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  • On a déjà rencontré au passage quelques-unes des influences subies par Nicolas de Cues. En faire la liste complète serait une œuvre assez vaine 1, car il n’est guère de point de sa doctrine où l’on ne trouve, soit dans le détail des arguments ou des exemples, soit dans l’inspiration générale, des traces de ses…

  • Les Anciens s’exprimaient en termes concrets : leur connaissance était plus intuitive que la nôtre, et ils tendaient immédiatement vers la synthèse, but naturel de la pensée. Plus tard on s’est aperçu qu’une synthèse hâtive aboutit à la confusion et qu’il faut l’étayer sur une analyse préalable. C’est alors qu’a commencé la Philosophie et, avec…

  • «Tout ce que nous apprenons est une communication. Ainsi le monde est par le fait une communication – une manifestation de l’esprit. Le temps n’est plus, où l’esprit de Dieu était intelligible; le sens du monde est allé en se perdant et s’est perdu; voici que nous en sommes restés fixement à la lettre; derrière…

  • «La religion chrétienne est essentiellement la religion de la volupté. Le péché est un grand, est le grand stimulant de l’amour divin. Plus on se sent pécheur, plus on est chrétien. Union absolue au divin, c’est le but de l’amour comme du péché.» (Novalis)

  • «Rien de plus nécessaire à un réel sentiment religieux qu’un médiateur, qui nous relie à la divinité. L’homme ne peut absolument pas être immédiatement en relation avec elle. Mais le choix de ce médiateur, l’homme doit en être entièrement libre. La moindre contrainte est nuisible à sa religion. Ce choix est d’ailleurs caractéristique, et les…

  • «L’histoire du Christ est tout aussi sûrement une poésie qu’une histoire. D’ailleurs il n’y a d’histoire, d’une manière générale, que l’histoire qui peut être aussi une fable.» «Le christianisme est absolument une religion historique, mais qui se déploie en religion naturelle de la morale et en religion artiste de la poésie, autrement dit en mythologie,…

  • «Qu’ils soient venus, les temps de la résurrection, et que ce soient les faits, précisément, et les événements qui semblaient viser jusqu’à son existence et menaçaient d’en consommer la perte, qui deviennent les signes les plus fastes de sa génération, nul n’en saurait douter si seulement il a quelque sentiment de l’Histoire. L’anarchie vraie est,…

  • «C’est au fond une drôle de chose que de parler et d’écrire; la vraie conversation, le dialogue authentique est un pur jeu de mots. Tout bonnement ahurissante est l’erreur ridicule des gens qui se figurent parler pour les choses elles-mêmes. Mais le propre du langage, à savoir qu’il n’est tout uniment occupé que de soi-même,…

  • Extrait de « Fermenta Cognitionis », par Franz von Baader (trad. Eugène Susini). Albin Michel, 1985 « C’est en faisant le bien que l’on devient bon », dit un écrivain français, et l’on pourrait par suite retourner la formule et dire : « C’est en faisant le mal qu’on devient mauvais. » Mais si c’est…

  • É uma suposição generalizada na cultura científica contemporânea que a existência de objetos mentais repousa em terreno muito instável. Por outro lado, os objetos físicos devem existir além de qualquer dúvida razoável. Vamos chamar isso de assimetria ontológica pós-cartesiana. Enquanto Descartes, como muitos de seus predecessores, defendia descaradamente a assimetria inversa, alegando não apenas que…

  • Cela nous amène à une quatrième transformation, qui est non moins importante. Alors que les mythes sont toujours énigmatiquement – un peu comme le sont, aujourd’hui, les « histoires drôles » qu’on se raconte – le fruit de l’élaboration collective et anonyme, de et dans la société – il n’y a pas d’auteurs repérables pour…

  • Transposons. Les ombres de la caverne, ce sont ces apparences sur le mur de nos sens. Les objets eux-mêmes, ce sont ces formes vraies, comme du cube que nul œil n’a vues ; se sont les idées. Cette délivrance se fait par le discours. Ces reflets moins difficiles à saisir, pour un regard moins accoutumé,…

  • Bref, que serait le monde sans les idées ? Non seulement il ne serait pas compris ; mais c’est trop peu dire ; il ne serait rien ; il n’apparaîtrait même pas. En ce flux indéfini, c’est le fini qui fait paraître la chose. Et observez comment c’est Héraclite lui-même qui se change en Platon,…

  • Voici maintenant que tout change, et que le vieux Parménide consent à donner quelque idée, au jeune Socrate, des exercices auxquels on doit se livrer préliminairement, si l’on veut espérer de saisir, en lieur précieuse vérité, le beau, le bon et le juste. Ici commence un jeu de discours, le plus abstrait et le plus…

  • Concevons le célèbre cheval de bois ; donnons-lui des yeux, des oreilles, des narines, et que les choses y fassent empreinte. Ce n’est pas ainsi que nous pensons ; l’odeur n’est pas ici et la couleur là ; mais la couleur et l’odeur sont pensées ensemble dans l’objet. Me voilà donc à rassembler mes sens…

  • « C’est toi qui le diras », voilà le mot le plus étonnant de cette Maïeutique, art d’accoucheur, qui tire l’idée non pas de soi mais de l’autre, l’examine, la pèse, décide enfin si elle est viable ou non. Cela fut imité souvent depuis, essayé souvent ; mais on n’a vu qu’un Socrate au monde.…

  • La science, c’est la sensation. Voilà la thèse, ou plutôt l’antithèse, puisqu’elle se développe en intrépides négations. Connaître c’est éprouver ; c’est se trouver à la rencontre de la chose qui nous aborde et de nous qui l’abordons. Mélange. Mais ici paraît Héraclite, le poète de l’insaisissable. Mélange de deux tourbillons, car tout change, tout…

  • 40 L’un des problèmes centraux de notre sujet : le traçage de pistes de départ. Ce serait à peu près, au sein de l’intelligence, le saut que les biologistes qualifient de mutation. Un choc, une agression inattendue, comme l’ivresse, peut soudainement ouvrir des perspectives nouvelles, et le faire d’un coup, non, par conséquent, au moyen…

  • Luc (VI, 44.,) « Tout arbre se reconnaît aux fruits qu’il porte. Car on ne récolte pas de figues sur les épines ni de raisins dans les haies. » Si la prétendue sagesse, qui se targue de ne pas se laisser induire en erreur, avait raison d’affirmer que l’on ne doit rien croire de ce…