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onipotência

quinta-feira 25 de janeiro de 2024

  

La question de la toute-puissance des dieux était un problème discuté dans l’Antiquité. Voir sur cette question les nombreuses références données par R. Beutler et W. Theiler dans Plotins Schriften, p. 361-362. Parmi celles-ci, on peut retenir en particulier Théophraste, qui soutient dans sa Métaphysique que « le dieu ne peut mener toutes choses (dúnasthai pánt’) vers le meilleur, mais si toutefois il le fait, c’est dans la mesure du possible » (11b8-10, Fobes) ; et Porphyre   : « même s’il le voulait, le dieu ne pourrait devenir mauvais, et puisque sa nature est bonne, il ne peut même pas commettre une faute » (Contre les Chrétiens, fr. 94, 23-24, Harnack). Plotino - Tratado 39,1 (VI, 8, 1) — Exposição do objeto da pesquisa


Le sens à donner à cette phrase est délicat. Il nous semble que la difficulté centrale réside dans l’interprétation des adverbes hoútōs et ekeínōs : à quoi doit-on les rapporter ? Si, du point de vue de la syntaxe la construction proposée par H.-S., à savoir rapporter hoútōs à tò ep’ autō̂i pánta et ekeínōs à tḕn dúnamin pâsan, est la plus évidente, elle semble très difficile à justifier du point de vue du sens : quelle différence claire introduire entre « la puissance totale » et « le fait d’avoir toutes choses en son pouvoir » ? D’autres traducteurs ont choisi de lire l’ekeínōs comme une sorte de négation du hoútōs : ainsi Harder (« bei den anderen Göttern dagegen ist nur einiges in ihrer Verfügung, anderes nicht ») ou Leroux (« pour les autres dieux, nous devons dire que certaines choses sont ainsi en leur pouvoir, d’autres non »). Mais on ne voit pas ce qui dans le texte permet de donner une telle fonction négative à ekeínōs. Selon nous l’articulation entre hoútōs et ekeínōs doit être comprise à partir de la fin de la phrase précédente : « ce n’est pas une seule chose qui dépend d’eux mais toutes » (lignes 4-5), et de l’opposition entre un pouvoir qui s’étend sur quelque chose et un pouvoir qui s’étend sur tout (voir note précédente). Hoútōs désigne donc « la puissance totale et le fait d’avoir toutes choses en son pouvoir » alors qu’ekeínōs renvoie au pouvoir qui s’étend « sur une seule chose » (ligne 5). Une telle construction a pour elle d’être très cohérente avec l’enseignement de Plotin   : les êtres qui exercent leur pouvoir sur toutes choses sont, outre l’Un, l’Intellect et peut-être l’Âme-hypostase (quoique dans ce dernier cas il soit difficile de parler de « toute-puissance »), alors que les êtres qui l’exercent sur des choses particulières sont les âmes individuelles. Plotino - Tratado 39,1 (VI, 8, 1) — Exposição do objeto da pesquisa
LÉXICO: onipotência