Filosofia – Pensadores e Obras

Categoria: Sophia Perennis

  • On a dit et repété à satiété que Jean Scot était panthéiste ; au début du XIIIe siècle, le traité Peri physeos merismon fut rendu responsable du Panthéisme qu’Amaury de Bennes en avait tiré parce qu’il ne l’avait pas compris; et au XIXe siècle, B. Hauréau écrivait encore : « Telles sont les prémisses doctrinales…

  • « Ces raisons des choses, que l’on conçoit dans la nature supra-essentielle du Verbe, sont éternelles. En effet, tout ce qui est substantiellement dans Dieu le Verbe, c’est le Verbe lui-même, en sorte que c’est nécessairement éternel. » Ces causes primordiales qui subsistent, éternelles, dans le Verbe divin ont pour effet tout ce qui se…

  • Hors Dieu, tout ce qui est a été fait et créé par Dieu. Les Grecs ont admis une Matière, une hyle, existante par elle-même ; ceux qui sont soumis à l’autorité de l’Ecriture ne sauraient suivre cette opinion. « Aucun de ceux qui philosophent bien ne peut se refuser à compter la Matière informe au…

  • UN Dieu naît. D’autres meurent. La vérité n’est ni venue ni partie : l’Erreur seule a changé. Nous avons maintenant une autre Éternité, et le meilleur des mondes est bien celui qui fut. Aveugle, la Science laboure une glèbe stérile. Folle, la Foi vit le songe de son culte. Un Dieu nouveau n’est rien qu’une…

  • Tu ne dors pas sous les cyprès car il n’est de sommeil en ce monde… Le corps est l’ombre des vêtements qui dissimulent ton être profond. Vient cette nuit qu’est la mort, et l’ombre s’achève sans avoir été. Tu vas dans la nuit, simple silhouette, Égal à toi contre ton gré. Mais à l’Hôtellerie de…

  • J’entends, comme si le parfum des fleurs m’avait éveillé… C’est un air – tout un parterre d’influence et de déguisement. Impalpable souvenir, sourire de personne, avec cette espérance qui manque à l’espérance même. Qu’importe, si sentir est ne se point connaître ? J’entends, et je sens sourire ce qui en moi est sans désir.

  • O cloche de mon village, plaintive dans le soir calme, il n’est un de tes battements qui dans mon âme ne résonne. Il est si lent, ton rythme, triste ainsi que celui de la vie, que le premier coup a déjà l’accent d’une redite. D’aussi près que tu résonnes, quand je passe, éternel errant, tu…

  • Je suis un évadé. Du jour de ma naissance En moi-même reclus, Je me suis fait transfuge. Puisqu’il faut qu’on se lasse D’être en un même lieu, Pourquoi ne se lasser D’être à soi toujours égal ? De moi mon âme est en quête Mais je bats la campagne, Fasse le ciel qu’elle Ne me…

  • Pour parvenir jusqu’aux artistes inspirés, l’inspiration prend parfois des formes inattendues, surtout lorsque le poète ou le peintre naît en une époque où la Tradition est refoulée par les « lumières » et se voit contrainte de se renfermer dans les ombres de l’occultisme. Mais quelle que fût la prétention du rationalisme philosophique à ne…

  • Le XVIe siècle serait, dit-on, l’âge de la lumière rationnelle, de la vie retrouvée. La Renaissance, la Réforme seraient, d’ensemble, des mouvements libérateurs des esprits trop longtemps comprimés par l’Eglise. Il serait prudent de ne rien confondre, mais nous ne pouvons nous attarder afin de montrer que l’Humanisme et la Réforme ne sont point solidaires…

  • Depuis déjà des siècles et presque des millénaires, l’imagination se plaît à évoquer la figure d’une belle jeune femme en toilette nocturne, un flambeau à la main et qui se penche’ sur le corps parfait et nu d’un adolescent endormi, comme anxieuse d’y lire les plus profonds arcanes du destin. On sait que le flambeau…

  • En ce monde de notre oubli, Ombres nous sommes de nous-mêmes, Et les gestes réels que nous faisons Dans l’autre où, âmes, nous vivons, Sont ici feintes et grimaces. Tout est nocturne et confus Dans nos échanges d’ici-bas Projections, fumée diffuse Du feu qui brille celé Au regard qui donne la vie. Mais l’un ou…

  • Le poète sait l’art de feindre. Il feint si complètement Qu’il en vient à feindre qu’est douleur La douleur qu’en fait il sent. Et ceux qui lisent ses écrits Dans la douleur lue sentent bien Non les deux qu’il a connues, Mais celle qu’ils n’éprouvent point. Et ainsi, en ses engrenages Tourne, jouet de la…

  • Espoir à vous! Je tombai dans le sable et à l’heure adverse Que Dieu concède aux siens Pour l’intervalle où l’âme engloutie habite Des songes qui sont Dieu. Qu’importent le sable et la mort et l’infortune Si je me suis avec Dieu gardé ? C’est Celui que je me suis rêvé qui éternel perdure, C’est…

  • Sur son trône entre l’éclat des sphères, Avec son manteau de solitude et de nuit, A ses pieds il a la mer nouvelle et les ères mortes – Unique imperator qui sans conteste tienne Du monde le globe dans sa main.

  • Quelle voix nous parvient dans la rumeur des ondes Qui n’est pas la voix de l’océan ? C’est la voix de quelqu’un qui nous parle Mais qui, si nous prêtons l’oreille, se tait Parce que nous avons écouté. Ce n’est que si, dormant à demi, Sans le savoir nous avons entendu, Qu’elle nous dit l’espérance…

  • Fou, certes, d’avoir désiré la grandeur Telle que jamais le Hasard ne l’octroie. Elle ne tenait pas en moi, ma certitude; Partant, sur le désert de sable est demeuré Mon être ancien, non celui qui perdure. Ma folie, que d’autres me la prennent Avec sa conséquence et ses effets. Sans la folie, que serait l’homme…

  • Dieu m’a donné son glaive, pour que je fasse Sa sainte guerre, Me sacrant Sien en honneur et en infortune Aux heures où un vent froid passe Par-dessus la froide terre. Il a posé les mains sur mes épaules, et doré Mon front de son regard; Et cette fièvre d’Au-delà, qui me consume, Et cet…

  • Dans la vallée un bûcher jette ses flammes. Une sarabande secoue la terre entière. Par sombres lueurs, en sursaut jaillies De la vallée, des ombres sourcilleuses Et difformes escaladent les pentes Pour aller se perdre dans l’obscurité. Quelle est cette danse dont la nuit s’alarme ? Celle des Titans, les fils de la Terre, Qui…