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dhyana / dhyãna / dhyâna / jhana

  

D. T. Suzuki

Hui-neng   assim define Dhyana:

”Dhyana (tso-ch’an) não significa apego à mente, apego à pureza ou preocupação com a imobilidade... O que é então? É o desembaraço de todas as coisas. Não ter pensamento algum afetado pelas condições exteriores da vida, boas ou más, é tso (dhyana). Ver interiormente a imobilidade da natureza-própria é ch’an (dhyana)... Estar livre, exteriormente, da noção de forma é ch ‘an. Não estar perturbado interiormente é ting (dhyana).

”Quando exteriormente um homem se apega à forma, sua mente interior se perturba; mas quando exteriormente ele não se apega à forma, sua mente não se perturba. Sua natureza original é pura e tranquila em si mesma; só quando reconhece um mundo objetivo e pensa a respeito como tal é que ela se perturba. Quem reconhece o mundo objetivo, e ainda assim tem a mente tranquila, está no verdadeiro Dhyana... No Vimalakirti está escrito: ‘Quando um homem desperta abruptamente, ele volta à sua mente original’; e no Bodhisattva-sila lê-se: ‘A minha natureza-própria original é pura e imaculada.’ Assim, amigos, reconheçamos em cada um dos pensamentos [que possamos ter] a pureza da nossa natureza-própria original; disciplinar-nos nisso e praticarmos por nós mesmos [todas as implicações disso] significa atingirmos por nós mesmos a verdade do Buda.”

Vemos assim que a concepção de Hui-neng sobre Dhyana não é absolutamente a ideia tradicional seguida e praticada pela maioria de seus antecessores, de modo particular pelos simpatizantes do Hinayana. A sua concepção é a do Mahayana, defendida principalmente por Vimalakirti, Subhuti, Manjusri e outros grandes vultos do Mahayana. [SuzukiDZNM  ]

Notions philosophiques

DHYANA (méditation, recueillement). Sk., subs. nt. Dérivé d’une racine verbale DHI-, peut-être apparentée au grec sema.

1 / Bouddhisme ancien

Pali jhana : « méditation », opération par laquelle l’ascète bouddhique, utilisant la concentration prolongée de sa pensée sur un objet choisi et d’autres procédés apparentés à ceux du yoga, vide peu à peu son esprit de tout ce qui trouble sa sérénité et sa limpidité. Il y a quatre méditations successives, au cours desquelles, ayant au préalable supprimé les désirs et les autres pensées mauvaises, on rejette d’abord le raisonnement puis la réflexion, ensuite le plaisir né de la méditation, enfin la joie plus profonde causée par celle-ci ; dans le dernier stade, il ne reste plus que parfaite équanimité (upeksa) et pureté totale (parisuddhi) de la pensée, comparée à un miroir d’eau parfaitement limpide et plan, sur lequel les choses peuvent se refléter avec une fidélité absolue, les Vérités (satya) découvertes par le Buddha apparaître dans toute leur lumineuse évidence. La méditation vise donc non seulement à supprimer peu à peu tout ce qui trouble l’esprit, désirs et autres passions, ratiocination et doute, sentiments divers, donc à l’apaiser complètement, mais aussi à le mettre en état de comprendre vraiment, avec la certitude de l’évidence, la doctrine bouddhique, ce qui est la condition nécessaire à la Délivrance. (A. Bareau.)

• L. de La Vallée Poussin, L’Abhidharmakosa de Vasubandhu, Paris, Paul Geuîhner, 1923-1931, chap. VIII, passim. — Célèbre Jhana-sutta dans Vinaya, Pali Text Society, III, p. 4, Digha-Nikaya, I, p. 37, etc. — En sk., Dhyana-sutra dans Lalita-vistara, p. 129. — Pour la commodité du lecteur, v. E. Lamotte, Le Traité de la Grande Vertu de sagesse, Louvain, 2e éd., 1967, t. II, p. 1023-1027. — V. aussi Katyayana-sutra dans Samyutta-Nikaya, pts, II, p. 153.

2 / Mahayana

Dans le Grand Véhicule, le dhyana constitue la cinquième des six ou dix perfections (paramita) que doit pratiquer le Bodhisattva. Dans une certaine forme du bouddhisme tantrique (Guhyasamaja-tantra), le dhyana constitue le deuxième membre d’un yoga à six membres, déja attesté, non sans quelques différences, dans la Maitry Upanisad (VI, 18, où le dhyana est le troisième membre).

Le mot sanskrit dhyana est à l’origine des mots chinois chan   (prononciation réelle : à peu près « tchann ») et japonais zen (« zenn »), qui en sont des transcriptions abrégées. Dans les bouddhismes chinois et japonais, chan et zen désignent : 1) le dhyana en tant que pratique ; 2) une école qui a mis l’accent sur la pratique du dhyana. Cette école n’a pas existé en Inde. Elle s’est formée en Chine vers le début du VIIIe siècle (avec des antécédents qui pourraient remonter au VIe) et a essaimé au Japon au XIIIe siècle.

Dans la littérature moderne, notamment dans les ouvrages de D.T. Suzuki  , le terme zen, tout en conservant ses acceptions précises, s’élargit parfois jusqu’à désigner toute une attitude de vie, fondée sur la valorisation de l’immédiat, de la spontanéité créatrice, et qui est d’origine chinoise et non indienne : elle remonte au taoïsme, qui a exercé une forte influence sur le bouddhisme chinois en général et sur l’Ecole Chan en particulier. (J. May.) [NP  ]