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Plotino - Tratado 46,15 (I, 4, 15) — Os bens corporais não aumentam a felicidade do sábio

sexta-feira 10 de junho de 2022, por Cardoso de Castro

  

Igal

15 Pero supongamos que hubiera dos sabios y que uno de los dos estuviera dotado de cuantas cosas se dicen conformes con la naturaleza y el otro de las contrarias. ¿Diríamos que los dos gozan del mismo grado de felicidad?

Sí, si son sabios por igual. Y si uno de los dos es hermoso de cuerpo y es todas las demás cosas que no contribuyen a la sabiduría ni, en general, a la virtud, a la visión de lo perfecto y a ser perfecto, ¿de qué le sirven estas cosas? Ni él mismo, que las tiene, presumirá de ser más feliz que el que no las tiene. El aventajamiento en estas cosas no contribuirá ni para el oficio de flautista. Lo que sucede es que medimos la felicidad con nuestra propia fragilidad, teniendo por estremecedoras y terribles cosas que el hombre feliz no tendría por tales. Si no, no será todavía ni sabio ni feliz, si primero no trueca todas esas fantasmagorías y se transforma completamente en otro, por así decirlo, confiando en sí mismo, en que jamás ha de sufrir mal alguno. Así vivirá sin temor en todo. Si no, si se amilana en algo, no será perfecto en virtud; se quedará en una medianía. Y, aunque a veces, enfrascado en otras cosas, le acometa un temor indeliberado y anterior al dictamen de la razón, el sabio que hay en él acudirá a ahuyentar ese temor, y a esa especie de niño que hay en él conturbado por la aflicción lo aquietará con razones o con amenazas, pero con amenazas desapasionadas, como quien asusta a un niño con la severidad de una mirada. Y, sin embargo, a fuer de sabio, no dejará de ser amable y benigno (no lo será consigo mismo y en sus cosas), y así, permitiendo a sus amigos cuanto se permita a sí mismo, será, a la vez que inteligente, el mejor de los amigos.

Bouillet

[15] Mais supposons deux sages dont l’un ait tout ce qui est conforme au voeu de la nature, et dont l’autre soit dans la position contraire, devrons-nous dire qu’ils sont également heureux? Oui, s’ils sont également sages. Car lors même que l’un posséderait la beauté corporelle et tous les autres avantages qui ne se rapportent ni à la sagesse, ni à la vertu, ni à la contemplation du bien, ni à la vie parfaite, à quoi tout cela lui servirait-il, puisque celui, qui possède tous ces avantages n’est pas considéré comme étant plus réellement heureux que celui qui en est privé? Leur affluence ne saurait même suffire au joueur de flûte pour lui faire atteindre sa fin (26). Mais nous n’envisageons l’homme heureux qu’avec la faiblesse de notre esprit, regardant comme grave et horrible ce que l’homme vraiment heureux juge indifférent. Car I’homme ne saurait être sage, ni par conséquent heureux, tant qu’il n’a pas réussi a se débarrasser de toutes ces vaines idées, tant qu’il ne s’est pas entièrement transformé, tant qu’il n’a pas en lui-même la confiance d’être à l’abri de tout mal. Ce n’est qu’alors qu’il vivra sans être agité d’aucune crainte. Si quelque chose l’effraie encore, c’est qu’il n’est pas un sage accompli, qu’il est seulement à moitié sage. Quant aux craintes qui surviendraient à l’improviste et qui pourraient s’emparer de lui avant qu’il ait eu le temps de réfléchir, au moment où il serait attentif à autre chose, le sage s’empressera de les écarter; traitant ce qui s’agite en lui-même comme un enfant égaré par la douleur, il l’apaisera, soit par la raison, soit par la menace, mais toutefois sans passion: c’est ainsi que la seule vue d’une personne respectable suffit pour calmer un enfant. Du reste, le sage ne sera pas étranger à l’amitié ni à la reconnaissance; il traitera les siens comme il se traite lui-même; donnant autant à ses amis qu’à sa propre personne, il se livrera à l’amitié, mais sans cesser d’être avec l’intelligence.

Bréhier

15. Pourtant, s’il y a deux sages dont l’un possède tous les avantages que [les philosophes] appellent conformes à la nature, tandis que l’autre en est privé, dirons-nous qu’ils possèdent un bonheur égal ? — Oui, puisqu’ils sont également sages. Et si l’un d’eux a la beauté corporelle, s’il a tous ces avantages qui ne contribuent ni à la sagesse ni à la vertu ni à la contemplation du bien ni à la perfection, qu’est-ce que cela fait ? Lui-même, qui les possède, ne se vantera pas d’être plus heureux que celui qui ne les possède pas. Ils ne servent même pas à apprendre la flûte, malgré leur abondance ! Mais nous voyons le bonheur du sage avec les yeux de notre propre faiblesse ; nous estimons redoutable et terrible ce que l’homme heureux n’estime pas tel. Ou bien alors, il n’est pas encore sage, et il n’est pas encore heureux, s’il n’a pas transformé toutes les images qu’il s’en faisait, s’il n’est pas en quelque sorte devenu un autre homme, s’il ne fonde pas sur lui-même l’assurance qu’il ne sera jamais atteint par le mal ; alors seulement, il sera sans crainte ; si quelque chose l’intimide, il n’a pas la vertu parfaite, il ne l’a qu’à demi. Le sage parfait éprouve sans doute encore des craintes involontaires et irréfléchies, lorsque son esprit est ailleurs ; mais en s’y rendant attentif, il s’en débarrassera ; il apaisera son émotion comme on apaise les peines d’un enfant, par la menace ou par le raisonnement, mais par une menace sans colère, et comme un regard sévère suffit à intimider l’enfant.

Le sage éprouve pourtant les sentiments d’amitié et de reconnaissance ; il les éprouve à son propre égard ; il se rend à lui-même tout ce qu’il se doit ; il témoigne aussi de l’amitié à ses amis, mais une amitié accompagnée, au plus haut point, de clairvoyance intellectuelle.

Guthrie

15. Let us now imagine two wise men, the first of whom possesses everything that heart can wish for, while the other is in a contrary position. Shall they be said to be equally happy? Yes, if they be equally wise. Even if the one possessed physical beauty, and all the other advantages that do not relate either to wisdom, virtue, contemplation of the good, or perfect life; what would be the use of all that since he who possesses all these advantages is not considered as really being happier than he who lacks them? Such wealth would not even help a flute-player to accomplish his object!*We, however, consider the happy man only from the standpoint of the weakness of our mind, considering as serious and frightful what the really

happy man considers indifferent. For the man could not be wise, nor consequently happy, so long as he has not succeeded in getting rid of all these vain ideas, so long as he has not entirely transformed himself, so long as he does not within himself contain the confidence that he is sheltered from all evil. Only then will he live without being troubled by any fear. The only thing that should affect him, would be the fear that he is not an expert in wisdom, that he is only partly wise. As to unforeseen fears that might get the better of him before he had had the time to reflect, during a moment of abstraction of attention, the wise man will hasten to turn them away, treating that which within himself becomes agitated as a child that has lost its way through pain. He will tranquilize it either by reason, or even by a threat, though uttered without passion. Thus the mere sight of a worthy person suffices to calm a child. Besides, the wise man will not hold aloof either from friendship nor gratitude. He will treat his own people as he treats himself; giving to his friends as much as to his own person; and he will give himself up to friendship, without ceasing to exercise intelligence therein.

MacKenna

15. But suppose two wise men, one of them possessing all that is supposed to be naturally welcome, while the other meets only with the very reverse: do we assert that they have an equal happiness?

We do, if they are equally wise.

What though the one be favoured in body and in all else that does not help towards wisdom, still less towards virtue, towards the vision of the noblest, towards being the highest, what does all that amount to? The man commanding all such practical advantages cannot flatter himself that he is more truly happy than the man without them: the utmost profusion of such boons would not help even to make a flute-player.

We discuss the happy man after our own feebleness; we count alarming and grave what his felicity takes lightly: he would be neither wise nor in the state of happiness if he had not quitted all trifling with such things and become as it were another being, having confidence in his own nature, faith that evil can never touch him. In such a spirit he can be fearless through and through; where there is dread, there is not perfect virtue; the man is some sort of a half-thing.

As for any involuntary fear rising in him and taking the judgement by surprise, while his thoughts perhaps are elsewhere, the Sage will attack it and drive it out; he will, so to speak, calm the refractory child within him, whether by reason or by menace, but without passion, as an infant might feel itself rebuked by a glance of severity.

This does not make the Sage unfriendly or harsh: it is to himself and in his own great concern that he is the Sage: giving freely to his intimates of all he has to give, he will be the best of friends by his very union with the Intellectual-Principle.


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