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Tch’an (Zen). Racines et floraisons

Chantal Duhuy (Tch’an) – Nirvana

O Dharma do Buda

quinta-feira 15 de setembro de 2022, por Cardoso de Castro

      

“Venerável Nagasena, quais são os dez   atributos do espaço que você disse serem inerentes ao nirvana  ? — Ó rei, assim como o espaço não nasce, não envelhece, não morre, não desaparece ou renasce, não pode ser conquistado, não pode ser roubado por ladrões, é sem laços, é domínio do pássaro, sem obstáculo, infinito  , da mesma forma, ó rei, o nirvana não nasce, não envelhece, não morre, não desaparece ou renasce, não pode ser derrotado, nem roubado por ladrões, é sem laços, é o domínio dos místicos, sem obstáculo, infinito. Estes, ó rei, são os dez atributos do espaço inerentes ao nirvana.

      
« Vide cette barque, ô moine,
vidée, elle voguera légère.
Ayant détruit passion et haine,
alors, tu atteindras le nirvana  . » ( DmP., 369.)

Au terme de sa quête, le disciple du Buddha   trouve le nirvana, l’extinction, une extinction qui a naturellement un aspect positif au même titre que la vacuité qui y mène et définie par le Buddha, lors de la nuit de l’Éveil, comme « la parfaite sécurité, non-née, impérissable [...] ». Tantôt la formulation en est purement négative, comme ici :

« Il est, ô moines, un domaine où il n’y a ni terre ni eau   ni feu ni vent [...] ni domaine du néant ni domaine sans perception ni absence de perception, ni ce monde-ci ni l’autre [...] il est dépourvu de fondement  , de progression et de support : c’est la fin de la douleur. » [1]

Tantôt son fond positif se révèle.

Ce « non-né, non-produit, non-fait, non-composé » est la paisible issue pour ce qui est né, etc. et « c’est le domaine immaculé, la cessation des afflictions, l’apaisement des tendances fabricatrices, le bonheur   ». [2]

Ou encore :

« A ceux qui se trouvent au milieu de la mer quand la terreur naît de la masse des eaux, à ceux qui sont atteints par la vieillesse et la mort, j’annonce l’île, ô Kappa.
 
« Sans rien, sans saisie, telle est l’île où il n’y a plus de retour ici-bas. Je l’appelle Extinction, cet épuisement complet de la vieillesse et de la mort.
 
« Ceux qui, ayant compris cela, le gardent présent à l’esprit   sont complètement éteints en ce monde visible. Ils ne sont plus au pouvoir de la Mort, ils ne sont plus les esclaves de la Mort. » [3]

Le domaine de la paix infinie où vit l’Éveillé « immergé dans l’immortel » [4] s’appelle aussi « l’autre rive » de l’océan de l’existence   :

« Libère-toi du passé, libère-toi du futur,
du présent libère-toi, gagne l’autre rive de l’existence.
La pensée entièrement affranchie,
tu ne souffriras plus naissance ni vieillesse. » ( DmP348.)

Ainsi, le disciple du Buddha, se libérant du devenir, découvre le nirvana. Mais on trouve aussi dans le Dhammapada une formulation qui préfigure certains développements ultérieurs du Grand Véhicule, en particulier l’effacement des « signes distinctifs » (nimitta) ou la dialectique de Nagarjuna   selon laquelle on ne peut attribuer au nirvana ni l’être, ni le non-être, ni à la fois être et non-être, ni leur négation.

« Celui pour qui n’existent plus
ni cette rive ni la rive opposée ni les deux ensemble,
qui est sans crainte et détaché du monde,
celui-là, je l’appelle “brahmane”. » (DmP., 385.)

Désormais, vide est la barque :

« Celui qui, ici-bas, a vaincu
le bien et le mal ainsi que l’attachement aux deux,
sans peines, sans poussières, pur,
celui-là, je l’appelle “brahmane” ». (DmP., 412.)
 
« Celui qui ne possède plus rien,
ni avant, ni après, ni milieu,
et qui, n’ayant rien, est détaché de tout,
celui-là, je l’appelle “brahmane”. » (DmP., 421.)

Sans le définir non plus, le Milindapanha, à l’aide d’images qui en illustrent les qualités, tente une approche du nirvana :

« — Vénérable Nagasena, les dix attributs de l’espace que tu as dit être inhérents au nirvana, quels sont-ils ? — Ô roi, de même que l’espace n’est pas né, ne vieillit pas, ne meurt pas, ne disparaît ni ne renaît, ne peut être vaincu, ni dérobé par des voleurs, qu’il est sans attaches, qu’il est le domaine de l’oiseau, sans obstacle, infini, de la même façon, ô roi, le nirvana n’est pas né, ne vieillit pas, ne meurt pas, ne disparaît ni ne renaît, ne peut être vaincu, ni dérobé par des voleurs, il est sans attaches, il est le domaine des mystiques, sans obstacle, infini. Voici, ô roi, les dix attributs de l’espace inhérents au nirvana.


Ver online : TCH’AN


[1Udana. VIII, I., trad. A. Bareau, op. cit. p. 142.

[2Itivuttaka, II, 6 in B., p. 69.

[3Trad. A. Bareau. Op. cit. p. 144.

[4Amatogadham, DmP, 411., in B., p. 70.