Henry (1963) – consciência pura
Ainsi l’entité concrète et par elle-même non-conscience est-elle, en tant que consciente, la seule réalisation possible de l’essence phénoménale de la conscience pure. 14
La conscience pure ne parvient pas dans la condition phénoménale. 14
De même que chez Fichte l’existence pure qui définit l’essence n’entre dans la condition phénoménale que sous la condition de la détermination objective sans pouvoir cependant maintenir dans cette forme la pureté de son essence originaire, en sorte que « toujours la forme nous voile l’essence », de même chez Schelling la conscience pure qui se réalise phénoménalement dans l’objet n’est plus, en fait, dans cette réalisation que l’objet lui- même. 14
La conscience pure est le processus qui fait surgir l’entité finie, elle est « l’activité qui limite ». 14
Ainsi le point de vue transcendantal se dirige explicitement sur l’acte qui rend possible l’entité phénoménologique effective, c’est-à-dire sur l’élément transcendantal de la conscience pure. 14
Ainsi voit-on, et cela au sein même de la vie quotidienne, la conscience pure montrer, comme une suprême preuve qui peut au besoin se donner dans la mort, sa différence d’avec l’être-naturel. 51
C’est par celui-ci que nous sommes investis et la passivité de la conscience naturelle à l’égard de l’excitant vers lequel il lui est loisible ultérieurement de se tourner d’une manière active, présuppose et cache la passivité ontologique de la conscience pure à l’égard de l’horizon tridimensionnel du temps qu’elle ne cesse de susciter et de subir. 52
Et d’abord, en ce qui concerne l’affectivité, elle n’est plus la forme ni son essence mais justement un contenu, médiatisé par elle et la présupposant, parmi beaucoup d’autres, de la vie conscientielle, étranger à l’essence de celle-ci, à la conscience pure et à la phénoménalité pure comme telle, quelque chose d’opaque par conséquent, d’hétérogène à l’esprit, plus ou moins assimilable au contenu impressionnel spécifique, contingent, variable et irrationnel, d’une sensation quelconque ou, pour mieux dire, identique, précisément, à celui-ci. 57
La signification ontologique décisive reconnue par Malebranche au concept de l’affectivité tient à ce que celle-ci constitue précisément la dimension originelle d’existence mise en évidence dans le cogito et identique à ce dernier, à l’essence de la conscience pure et à l’âme elle-même, la dimension originaire et fondamentale de la phénoménalité dans son opposition irréductible à celle de l’idée, à la phénoménalité de la spatialité transcendantale du monde pur ou de l’ « étendue ». 57
L’affectivité ne s’oppose pas simplement, toutefois, comme constitutive de la dimension originaire de la phénoménalité de la conscience pure et, du même coup, de l’existence originelle, à l’idéalité pure de l’étendue, elle la fonde. 57
Le respect, toutefois, n’est pas défini seulement par Kant comme la représentation de la loi, comme l’affection par elle de la conscience pure. 58
Comment comprendre un tel « effet », l’effet de la loi sur la sensibilité empirique ? Quel sens donner à cette action du produit de la raison pure sur la sensibilité empirique de l’homme ? Ici doit être dénoncée l’ambiguïté foncière du concept kantien de la sensibilité selon qu’il désigne l’affection de la conscience pure, c’est-à-dire de la raison elle-même, par la loi qu’elle produit ou au contraire l’action de celle-ci sur la subjectivité empirique, l’affection pathologique du sentiment. 58
C’est précisément parce que celle-ci constitue, conjointement avec la transcendance et comme son fondement ultime, l’essence de l’affection pure, que la détermination de cette essence, c’est-à-dire de la conscience pure elle-même, par ce qu’elle projette se propose nécessairement comme une détermination affective et, dans le cas de l’affection par la loi c’est-à-dire par le principe suprême de la raison pratique, comme le respect. 58
Une telle découverte pourrait très bien s’accomplir dans une conscience purement théorique, dans une conscience indifférente, ou pour mieux dire a-tonale, de sa propre existence et du terme qui vient vers elle. 65
Bien plus, c’est comme une conscience de cette sorte, comme une conscience purement théorique, indifférente et a-tonale que se produirait la découverte à elle-même de l’existence si elle se produisait dans l’ekstase du passé ou, d’une manière générale, comme un mode de transcendance. 65
Car le concept de celle-ci, entendu il est vrai dans son sens premier, n’ajoute rien à l’essence du sentiment mais la désigne seulement et l’explicite comme constituant en tant que telle, comme identique à la réalité, la dimension originelle de la phénoménalité pure et, précisément, la conscience pure elle-même comme telle. 67
