michel_henry:henry-1963-dobramento-do-ser

Henry (1963) – dobramento do ser

La présence à soi de l’être est une avec sa séparation d’avec soi dans le devenir autre ; elle se constitue dans le dédoublement de l’être, dédoublement dans lequel celui-ci s’apparaît à lui-même et entre ainsi dans la condition phénoménale de la présence. « 10

Le concept de conscience est pensé par Bœhme dans sa solidarité avec les concepts d’altérité, de miroir, de dédoublement, c’est-à-dire dans son unité avec le processus ontologique de la division interne de l’être. 11

L’interprétation du concept de conscience à partir du dédoublement par lequel l’être s’offre en spectacle à lui- même et peut ainsi s’apercevoir et se connaître, ne se manifeste pas seulement, sous l’influence de Bœhme, dans le Système de l’Idéalisme transcendantal, elle domine en fait toute l’œuvre ultérieure de Schelling et notamment sa dernière philosophie. 11

Ce redoublement trouve son fondement dans le dédoublement opposant par lequel l’être se sépare de soi afin de s’apercevoir soi-même et, précisément, de « se représenter ». 11

La présence qui surgit dans ce dédoublement opposant est l’existence de Fichte, laquelle se trouve comprise pour cette raison comme représentation. « 11

Ce résultat consiste dans le dédoublement du concept de réceptivité, concept qui reçoit deux sens bien distincts selon qu’il se réfère à l’horizon dans lequel l’essence s’objective ou concerne, au contraire, le pouvoir originaire qui déploie cet horizon. 30

Le dédoublement du concept de réceptivité tel qu’il s’opère à l’intérieur de la problématique qui vise celle-ci, nous autorise par conséquent à dire qu’il y a deux façons pour l’essence de recevoir, deux modes spécifiques de réceptivité. 31

Avec le dédoublement du concept de la réceptivité la problématique éclaire de la manière suivante le rapport qui existe entre la forme de cette réceptivité et son contenu. 31

Si le dédoublement de son concept a montré qu’il y a pour la réceptivité deux modes d’accomplissement définis et distincts, celui de ces modes où se réalise l’identité ontologique entre la forme et le contenu de cette réceptivité est déterminé. 31

Au dédoublement du concept de la réceptivité correspond en effet un dédoublement du concept de l’affection. 31

Une telle modification du concept de situation signifie, d’une manière plus précise, son dédoublement. 42

Ainsi surgit devant la problématique de la transcendance, à la lumière de ce qui constitue véritablement, dans le dédoublement de son concept, l’essence de la situation, l’évidence qui la condamne : être situé veut dire, pour la transcendance, ne pas être le fondement de sa situation. 42

Le concept de celle-ci peut-il se maintenir et pour cela préserver son unité s’il se réfère aussi manifestement à des déterminations ontologiques opposées ? A moins que, conformément aux résultats essentiels de la problématique, il ne se dédouble et ne laisse paraître, dans ce dédoublement et par lui, les structures ontologiques élémentaires qui le fondent véritablement. 42

Avec l’incompatibilité éidétique des déterminations qui composent ce destin, la problématique est renvoyée au dédoublement, par elle mis en lumière, du concept de situation. 43

La condition de la conscience, l’essence du phénomène et de toute manifestation, c’est la scission qui s’introduit dans l’être un et opaque, c’est le dédoublement de cet être qui, ainsi divisé d’avec soi, peut prendre position en face de lui-même et, dès lors, exister pour soi, c’est la réflexion en soi-même par laquelle l’être prend conscience de soi en s’élevant au-dessus de soi-même, en se rejetant par suite hors de soi et en s’apercevant ainsi soi-même comme autre, dans l’élément de la différence. 71

Le terme même de réflexion est le strict équivalent de la scission, du dédoublement, de la différence, de l’opposition, du dualisme dont Hegel fait état dès qu’il est question pour lui de définir les conditions qui permettent à la lumière de surgir au détriment de l’inconscience et de la nuit. 71

C’est dans cette structure ontologique interne de l’essence que trouvent leur fondement les thèmes ultimes de l’hégélianisme, celui de l’égalité avec soi-même au sein de la scission, celui de l’infinité comme unité avec soi dans le dédoublement, celui du bonheur comme division surmontée, celui de la suppression de toute différence, enfin, dans le maintien de cette différence. 77

/home/mccastro/public_html/sofia/data/pages/michel_henry/henry-1963-dobramento-do-ser.txt · Last modified: by 127.0.0.1