precedes; evil begets evil, just as good begets good. But the arena of life differs from a gymnasium, where the struggles are only games. Therefore, the above-mentioned children which we divided into two classes, after having grown up in ignorance, must prepare to fight, and take up arms, an display more energy than in the exercises of the gymnasium. As some, however, are well armed, while the others are not, the first must inevitably triumph. The divinity must not fight for the cowardly; for the (cosmic) law decrees that in war life is saved by valor, and not by prayers. Nor is it by prayers that the fruits of the earth are obtained; they are produced only by labor. Nor can one have good health without taking care of it. If the evil cultivate the earth better, we should not complain of their reaping a better harvest. Besides, in the ordinary conduct of life, it is ridiculous to listen only to one’s own caprice, doing nothing that is prescribed by the divinities, limiting oneself exclusively to demanding one’s conservation, without carrying out any of the actions on which (the divinities) willed that our preservation should depend.
DEATH IS BETTER THAN DISHARMONY WITH THE LAWS OF THE UNIVERSE.
Indeed it would be better to be dead than to live thus in contradiction with the laws that rule the universe. If, when men are in opposition to these laws, divine Providence preserved peace in the midst of all follies and vices, it would deserve the charge of negligence in allowing the prevalence of evil. The evil rule only because of the cowardice of those who obey them; this is juster than if it were otherwise.
MacKenna
8. Thus we come to our enquiry as to the degree of excellence found in things of this Sphere, and how far they belong to an ordered system or in what degree they are, at least, not evil.
Now in every living being the upper parts — head, face — are the most beautiful, the mid and lower members inferior. In the Universe the middle and lower members are human beings; above them, the Heavens and the Gods that dwell there; these Gods with the entire circling expanse of the heavens constitute the greater part of the Kosmos: the earth is but a central point, and may be considered as simply one among the stars. Yet human wrong-doing is made a matter of wonder; we are evidently asked to take humanity as the choice member of the Universe, nothing wiser existent!
But humanity, in reality, is poised midway between gods and beasts, and inclines now to the one order, now to the other; some men grow like to the divine, others to the brute, the greater number stand neutral. But those that are corrupted to the point of approximating to irrational animals and wild beasts pull the mid-folk about and inflict wrong upon them; the victims are no doubt better than the wrongdoers, but are at the mercy of their inferiors in the field in which they themselves are inferior, where, that is, they cannot be classed among the good since they have not trained themselves in self-defence.
A gang of lads, morally neglected, and in that respect inferior to the intermediate class, but in good physical training, attack and throw another set, trained neither physically nor morally, and make off with their food and their dainty clothes. What more is called for than a laugh?
And surely even the lawgiver would be right in allowing the second group to suffer this treatment, the penalty of their sloth and self-indulgence: the gymnasium lies there before them, and they, in laziness and luxury and listlessness, have allowed themselves to fall like fat-loaded sheep, a prey to the wolves.
But the evil-doers also have their punishment: first they pay in that very wolfishness, in the disaster to their human quality: and next there is laid up for them the due of their Kind: living ill here, they will not get off by death; on every precedent through all the line there waits its sequent, reasonable and natural — worse to the bad, better to the good.
This at once brings us outside the gymnasium with its fun for boys; they must grow up, both kinds, amid their childishness and both one day stand girt and armed. Then there is a finer spectacle than is ever seen by those that train in the ring. But at this stage some have not armed themselves — and the duly armed win the day.
Not even a God would have the right to deal a blow for the unwarlike: the law decrees that to come safe out of battle is for fighting men, not for those that pray. The harvest comes home not for praying but for tilling; healthy days are not for those that neglect their health: we have no right to complain of the ignoble getting the richer harvest if they are the only workers in the fields, or the best.
Again: it is childish, while we carry on all the affairs of our life to our own taste and not as the Gods would have us, to expect them to keep all well for us in spite of a life that is lived without regard to the conditions which the Gods have prescribed for our well-being. Yet death would be better for us than to go on living lives condemned by the laws of the Universe. If things took the contrary course, if all the modes of folly and wickedness brought no trouble in life — then indeed we might complain of the indifference of a Providence leaving the victory to evil.
Bad men rule by the feebleness of the ruled: and this is just; the triumph of weaklings would not be just.