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Descartes – do conceito de inato

domingo 24 de outubro de 2021, por Cardoso de Castro

  

tradução parcial

Nunca escrevi nem pensei que o espírito tenha ideias inatas como coisa diferente da faculdade que tem de pensar. Mas, reconhecendo que havia certos pensamentos que não procediam dos objetos do exterior, nem da determinação da minha vontade, mas apenas da faculdade que tenho de pensar, para estabelecer alguma diferença entre as ideias ou as noções que são as formas de tais pensamentos e distingui-las das outras que podemos denominar adventícias, ou fatícias, chamei-lhes inatas; mas disse-o no mesmo sentido em que dizemos que a generosidade, por exemplo, é natural a certas famílias, ou que certas doenças, como a gota ou a calculose, são inatas a outras: não que as crianças nascidas em tais famílias padeçam daquelas doenças no ventre de suas mães, mas porque nascem com a disposição ou a faculdade de vir a contraí-las.

R. Descartes  , Réponse au placard de Régius, VIII.


Enfim, quando digo que alguma ideia nasceu conosco, ou que ela está naturalmente impressa nas nossas almas, não entendo que ela se apresente sempre ao nosso pensamento, porque desse modo não haveria nenhuma; mas entendo apenas que possuímos a faculdade de produzi-la.

R. Descartes, Objections

Original

Dans le douzième article, je trouve qu’il n’est différent de ce que je dis qu’en la manière de s’exprimer : car quand il dit que l’esprit n’a pas besoin d’idées, ou de notions, ou d’axiomes qui soient nés, ou naturellement imprimés en lui, et que cependant il lui attribue la faculté de penser, c’est-à-dire une acuité naturelle et née avec lui, il dit en effet la même chose que moi, quoiqu’il me semble ne le pas dire. Car je n’ai jamais écrit ni jugé que l’esprit ait besoin d’idées naturelles qui soient quelque chose de différent de la faculté qu’il a de penser : mais bien est-il vrai que, reconnoissant qu’il y avoit certaines pensées qui ne procedoient ni des objets du dehors, ni de la détermination de ma volonté, mais seulement de la faculté que j’ai de penser, pour établir quelques différence entre les idées ou les notions qui sont les formes de ces pensées, et les distinguer des autres qu’on peut appeler étrangères, ou faites à plaisir, je les ai nommées naturelles ; mais je l’ai dit au même sens que nous disons que la générosité, par exemple, est naturelle à certaines familles, ou que certaines maladies, comme la goutte ou la gravelle, sont naturelles à d’autres, non pas que les enfants qui prennent naissance dans ces familles soient travaillés de ces maladies aux ventres de leurs mères, mais parce qu’ils naissent avec la disposition ou la faculté de les contracter.


Aucune chose de celles que nous attribuons à Dieu ne peut venir des objets extérieurs comme d’une cause exemplaire : car il n’y a rien en Dieu de semblable aux choses extérieures, c’est-à-dire aux choses corporelles. Or il est manifeste que tout ce que nous concevons être en Dieu de dissemblable aux choses extérieures ne peut venir en notre pensée par l’entremise de ces mêmes choses, mais seulement par celle de la cause de cette diversité, c’est-à-dire de Dieu.

Et je demande ici de quelle façon ce philosophe tire l’intellection de Dieu des choses extérieures : car pour moi j’explique aisément quelle est l’idée que j’en ai, en disant que par le mot d’idée j’entends la forme de toute perception ; car qui est celui qui conçoit quelque chose qui ne s’en aperçoive, et partant qui n’ait cette forme ou cette idée de l’intellection, laquelle venant à étendre à l’infini il forme l’idée de l’intellection divine ? Et ce que je dis de cette perfection se doit entendre de même de toutes les autres.

Mais, d’autant que je me suis servi de l’idée de Dieu qui est en nous pour démontrer son existence, et que dans cette idée une puissance si immense est contenue que nous concevons qu’il répugne, s’il est vrai que Dieu existe, que quelque autre chose que lui existe si elle n’a été créée par lui, il suit clairement de ce que son existence a été démontrée qu’il a été aussi démontré que tout ce monde, c’est-à-dire toutes les autres choses différentes de Dieu qui existent, ont été créées par lui.

Enfin, lorsque je dis que quelque idée est née avec nous, ou qu’elle est naturellement empreinte en nos âmes, je n’entends pas qu’elle se présente toujours à notre pensée, car ainsi il n’y en aurait aucune ; mais j’entends seulement que nous avons en nous-mêmes la faculté de la produire. [Objection Xe SUR LA TROISIÈME MÉDITATION, Réponse]


Ver online : Descartes. Lettres à Regius