(MHEM)
La transcendance est l’essence de la manifestation, l’apparaître de ce qui apparaît. 11
La transcendance est la condition de l’objet en tant que tel. 11
Mais la transcendance est l’intériorité du sujet humain, elle est l’être le plus intime de l’homme. 11
La transcendance est l’existence universelle. 11
Comme telle, comme cette libre ekstase dont la nécessité assure l’unité interne, la transcendance est à la fois et solidairement l’essence du sujet et celle des choses, elle est l’existence universelle. 11
Toute transcendance est comme telle essentiellement réceptrice. 13
Ce qui trouve la possibilité de sa réception dans le déploiement de la transcendance, n’est-ce pas, de toute évidence, l’étant lui-même ? La transcendance est le besoin de l’étant. 13
La transcendance est finie en tant que l’étant est impliqué en elle comme ce dont elle a besoin. 13
Si le Dasein ne désigne pas seulement l’abstraction d’une présence mais cette présence même dans son accomplissement réel, n’est-ce pas légitimement, alors, que la transcendance est qualifiée en lui, non pas sans doute comme « la propriété d’un sujet donné, » mais comme « la manière d’être essentielle de cet étant » que le « Dasein » est aussi ? Le droit de parler d’une « possibilité ontique de la compréhension de l’être » n’est-il pas fondé ? L’ambiguïté fondamentale du Dasein ne trouve-t-elle pas sa raison dans la structure interne de la phénoménalité effective ? C’est ici qu’il convient de rappeler avec force la signification d’une problématique qui vise l’essence. 14
Ce qui se tient à distance dans l’accomplissement originel de la transcendance est l’horizon du néant. 15
Pourquoi la connaissance ontologique, créatrice de son objet, est-elle dite finie ? Parce que l’horizon de la transcendance est lui-même fini. 15
La thèse selon laquelle la transcendance est finie en elle-même doit donc être comprise. 15
C’est donc au monde comme tel, non à l’étant, que la liberté ne peut se dérober, c’est à l’horizon qu’elle déploie que la transcendance est liée. 15
La transcendance est liée au monde en tant qu’elle n’est rien d’autre que le surgissement de ce monde comme tel. 15
Ce que s’objecte la transcendance est l’horizon du temps pur. 24
La réceptivité qui désigne la possibilité de la réception de l’acte originaire de la transcendance est identiquement la possibilité de la manifestation de cet acte, la possibilité de la manifestation de la transcendance elle-même. 27
La transcendance est le comment de la perceptibilité de l’horizon, elle dit en quoi consiste sa réceptivité identique avec sa manifestation. 27
La transcendance est l’essence de la manifestation en tant qu’elle est le comment de cette manifestation, en tant que réside en elle le pouvoir ontologique qui fait surgir la phénoménalité comme telle. 27
Plus exactement, la phénoménalité qui trouve son comment dans l’essence de la transcendance est la phénoménalité de l’horizon. 27
La transcendance est l’essence de la phénoménalité de l’horizon parce qu’elle est cet acte même et, comme telle, le mode originaire selon lequel cette phénoménalité s’accomplit. 27
Demander si le comment qui rend possible la réceptivité de la transcendance est le même que le comment qui rend possible la réceptivité de l’horizon transcendantal de l’être revient à demander si la transcendance assure elle-même la possibilité de sa propre réceptivité, revient à demander si la transcendance est l’essence. 27
Si la transcendance est le comment de la réceptivité de l’horizon, c’est qu’elle forme la vue de celui-ci dans l’acte par lequel elle le pose devant elle, c’est que l’extériorité comme telle de l’horizon, identique à sa vue, a le sens d’être la manifestation de cet horizon. 27
En tant qu’elle est en elle-même le mouvement de l’être-devenu de l’extériorité de l’horizon, la conscience ou la transcendance est l’être-en-soi de l’être-présent et, comme telle, l’essence de la vérité. 28
La réalité de la transcendance est ce qui se trouve constamment présupposé par le monisme ontologique sans que cette présupposition ultime fasse cependant partie des présuppositions par lesquelles il se définit. 29
La réalité de la transcendance est identiquement sa manifestation. 29
L’essence qui assure la réceptivité de la transcendance est l’essence originaire de la révélation. 29
La manifestation qui se produit en l’absence de toute transcendance est cependant la manifestation de la transcendance elle-même. 30
En tant que la transcendance est exclue de la structure interne de l’essence de l’immanence, le contenu ontologique propre de celle-ci ne lui est point extérieur, l’essence de l’immanence n’est pas séparée de son contenu. 30
La transcendance est reçue. 31
Le caractère originaire de l’affection de la transcendance par elle-même a, en ce qui concerne l’ouverture projetante de l’horizon, la signification suivante : dans l’acte originaire par lequel elle projette l’horizon qu’elle se suscite à elle-même et par lequel elle s’affecte, la transcendance est déjà affectée. 31
Pour déterminer celles-ci, la transcendance est la seule essence dont dispose la problématique aussi longtemps qu’elle se meut à l’intérieur de l’horizon du monisme. 31
Précisément parce que la transcendance est comme telle créatrice d’une affection, celle-ci est interprétée comme ce qui est susceptible de fournir un contenu au concept de l’auto-affection dont la structure formelle est identiquement celle de l’essence de la manifestation. 31
La transcendance est créatrice de l’horizon par lequel elle est affectée, créatrice par conséquent de sa propre affection. 31
Quand l’affection de la transcendance est l’œuvre de la transcendance elle-même, le contenu de cette affection n’est plus constitué par la transcendance. 31
Ce n’est plus leur identité, c’est leur exclusion réciproque qui s’impose à la problématique quand l’affection par soi de la transcendance est pensée comme trouvant dans celle-ci le mode même de son accomplissement. 31
L’immanence de la transcendance est sa révélation. 32
Dans cette exclusion de la transcendance hors de la structure interne du pouvoir qui la révèle en elle-même, réside la nécessité éidétique en vertu de laquelle la révélation de la transcendance est une révélation immanente. 32
Comme l’être-hors-de-soi de la transcendance est cependant compris à partir de l’étant comme la possibilité même dont celui-ci se trouve privé, de la même manière le rester-en-soi-même de l’étant s’entend dans sa relation au sortir-de-soi de la transcendance et comme la simple privation de celui-ci. « 33
Si la compréhension des concepts ontologiques purs de l’immanence et de la transcendance est différente, leur extension, en effet, est identique. 33
Ainsi la problématique se trouve-t-elle en présence d’une double évidence suivant laquelle il apparaît, d’une part, que la phénoménalité se phénoménalise originairement dans une sphère d’où toute transcendance est absente et, d’autre part, que c’est dans la réalité phénoménologique effective de cette sphère sans transcendance que se phénoménalise et trouve sa réalité la transcendance elle-même. 34
En tant qu’il constitue la possibilité phénoménologique ultime de la structure du processus ontologique d’ensemble de la transcendance, le moment de l’essence qui n’a pas ce caractère de transcendance est le moment essentiel où se phénoménalisent à la fois et originairement la transcendance et le monde lui-même. 34
Ainsi, le passage du plan ontologique au plan existentiel ne, pouvant lui être imputé comme une objection, la philosophie de la transcendance est-elle en mesure de prétendre à une définition ontologique de l’être-en-situation comme temporalité. 43
Parce qu’elle est la condition du sens interne, l’auto-affection, précisément, ne peut plus être confondue avec celui-ci, son concept ne désigne pas l’ekstase où, dans la transcendance de son aliénation originelle, le temps de l’affection se sollicite lui-même et s’affecte par l’horizon du temps pur, mais plutôt la structure, présupposée par elle, où l’ekstase ne se produit pas, où la transcendance est absente. 52
L’essentiel, l’essence psychologique, est constituée par l’intentionnalité ou, pour parler le langage plus rigoureux de l’ontologie, la transcendance est le fondement de tous les phénomènes psychiques et les détermine tous également, y compris les phénomènes affectifs. 54
Encore l’erreur, l’illusion, ne tient-elle nullement, en fin de compte, à un mode déficient de l’exercice de ce pouvoir, à une mauvaise compréhension de l’être du sentiment par la pensée, elle lui est plutôt consubstantielle, et cela en tant que la compréhension ontologique de l’être, par suite, toute forme possible de compréhension, est par principe incapable de saisir, c’est-à-dire de laisser être et se développer, la vérité incluse dans le sentiment et qui lui est identique comme son affectivité même, en tant que le Logos de la transcendance est irréductible au Logos de l’affectivité. 63