Dasein : n’est pas traduit. Le mot est parfois noté avec tiret : Da-sein, dans la trad. comme dans le texte. C’est seulement dans le cas du composé Mitdasein qu’on a été contraint à être-Là-avec.
« Tout comme le grec logos ou le chinois tao, disait un jour Heidegger lui-même à J. Beaufret, Dasein est intrinsèquement intraduisible ».
Tout en garantissant l’authenticité de ce logion — et j’en profite aussi pour dire tout ce que notre « système » de transpositions doit à seize années d’échange amical avec Jean Beaufret — je rappelle que la moins mauvaise traduction déjà utilisée : « être-le-Là » (G. Kahn), si elle l’emporte évidemment sur « réalité-humaine » (H. Corbin) ou sur « être-là » (BW) reste loin de compte. Pourquoi ? Simplement parce ce que ce qui est en cause est la manière d’être ce Là, ou, inversement, le fait que le Là n’est pas quelque chose d’« existant » (au sens ordinaire), mais, si l’on ose dire, d’ « existé ». Or cela, le mot allemand Dasein, s’il ne le disait assurément pas avant Heidegger, peut, par une espèce de magie propre, le dire : « le Dasein est l’être du Là » (p. [132], et « le Da-sein (du monde) est l’être-à », p. [143]). En dire plus exigerait d’entrer, ni plus ni moins, dans une interprétation philosophique de la totalité de S.u.Z.. [Martineau]