(MHEM)
Le cogito est ainsi le premier élément d’une science rationnelle qui réalise d’abord en lui son projet d’apodicticité. Il est le point de départ, le commencement ; avec lui une vérité est trouvée, la conscience peut vivre dans la certitude. I
Le problème de la vérité est plus originaire que celui de la raison. 7
L’être de l’ego est la vérité. 7
Plus originaire que la vérité de l’être est la vérité de l’homme. 7
La vérité transcendantale à laquelle nous introduit la réduction phénoménologique n’est pas une réalité mystérieuse = x, elle est la vérité même, identifiée avec l’être, en tant qu’ « être » et « vérité » ne désignent rien d’autre que l’apparence comme telle. 8
C’est la vérité absolue qui permet à l’illusion de se manifester et la fonde ainsi dans son être. 8
Il ne s’agit pas là, toutefois, d’une nouvelle interprétation de la vérité de l’étant, mais du moment où, pour la première fois, cette vérité est portée à l’état de problème. 11
La représentation de l’étant est au contraire son surgissement dans la lumière, elle opère et traduit son accession au rang de « phénomène », elle est la vérité comprise en un sens ontologique. 11
L’idée de nécessité est la vérité ontologique, elle est solidairement l’être des choses et le « sujet de la connaissance ». « 11
La non-vérité de l’essence est la vérité de l’étant. 13
L’élucidation du fondement de l’immanence du devenir phénoménal à l’essence de la phénoménalité permet seule de dire si ce devenir se recouvre totalement avec l’essence qui le fonde, si l’essence originaire et pure est la vérité ou si elle est aussi la non-vérité. 16
Pour cette raison on ne peut que mettre en cause l’affirmation de Hegel selon laquelle « la manifestation immédiate de la vérité est l’abstraction de son être-présent ». 17
La manifestation immédiate de la vérité est identiquement son être-présent, est le concept absolu. 17
Le savoir de la vérité est la présence de l’absolu à lui-même, sa Parousie. 17
Lorsque la conscience se comprend dans sa vérité, elle comprend qu’elle est la vérité. 19
Mais la vérité que la conscience est en soi-même et qui est indépendante de ce que cette conscience se représente comme étant la vérité, est la vérité ontologique. 19
L’être-en-soi de la vérité est l’être-pour-soi. 19
La vérité est la vérité pour-soi. 19
L’être-pour-soi de la vérité est justement la conscience. 19
Parce que la vie de la vérité est la vie même de la conscience, la conscience n’est à aucun moment séparée de la vérité. 19
Cette vérité est d’abord pour elle l’étant auquel elle se rapporte. 20
C’est de deux façons bien différentes, à vrai dire, que la conscience est la vérité de l’étant. 20
La conscience est la vérité de l’étant en tant qu’elle est la manifestation originaire de l’être et, comme telle, la structure ontologique de la vérité absolue. 20
Ce qu’on oppose, comme ayant sa mesure en soi, à la conscience naturelle qui a sa mesure hors de soi, n’est donc pas la conscience elle-même dans sa structure ontologique universelle, ce n’est pas la conscience qui est la vérité de l’étant, c’est la représentation déterminée d’une conscience elle-même déterminée qui se comprend justement comme la vérité de l’étant, comme ayant la mesure en elle. 20
La conscience qui est la vérité de l’étant en ce sens qu’elle se représente comme telle est donc le résultat, elle ne saurait être un principe de l’expérience. 20
Ce qui est historique, c’est la vérité que l’existence se représente à son propre sujet, c’est la représentation de la vérité. 21
Mais la vérité est présente avant l’accomplissement de cette histoire, avant que la conscience ne se la représente. 21
Que l’essence qui demeure en elle-même de la vie ne se laisse point rencontrer dans le milieu vers lequel se dirige l’acte de la connaissance, dans la dimension ontologique de la division et de l’altérité, c’est ce qu’exprime explicitement Kafka, : « la vérité est indivisible, elle ne saurait donc se connaître, celui-là doit être mensonge qui veut la connaître ». 46
Parce que le mode de cette fondation est phénoménologique, parce que leur vérité est aperçue dans la structure du Logos originel constitutif de l’être absolu, les énoncés qui composent ensemble la critique de la connaissance manifestent entre eux l’unité qui est celle de cette structure, déterminent les moments successifs d’une seule analyse qui est celle de l’être. 49
C’est cette incompatibilité des structures phénoménologiques essentielles qu’exprime encore Eckhart quand, à propos de « la vérité » comprise par lui comme l’essence originelle de la révélation dans son opposition au milieu idéal de la connaissance, il dit simplement : « la vérité est chose intérieure et on ne peut la trouver dans ses manifestations extérieures ». 49
Le temps vorhanden est la vérité du temps originaire. 75