Página inicial > Modernidade > René Descartes > Descartes (DM) – penso, logo sou (existo)

Descartes (DM) – penso, logo sou (existo)

domingo 24 de outubro de 2021, por Cardoso de Castro

  

tradução

Não sei se deva falar-vos das primeiras meditações que nele [1] fiz; porque são tão metafísicas e tão pouco vulgares, que não agradarão talvez a toda a gente. E, todavia, vejo-me de certo modo obrigado a falar-vos delas, para que se possa avaliar se os fundamentos que escolhi são bastante firmes. De há muito tinha notado que, pelo que respeita à conduta, é necessário algumas vezes seguir como indubitáveis opiniões que sabemos serem muito incertas, como já atrás foi dito. Mas, agora que resolvera dedicar-me apenas à descoberta da verdade, pensei que era necessário proceder exatamente ao contrário, e rejeitar, como absolutamente falso, tudo aquilo em que pudesse imaginar a menor dúvida, a fim de ver se, após isso, não ficaria qualquer coisa nas minhas opiniões que fosse inteiramente indubitável.

Assim, porque os nossos sentidos nos enganam algumas vezes, eu quis supor que nada há que seja tal como eles o fazem imaginar. E porque há homens que se enganam ao raciocinar, até nos mais simples temas de geometria, e neles cometem paralogismos, rejeitei como falsas, visto estar sujeito a enganar-me como qualquer outro, todas as razões de que até então me servira nas demonstrações. Finalmente, considerando que os pensamentos que temos quando acordados nos podem ocorrer também quando dormimos, sem que neste caso nenhum seja verdadeiro, resolvi supor que tudo o que até então encontrara acolhimento no meu espírito não era mais verdadeiro que as ilusões dos meus sonhos. Mas, logo em seguida, notei que, enquanto assim queria pensar que tudo era falso, eu, que assim o pensava, necessariamente era alguma coisa. E notando que esta verdade: eu penso, logo existo, era tão firme e tão certa que todas as extravagantes suposições dos cépticos seriam impotentes para a abalar, julguei que a podia aceitar, sem escrúpulo, para primeiro princípio da filosofia que procurava.

R. Descartes  , Discurso do Método, trad. de Newton de Macedo, pp. 34-40.

Original

Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’y ai faites ; car elles sont si métaphysiques [2] et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde. Et toutefois, afin qu’on puisse juger si les fondements [3] que j’ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines, tout de même que si [comme si] elles étaient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus [4] ; mais, pource qu’alors je désirais vaquer [me consacrer] seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable . Ainsi, à [AT 32] cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait aucune chose qui fût telle qu’ils nous la font imaginer. Et pource qu’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples mati  ères de géométrie, et y font des paralogismes [des erreurs de raisonnement], jugeant que j’étais sujet à faillir, autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir, quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étaient jamais entrées dans l’esprit, n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie, que je cherchais [5].


Ver online : Discours de la méthode. Texte et commentaire par Etienne Gilson


[1No país (a Holanda) aludido em parágrafo anterior.

[2Cette expression a donné son titre au livre de 1641, Méditations métaphysiques, dans lequel Descartes développe en latin les points présentés rapidement ici.

[3Les fondements métaphysiques de la science. Le mot « métaphysique » fait à la fois référence à des choses très subtiles, comme Dieu et l’âme, et à ce que Descartes nomme la philosophie première, c’est-à-dire la théorie du fondement de la connaissance.

[4Dans la deuxième maxime de la morale, p. 93.

[5Cette célébrissime vérité ne vaut que si je la pense. Ce n’est pas parce que Descartes le dit qu’elle est exacte. D’ailleurs, Descartes ne dit rien : il est mort depuis longtemps, et même s’il n’avait jamais existé elle n’en serait pas moins vraie. Pour s’apercevoir de la certitude de ladite vérité, il faut penser par soi-même ce qu’elle signifie et l’inférence qu’elle implique : quoi que je pense, si je pense, il faut nécessairement que j’existe.