François Chenique (Logique:53-54) – simples apreensão

François Chenique. Elementos de Lógica Clássica

Il convient de définir la simple appréhension, qui est comme l’activité élémentaire de l’esprit humain, et d’en préciser les caractères.

1. Définition de la simple appréhension.

La simple appréhension est l’acte par lequel l’intelligence saisit l’essence d’une chose, sa quiddité, sans en rien affirmer ou nier ].

La simple appréhension est ainsi la simple représentation intellectuelle de l’essence ou quiddité d’un objet ]. Il s’agit donc du processus de la pensée par lequel l’esprit humain appréhende un objet dans son essence et donne ainsi naissance à un concept ou à une idée ].

La simple appréhension est une opération de l’intelligence (intellectus) et son résultat est Vidée, ou concept, qui est distincte de l’image perçue par les sens ou reproduite par l’imagination ; mais si l’image et l’idée sont distinctes, nous devons noter que la pensée est pratiquement toujours accompagnée d’images.

2. Caractères de la simple appréhension.

Ces caractères sont au nombre de trois :

a) La simplicité : la dénomination même de simple appréhension fait apparaître le premier caractère de cette opération. C’est un acte simple, car il tend à découvrir l’essence d’une chose en répondant à la question première de la pensée : quid est ?, « qu’est-ce que c’est ? » ]. La réponse est l’essence de la chose, c’est-à-dire ce grâce à quoi la chose est ce qu’elle est (id quo res est id quod est) ]. L’objet de la simple appréhension est toujours vu sous un mode d’unité, et la perception de l’essence d’un objet reproduit l’unité de l’être ].

b) Le mode abstrait : C’est par un mode abstrait que la simple appréhension fait saisir l’essence d’une chose, sa quiddité, c’est-à-dire la nature de l’objet vu d’une façon générale, détaché des contingences concrètes. Il faut donc distinguer la simple appréhension de toute vue intuitive des choses sous leur aspect concret, comme c’est le cas, par exemple, du jugement où ce mode concret est essentiel.

c) Acte sans vérité, ni fausseté : La simple appréhension ne juge pas; elle n’affirme ou ne nie rien de l’objet saisi. Ainsi on ne peut pas dire que le concept « homme » soit vrai ou faux : il ne s’agit que de la représentation intellectuelle de l’essence d’individus désignés par ailleurs d’une façon particulière comme Pierre ou Jean.