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Vedanta / Vêdânta

  

Notions philosophiques

VEDANTA (achèvement du Veda  ). Sk., subs. masc.

Le Vedanta est le plus célèbre, le plus prestigieux des six systèmes philosophiques (darshana) reconnus par l’orthodoxie brahmanique. Au départ, sa fonction apparaît complémentaire de celle de la Mimamsa : produire une exégèse des portions non ritualistes, c’est-à-dire spéculatives ou « mystiques » du corpus védique. Ces portions coincident, dans une très large mesure, avec les Upanishad   qui, justement, sont aussi appelées « vedanta » (au pluriel !). Elles représentent la vérité révélée (shruti), tandis que la Bhagavad-Gita   incarne la « tradition autorisée » (smŗti). De plus, comme tout darsana, le Vedanta se constitue sur la base d’un recueil d’aphorismes, les Vedantasutra ou Brahmasutra attribués au sage Badarayaņa (IIIe siècle av. J.-C. ?). Le système possède donc un « triple point de départ » (prasthanatraya).

Il faut bien voir cependant que « Vedanta » est beaucoup plus une appellation générique que la désignation d’une doctrine philosophique précise. La raison en est que, très vite, les textes upanishadiques, souvent obscurs et contradictoires, et davantage encore les Brahmasutra, à cause de leur extrême concision, ont donné lieu à une multitude d’interprétations divergentes. De plus, la « préhistoire » du Vedanta nous est définitivement inaccessible : près de dix siècles se sont écoulés entre la rédaction des sutra et le premier Commentaire conservé, celui de Sankara   ! Des noms surgissent ça et là, des bribes de doctrines se laissent deviner à travers les allusions critiques qu’elles suscitent... Pratiquement, cinq lignes d’interprétation ont été retenues par la tradition, chacune procédant de l’œuvre d’un des « grands » commentateurs des sutra. Ce sont, dans l’ordre chronologique de leur apparition :

1) le Vedanta non-dualiste (Advaitavedanta) fondé par Sankara au VIIIe siècle ;

2) le « non-dualisme du spécifié » (Visistadvaita) qui remonte à Ramanuja   (XIe-XIIe siècles) ;

3) la doctrine « dualiste et non-dualiste » (Bhedabheda) proposée par Nimbarka au XIIIe siècle ; 4) le « dualisme » (Dvaita) de Madhva (XIIIe siècle) ; 5) le « non-dualisme pur » (Suddhadvaita) qui procède de l’œuvre de Vallabha (XVe-XVIe siècles).

Le dénominateur commun de toutes ces doctrines se réduit à peu de chose, à part, bien sûr, le fait qu’elles reconnaissent toutes l’autorité des Upanishad et de la Bhagavad-Gita. Certes, les unes et les autres ont pour thème principal le brahman et la possibilité pour le Soi individuel (atman) de s’unir à lui dans la délivrance. Mais, pour le reste, elles diffèrent sur tout : conception du brahman et de l’atman, signification de la maya, rôle de la connaissance, des œuvres, de la grace, degrés et modalités de l’union, etc. C’est donc par un abus de langage que l’on parle au singulier de la doctrine védantique, et cela, presque toujours, pour désigner l’Ecole non-dualiste fondée par Sankara. Cet usage s’explique à son tour — sans pour autant se justifier — par la prédominance de fait que l’Ecole shankarienne a conquise au fil des siècles. Non seulement elle bénéficie du prestige de la plus grande ancienneté, mais le nombre et la qualité de ses représentants — en dehors même de son illustre fondateur — lui ont assuré jusqu’à nos jours un rayonnement panindien, voire mondial, auquel ses rivales, réduites à une audience provinciale et « sectaire », n’ont jamais pu prétendre. (M. Hulin  .)

• L’Inde classique, Paris, Imprimerie nationale, 1953 ; réimpr. A. Maisonneuve, 1985, t. II, § 1388-1420. — Swami Satchidanandendra, The Method of the Vedanta, a Critical Account of the Advaita Tradition, trad. A.J. Alston  , Londres et New York, Kegan Paul, 1989. [Notions philosophiques  ]

Coomaraswamy

El Vedanta no es una «filosofía» en el sentido corriente de la palabra, sino solamente en el sentido que tiene la palabra en la frase «Filosofía Perenne», y solamente si tenemos en la mente la «filosofía» hermética o aquella «Sabiduría» por la cual Boecio   fue consolado. Las filosofías modernas son sistemas cerrados, que emplean el método de la dialéctica, y que dan por establecido que los opuestos son mutuamente exclusivos. En la filosofía moderna las cosas son así o no son así; en la filosofía eterna esto depende de nuestro punto de vista. La metafísica no es un sistema, sino una doctrina consistente; no está interesada meramente en la experiencia condicionada y cuantitativa, sino en la posibilidad universal. Por consiguiente considera posibilidades que pueden no ser posibilidades de manifestación ni posibilidades en ningún sentido formales, así como conjuntos de posibilidad que pueden realizarse en un mundo dado. La realidad última de la metafísica es una Identidad Suprema en la cual la oposición de todos los contrarios, incluida la del ser y no-ser, está resuelta; sus «mundos» y «dioses» son niveles de referencia y entidades simbólicas, que no son lugares ni individuos sino estados del ser realizables dentro de vosotros. [AKCMeta  ]