Henry (1963) – presença e alienação

L’essence de la présence est l’aliénation. 10

Le processus sur lequel s’appuie la représentation en tant qu’elle désigne l’essence de la présence est le processus ontologique de l’aliénation. 11

L’aliénation et la chute du Concept dans l’être-làaliénation qu’on pourrait aussi entendre comme une mort — ne peuvent précisément signifier autre chose que la mort du Concept que si l’entité dans laquelle le Concept s’est nié, se trouve niée à son tour, et cela de telle façon que la fin empirique de cette entité exprime, du moins à sa façon, que le Concept est autre chose que ce qui prétendait un instant remplir, par sa présence concrète, le champ de l’expérience. 76

C’est parce que l’acte d’aller hors de soi est constitutif de l’essence même de la présence que l’aliénation de l’Absolu est le propre devenir-réel de celui-ci. 77

Le moment où la différence se trouve supprimée est justement celui où cette structure ontologique, comprise comme l’ultime fondement de toute présence, est rendue à elle-même, où l’événement ontologique de l’aliénation s’historialise lui-même dans sa plénitude, où l’essence, enfin, se rassemble et se retrouve en soi-même. 77