(MHEM)
Toute vérité prédicative renvoie à une vérité ontique et celle-ci, à son tour, à la vérité ontologique. 3
Comment est comprise la vérité ontologique, identique à la représentation, lorsqu’elle se trouve identifiée, de plus, à la certitude ? Si la certitude désigne l’être-certain de ce qui est certain, le fait d’apparaître de ce qui nous apparaît, le surgissement dans la lumière en vertu duquel l’étant s’offre à nous tel qu’il est, ce surgissement par lequel l’étant devient pour nous un étant vrai ou certain (ens verum, ens certum), c’est la représentation qui l’opère. 11
L’idée de nécessité est la vérité ontologique, elle est solidairement l’être des choses et le « sujet de la connaissance ». « 11
Au moment où le sujet cesse d’être interprété naïvement comme un étant supérieur aux autres pour être compris dans sa vérité ontologique comme la vérité même de cette nature et comme sa loi la plus intime, un effort significatif se fait jour pour désolidariser le sujet d’avec l’essence des choses, en plaçant en quelque sorte un second sujet derrière le premier qu’on abandonne alors, comme sa structure même, à la nécessité inflexible qui fait l’être de l’étant. 11
L’accord qui définit la « vérité » dans la philosophie classique n’est que la déchéance de la vérité ontologique originaire de l’existence en tant que cette vérité réside dans l’ouverture et la découverte de l’étant. 12
Mais la vérité que la conscience est en soi-même et qui est indépendante de ce que cette conscience se représente comme étant la vérité, est la vérité ontologique. 19
Nous disons à propos de cette vérité ontologique, « vérité que la conscience est en soi-même » et non « en elle-même », car la vérité ontologique qui constitue l’essence de la conscience est justement la vérité, la manifestation de soi de l’être, l’être-pour-soi lui-même et comme tel, dans sa structure ontologique originaire. 19
Avec la dissociation entre la vérité ontologique qui constitue l’essence de la conscience et de l’existence et la vérité existentielle qui concerne la manière dont l’existence se comprend elle-même est levée l’ambiguïté qui pèse sur une expression comme « la vérité de l’existence ». 19
La dissociation entre la vérité ontologique et la vérité existentielle met en cause la conception hégélienne de l’expérience. 20
La vérité existentielle qui se fait jour dans celui-ci n’est pas la vérité ontologique qui constitue l’essence du savoir réel. 20
La dissociation entre la vérité ontologique, qui constitue l’essence de la conscience, et la vérité existentielle, qui apparaît à celle-ci à travers les actes déterminés de représentation par lesquels elle se comprend elle-même, nous permet de fixer le départ entre ce qui est historique et ce qui ne l’est pas. 21
En rejetant la représentation hors de l’essence, la distinction de la vérité ontologique et de la vérité existentielle nous interdit de considérer cette essence comme inachevée tant que la représentation ne la comprend pas. 21
La vérité ontologique et la non-vérité qui la fonde sont deux essences juxtaposées. 25