====== Pascal (Pensées) – homem ====== (BPP) Il se contente de cela, car il voit qu'il ne se trompait pas, et qu'il manquait seulement à voir tous les côtés ; or on ne se fâche pas de ne pas tout voir, mais on ne veut pas être trompé ; et peut-être que cela vient de ce que naturellement l'**homme** ne peut tout voir, et de ce que naturellement il ne se peut tromper dans le côté qu'il envisage ; comme les appréhensions des sens sont toujours vraies. I 9 Elle consiste donc dans une correspondance qu'on tâche d'établir entre l'esprit et le cœur de ceux à qui l'on parle d'un côté, et de l'autre les pensées et les expressions dont on se sert ; ce qui suppose qu'on aura bien étudié le cœur de l'**homme** pour en savoir tous les ressorts, et pour trouver ensuite les justes proportions du discours qu'on veut y assortir. I 16 Symétrie, en ce qu'on voit d'une vue, fondée sur ce qu'il n'y a pas de raison de faire autrement : et fondée aussi sur la figure de l'**homme**, d'où il arrive qu'on ne veut la symétrie qu'en largeur, non en hauteur ni profondeur. I 28 Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un **homme**. I 29 Au lieu que ceux qui ont le goût bon, et qui en voyant un livre croient trouver un **homme**, sont tout surpris de trouver un auteur : Plus poetice quam humane locutus es. I 29 Poète et non honnête **homme**. I 30 C'est donc une fausse louange qu'on donne à un **homme** quand on dit de lui, lorsqu'il entre, qu'il est fort habile en poésie ; et c'est une mauvaise marque, quand on n'a pas recours à un **homme** quand il s'agit de juger de quelques vers. I 34 Il faut qu'on n'en puisse , ni « il est mathématicien », ni « prédicateur », ni « éloquent », mais « il est honnête **homme** ». I 35 Quand en voyant un **homme** on se souvient de son livre, c'est mauvais signe ; je voudrais qu'on ne s'aperçût d'aucune qualité que par la rencontre et l'occasion d'en user (Ne quid nimis ), de peur qu'une qualité ne l'emporte, et ne fasse baptiser ; qu'on ne songe point qu'il parle bien, sinon quand il s'agit de bien parler, mais qu'on y songe alors. I 35 L'**homme** est plein de besoins ; il n'aime que ceux qui peuvent les remplir tous. « I 36 Il faut donc un honnête **homme** qui puisse s'accommoder à tous mes besoins généralement. I 36 Poète et non honnête **homme**. I 38 L'**homme** aime la malignité ; mais ce n'est pas contre les borgnes ou les malheureux, mais contre les heureux superbes. I 41 Première partie : Misère de l'**homme** sans Dieu. II 60 Seconde partie : Félicité de l'**homme** avec Dieu. II 60 Disproportion de l'**homme**. – juste du vrai et plusieurs excellents du faux. II 82 L'**homme** n'est qu'un sujet plein d'erreur, naturelle et ineffaçable sans la grâce. II 83 La nature de l'**homme** est tout nature, omne animal. II 94 C'est la coutume qui fait donc cela, car elle contraint la nature ; et quelquefois la nature la surmonte, et retient l'**homme** dans son instinct, malgré toute coutume, bonne ou mauvaise. II 97 Il n'y a que ce seul **homme** au monde qu'elle nous ordonne de désabuser, et elle l'oblige à un secret inviolable, qui fait que cette connaissance est dans lui comme si elle n'y était pas. II 100 Peut-on s'imaginer rien de plus charitable et de plus doux ? Et néanmoins la corruption de l'**homme** est telle, qu'il trouve encore de la dureté dans cette loi ; et c'est une des principales raisons qui a fait révolter contre l'Église une grande partie de l'Europe. II 100 Que le cœur de l'**homme** est injuste et déraisonnable, pour trouver mauvais qu'on l'oblige de faire à l'égard d'un **homme** ce qu'il serait juste, en quelque sorte, qu'il fît à l'égard de tous les hommes ! Car est-il juste que nous les trompions ? Il y a différents degrés dans cette aversion pour la vérité ; mais on peut dire qu'elle est dans tous en quelque degré, parce qu'elle est inséparable de l'amour-propre. II 100 L'**homme** n'est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres. II 100 On croit toucher des orgues ordinaires, en touchant l'**homme**. II 111 La théologie est une science, mais en même temps combien est-ce de sciences ? Un **homme** est un suppôt ; mais si on l'anatomise, sera-ce la tête, le cœur, les veines, chaque veine, chaque portion de veine, le sang, chaque humeur du sang ? Une ville, une campagne, de loin est une ville et une campagne ; mais, à mesure qu'on s'approche, ce sont des maisons, des arbres, des tuiles, des feuilles, des herbes, des fourmis, des jambes de fourmis, à l'infini. II 115 Que de natures en celle de l'**homme** ! que de vacations ! Et par quel hasard chacun prend d'ordinaire ce qu'il a ouï estimer ! Talon bien tourné. II 116 L'**homme** est naturellement crédule, incrédule, timide, téméraire. II 125 Description de l'**homme** : dépendance, désir d'indépendance, besoin. II 126 Condition de l'**homme** : inconstance, ennui, inquiétude. II 127 Un **homme** vit avec plaisir en son ménage : qu'il voie une femme qui lui plaise, qu'il joue cinq ou six jours avec plaisir ; le voilà misérable s'il retourne à sa première occupation. II 128 Rien n'est si insupportable à l'**homme** que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application. II 131 Un **homme** qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place. II 139 … Ce n'est donc pas entendre la nature. II 139 II 139 Ainsi l'**homme** est si malheureux, qu'il s'ennuierait même sans aucune cause d'ennui, par l'état propre de sa complexion ; et il est si vain, qu'étant plein de mille causes essentielles d'ennui, la moindre chose, comme un billard et une balle qu'il pousse, suffisent pour le divertir. II 139 Tel **homme** passe sa vie sans ennui en jouant tous les jours peu de chose. II 139 D'où vient que cet **homme** qui a perdu depuis peu de mois son fils unique, et qui, accablé de procès et de querelles, était ce matin si troublé, n'y pense plus maintenant ? Ne vous en étonnez point : il est tout occupé à voir par où passera ce sanglier que les chiens poursuivent avec tant d'ardeur depuis six heures. II 139 L'**homme**, quelque plein de tristesse qu'il soit, si on peut gagner sur lui de le faire entrer en quelque divertissement, le voilà heureux pendant ce temps-là ; et l'**homme**, quelque heureux qu'il soit, s'il n'est diverti et occupé par quelque passion ou quelque amusement qui empêche l'ennui de se répandre, sera bientôt chagrin et malheureux. II 139 Cet **homme** né pour connaître l'univers, pour juger de toutes choses, pour régir tout un État, le voilà occupé et tout rempli du soin de prendre un lièvre ! Et s'il ne s'abaisse à cela et veuille toujours être tendu, il n'en sera que plus sot, parce qu'il voudra s'élever au-dessus de l'humanité, et il n'est qu'un **homme**, au bout du compte, c'est-à-dire capable de peu et de beaucoup, de tout et de rien : il est ni ange ni bête, mais **homme**.] II 140 La dignité royale n'est-elle pas assez grande d'elle-même pour celui qui la possède, pour le rendre heureux par la seule vue de ce qu'il est ? Faudra-t-il le divertir de cette pensée, comme les gens du commun ? Je vois bien que c'est rendre un **homme** heureux, de le divertir de la vue de ses misères domestiques pour remplir toute sa pensée du soin de bien danser. II 142 Que le cœur de l'**homme** est creux et plein d'ordure ! J'avais passé longtemps dans l'étude des sciences abstraites ; et le peu de communication qu'on en peut avoir m'en avait dégoûté. II 143 Quand j'ai commencé l'étude de l'**homme**, j'ai vu que ces sciences abstraites ne sont pas propres à l'**homme**, et que je m'égarais plus de ma condition en y pénétrant que les autres en les ignorant. II 144 Mais j'ai cru trouver au moins bien des compagnons en l'étude de l'**homme** et que c'est la vraie étude qui lui est propre. II 144 Ce n'est que manque de savoir étudier cela qu'on cherche le reste ; mais n'est-ce pas que ce n'est pas encore là la science que l'**homme** doit avoir, et qu'il lui est meilleur de s'ignorer pour être heureux ? Une seule pensée nous occupe, nous ne pouvons penser à deux choses à la fois : dont bien nous prend selon le monde, non selon Dieu. II 144 L'**homme** est visiblement fait pour penser ; c'est toute sa dignité et tout son métier ; et tout son devoir est de penser comme il faut. II 146 à se battre, à se faire roi, sans penser à ce que c'est qu'être roi, et qu'être **homme**. II 146 La vanité est si ancrée dans le cœur de l'**homme**, qu'un soldat, un goujat, un cuisinier, un crocheteur se vante et peut avoir ses admirateurs ; et les philosophes mêmes en veulent ; et ceux qui écrivent contre veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit ; et ceux qui le lisent veulent avoir la gloire de l'avoir lu ; et moi qui écris ceci, ai peut-être cette envie ; et peut-être que ceux qui le liront… La gloire. – II 150 L'éternuement absorbe toutes les fonctions de l'âme, aussi bien que la besogne ; mais on n'en tire pas les mêmes conséquences contre la grandeur de l'**homme**, parce que c'est contre son gré. II 160 Et quoiqu'on se le procure, néanmoins c'est contre son gré qu'on se le procure ; ce n'est pas en vue de la chose même, c'est pour une autre fin : et ainsi ce n'est pas une marque de la faiblesse de l'**homme**, et de sa servitude sous cette action. II 160 Il n'est pas honteux à l'**homme** de succomber sous la douleur, et il lui est honteux de succomber sous le plaisir. II 160 D'où vient donc qu'il est glorieux à la raison de succomber sous l'effort de la douleur, et qu'il lui est honteux de succomber sous l'effort du plaisir ? C'est que ce n'est pas la douleur qui nous tente et nous attire ; c'est nous-mêmes qui volontairement la choisissons et voulons la faire dominer sur nous ; de sorte que nous sommes maîtres de la chose ; et en cela c'est l'**homme** qui succombe à soi-même ; mais, dans le plaisir, c'est l'**homme** qui succombe au plaisir. II 160 Qui voudra connaître à plein la vanité de l'**homme** n'a qu'à considérer les causes et les effets de l'amour. II 162 Si l'**homme** était heureux, il le serait d'autant plus qu'il serait moins diverti, comme les saints et Dieu. – II 170 Salomon et Job ont le mieux connu et le mieux parlé de la misère de l'**homme** : l'un le plus heureux, et l'autre le plus malheureux ; l'un connaissant la vanité des plaisirs par expérience, l'autre la réalité des maux. II 174 Vénérable, parce qu'elle a bien connu l'**homme** ; aimable, parce qu'elle promet le vrai bien. III 187 Où peut-on prendre ces sentiments ? Quel sujet de joie trouve-t-on à n'attendre plus que des misères sans ressource ? Quel sujet de vanité de se voir dans des obscurités impénétrables, et comment se peut-il faire que ce raisonnement se passe dans un **homme** raisonnable ? « Je ne sais qui m'a mis au monde, ni ce que c'est que le monde, ni que moi-même ; je suis dans une ignorance terrible de toutes choses ; je ne sais ce que c'est que mon corps, que mes sens, que mon âme et cette partie même de moi qui pense ce que je dis, qui fait réflexion sur tout et sur elle-même, et ne se connaît non plus que le reste. III 1941 Qui souhaiterait d'avoir pour ami un **homme** qui discourt de cette manière ? Qui le choisirait entre les autres pour lui communiquer ses affaires ? Qui aurait recours à lui dans ses afflictions ? Et enfin à quel usage de la vie on le pourrait destiner ? En vérité, il est glorieux à la religion d'avoir pour ennemis des hommes si déraisonnables ; et leur opposition lui est si peu dangereuse, qu'elle sert au contraire à l'établissement de ses vérités. III 1941 Rien n'est si important à l'**homme** que son état ; rien ne lui est si redoutable que l'éternité. III 1941 Ils sont tout autres à l'égard de toutes les autres choses : ils craignent jusqu'aux plus légères, ils les prévoient, ils les sentent ; et ce même **homme** qui passe tant de jours et de nuits dans la rage et dans le désespoir pour la perte d'une charge ou pour quelque offense imaginaire à son honneur, c'est celui-là même qui sait qu'il va tout perdre par la mort, sans inquiétude et sans émotion. III 1941 Il faut qu'il y ait un étrange renversement dans la nature de l'**homme** pour faire gloire d'être dans cet état, dans lequel il semble incroyable qu'une seule personne puisse être. III 1941 Rien n'accuse davantage une extrême faiblesse d'esprit que de ne pas connaître quel est le malheur d'un **homme** sans Dieu ; rien ne marque davantage une mauvaise disposition du cœur que de ne pas souhaiter la vérité des promesses éternelles ; rien n'est plus lâche que de faire le brave contre Dieu. III 1941 La sensibilité de l'**homme** aux petites choses et l'insensibilité pour les grandes choses, marque d'un étrange renversement. III 198 Un **homme** dans un cachot, ne sachant si son arrêt est donné, n'ayant plus qu'une heure pour l'apprendre, cette heure suffisant, s'il sait qu'il est donné, pour le faire révoquer, il est contre nature qu'il emploie cette heure-là, non à s'informer si l'arrêt est donné, mais à jouer au piquet. III 200 Ainsi, il est surnaturel que l'**homme**, etc. III 200 Craindre la mort hors du péril, et non dans le péril ; car il faut être **homme**. III 215 – Si ce discours vous plaît et vous semble fort, sachez qu'il est fait par un **homme** qui s'est mis à genoux auparavant et après, pour prier cet Être infini et sans parties, auquel il soumet tout le sien, de se soumettre aussi le vôtre pour votre propre bien et pour sa gloire ; et qu'ainsi la force s'accorde avec cette bassesse. III 233 N'y aura-t-il point une règle pour juger des hommes ? Nier, croire, et douter bien, sont à l'**homme** ce que le courir est au cheval. IV 260 Et ils entendent dire dans notre religion qu'il ne faut aimer que Dieu, et ne haïr que soi-même ; mais qu'étant tous corrompus, et incapables de Dieu, Dieu s'est fait **homme** pour s'unir à nous. IV 286 Se peut-il rien de plus plaisant, qu'un **homme** ait droit de me tuer parce qu'il demeure au-delà de l'eau, et que son prince a querelle contre le mien, quoique je n'en aie aucune avec lui ? Il y a sans doute des lois naturelles ; mais cette belle raison corrompue a tout corrompu : Nihil amplius nostrum est ; quod nostrum dicimus, artis est. V 294 Quand il est question de juger si on doit faire la guerre et tuer tant d'hommes, condamner tant d'Espagnols à la mort, c'est un **homme** seul qui en juge et encore intéressé : ce devrait être un tiers indifférent. V 296 Cela est admirable : on ne veut pas que j'honore un **homme** vêtu de brocatelle et suivi de sept ou huit laquais ! Eh quoi ! il me fera donner les étrivières si je ne le salue. V 315 Que la noblesse est un grand avantage, qui, dès dix-huit ans, met un **homme** en passe, connu et respecté, comme un autre pourrait avoir mérité à cinquante ans. V 322 Qu'est-ce que le moi ? Un **homme** qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. V 323 Mais cela est très souhaitable, à cause des autres biens essentiels qui y sont joints ; et un **homme** qui a reçu un soufflet sans s'en ressentir est accablé d'injures et de nécessités ; 4° Travailler pour l'incertain ; aller sur la mer ; passer sur une planche. V 324 La coutume, sans cela, passerait pour tyrannie ; mais l'empire de la raison et de la justice n'est non plus tyrannique que celui de la délectation ; ce sont les principes naturels à l'**homme**. V 325 Le monde juge bien des choses, car il est dans l'ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l'**homme**. V 327 Nous avons donc montré que l'**homme** est vain, par l'estime qu'il fait des choses qui ne sont point essentielles ; et toutes ces opinions sont détruites. V 328 La faiblesse de l'**homme** est la cause de tant de beautés qu'on établit, comme de savoir bien jouer du luth. V 329 Je puis bien concevoir un **homme** sans mains, pieds, tête (car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds). VI 339 Mais je ne puis concevoir l'**homme** sans pensée : ce serait une pierre ou une brute. VI 339 Pensée fait la grandeur de l'**homme**. VI 346 L'**homme** n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. VI 347 Mais, quand l'univers l'écraserait, l'**homme** serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui ; l'univers n'en sait rien. VI 347 Ce que peut la vertu d'un **homme** ne se doit pas mesurer par ses efforts, mais par son ordinaire. VI 352 La nature de l'**homme** n'est pas d'aller toujours, elle a ses allées et venues. VI 354 L'**homme** n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête. VI 358 Toute la dignité de l'**homme** consiste en la pensée. VI 365 Mais il est bon qu'il y ait tant de ces gens-là au monde, qui ne soient pas pyrrhoniens, pour la gloire du pyrrhonisme, afin de montrer que l'**homme** est bien capable des plus extravagantes opinions, puisqu'il est capable de croire qu'il n'est pas dans cette faiblesse naturelle et inévitable, et de croire qu'il est, au contraire, dans la sagesse naturelle. VI 374 Cette secte se fortifie par ses ennemis plus que par ses amis ; car la faiblesse de l'**homme** paraît bien davantage en ceux qui ne la connaissent pas qu'en ceux qui la connaissent. VI 376 Que j'aime à voir cette superbe raison humiliée et suppliante ! Car ce n'est pas là le langage d'un **homme** à qui on dispute son droit, et qui le défend les armes et la force à la main. VI 388 L'Ecclésiaste montre que l'**homme** sans Dieu est dans l'ignorance de tout, et dans un malheur inévitable. VI 389 Deux choses instruisent l'**homme** de toute sa nature : l'instinct et l'expérience. VI 396 La grandeur de l'**homme** est grande en ce qu'il se connaît misérable. VI 397 Il n'y a que l'**homme** de misérable. VI 399 Grandeur de l'**homme**. – VI 400 Nous avons une si grande idée de l'âme de l'**homme**, que nous ne pouvons souffrir d'en être méprisés, et de n'être pas dans l'estime d'une âme ; et toute la félicité des hommes consiste dans cette estime. VI 400 Grandeur de l'**homme** dans sa concupiscence même, d'en avoir su tirer un règlement admirable, et d'en avoir fait un tableau de la charité. VI 402 Les raisons des effets marquent la grandeur de l'**homme**, d'avoir tiré de la concupiscence un si bel ordre. VI 403 La plus grande bassesse de l'**homme** est la recherche de la gloire, mais c'est cela même qui est la plus grande marque de son excellence ; car, quelque possession qu'il ait sur la terre, quelque santé et commodité essentielle qu'il ait, il n'est pas satisfait, s'il n'est dans l'estime des hommes. VI 404 Il estime si grande la raison de l'**homme**, que, quelque avantage qu'il ait sur la terre, s'il n'est placé avantageusement aussi dans la raison de l'**homme**, il n'est pas content. VI 404 C'est la plus belle place du monde, rien ne le peut détourner de ce désir, et c'est la qualité la plus ineffaçable du cœur de l'**homme**. VI 404 Et ceux qui méprisent le plus les hommes, et les égalent aux bêtes, encore veulent-ils en être admirés et crus, et se contredisent à eux-mêmes par leur propre sentiment ; leur nature, qui est plus forte que tout, les convainquant de la grandeur de l'**homme** plus fortement que la raison ne les convainc de leur bassesse. VI 404 La grandeur de l'**homme**. – VI 409 La grandeur de l'**homme** est si visible, qu'elle se tire même de sa misère. VI 409 Car ce qui est nature aux animaux, nous l'appelons misère en l'**homme** ; par où nous reconnaissons que sa nature étant aujourd'hui pareille à celle des animaux, il est déchu d'une meilleure nature, qui lui était propre autrefois. VI 409 Guerre intestine de l'**homme** entre la raison et les passions. VI 412 La nature de l'**homme** se considère en deux manières : l'une selon sa fin, et alors il est grand et incomparable ; l'autre selon la multitude, comme on juge de la nature du cheval et du chien, par la multitude, d'y voir la course, et animum arcendi ; et alors l'**homme** est abject et vil. VI 415 Ils se sont portés les uns sur les autres par un cercle sans fin : étant certain qu'à mesure que les hommes ont de lumières, ils trouvent et grandeur et misère en l'**homme**. VI 416 En un mot, l'**homme** connaît qu'il est misérable : il est donc misérable, puisqu'il l'est ; mais il est bien grand, puisqu'il le connaît. VI 416 Cette duplicité de l'**homme** est si visible, qu'il y en a qui ont pensé que nous avions deux âmes. VI 417 Il est dangereux de trop faire voir à l'**homme** combien il est égal aux bêtes, sans lui montrer sa grandeur. VI 418 Il ne faut pas que l'**homme** croie qu'il est égal aux bêtes, ni aux anges, ni qu'il ignore l'un et l'autre, mais qu'il sache l'un et l'autre. VI 418 Je blâme également, et ceux qui prennent parti de louer l'**homme**, et ceux qui le prennent de le blâmer, et ceux qui le prennent de se divertir ; et je ne puis approuver que ceux qui cherchent en gémissant. VI 421 Après avoir montré la bassesse et la grandeur de l'**homme**. – VI 423 Que l'**homme** maintenant s'estime son prix. VI 423 Je voudrais donc porter l'**homme** à désirer d'en trouver, à être prêt, et dégagé des passions, pour la suivre où il la trouvera, sachant combien sa connaissance s'est obscurcie par les passions ; je voudrais bien qu'il haït en soi la concupiscence qui le détermine d'elle-même, afin qu'elle ne l'aveuglât point pour faire son choix, et qu'elle ne l'arrêtât point quand il aura choisi. VI 423 Que l'**homme** sans la foi ne peut connaître le vrai bien, ni la justice. – VII 4251 Et leur raison est que ce désir étant naturel à l'**homme** puisqu'il est nécessairement dans tous, et qu'il ne peut pas ne le pas avoir, ils en concluent… La vraie nature étant perdue, tout devient sa nature ; comme, le véritable bien étant perdu, tout devient son véritable bien. VII 4251 L'**homme** ne sait à quel rang se mettre. VII 427 Bassesse de l'**homme**, jusqu'à se soumettre aux bêtes, jusqu'à les adorer. VII 429 Les grandeurs et les misères de l'**homme** sont tellement visibles, qu'il faut nécessairement que la véritable religion nous enseigne et qu'il y a quelque grand principe de grandeur en l'**homme**, et qu'il y a un grand principe de misère. VII 430 Il faut que, pour rendre l'**homme** heureux, elle lui montre qu'il y a un Dieu ; qu'on est obligé de l'aimer ; que notre vraie félicité est d'être en lui, et notre unique mal d'être séparé de lui ; qu'elle reconnaisse que nous sommes pleins de ténèbres qui nous empêchent de le connaître et de l'aimer ; et qu'ainsi nos devoirs nous obligeant d'aimer Dieu, et nos concupiscences nous en détournant, nous sommes pleins d'injustice. VII 430 Sera-ce les philosophes, qui nous proposent pour tout bien les biens qui sont en nous ? Est-ce là le vrai bien ? Ont-ils trouvé le remède à nos maux ? Est-ce avoir guéri la présomption de l'**homme** que de l'avoir mis à l'égal de Dieu ? Ceux qui nous ont égalés aux bêtes, et les mahométans qui nous ont donné les plaisirs de la terre pour tout bien, même dans l'éternité, ont-ils apporté le remède à nos concupiscences ? Quelle religion nous enseignera donc à guérir l'orgueil et la concupiscence ? Quelle religion enfin nous enseignera notre bien, nos devoirs, les faiblesses qui nous en détournent, la cause de ces faiblesses, les remèdes qui les peuvent guérir, et le moyen d'obtenir ces remèdes ? Toutes les autres religions ne l'ont pu. VII 430 J'ai créé l'**homme** saint, innocent, parfait, je l'ai rempli de lumière et d'intelligence ; je lui ai communiqué ma gloire et mes merveilles. VII 430 L'œil de l'**homme** voyait alors la majesté de Dieu. VII 430 Il s'est soustrait de ma domination ; et, s'égalant à moi par le désir de trouver sa félicité en lui-même, je l'ai abandonné à lui ; et, révoltant les créatures, qui lui étaient soumises, je les lui ai rendues ennemies : en sorte qu'aujourd'hui l'**homme** est devenu semblable aux bêtes, et dans un tel éloignement de moi, qu'à peine lui reste-t-il une lumière confuse de son auteur ; tant toutes ses connaissances ont été éteintes ou troublées ! Les sens, indépendants de la raison, et souvent maîtres de la raison, l'ont emporté à la recherche des plaisirs. VII 430 Nul autre n'a connu que l'**homme** est la plus excellente créature. VII 431 Les uns, qui ont bien connu la réalité de son excellence, ont pris pour lâcheté et pour ingratitude les sentiments bas que les hommes ont naturellement d'eux-mêmes ; et les autres, qui ont bien connu combien cette bassesse est effective, ont traité d'une superbe ridicule ces sentiments de grandeur, qui sont aussi naturels à l'**homme**. VII 431 Que deviendra donc l'**homme** ? Sera-t-il égal à Dieu ou aux bêtes ? Quelle effroyable distance ! Que serons-nous donc ? Qui ne voit par tout cela que l'**homme** est égaré, qu'il est tombé de sa place, qu'il la cherche avec inquiétude, qu'il ne la peut plus retrouver ? Et qui l'y adressera donc ? Les plus grands hommes ne l'ont pu. VII 431 Après avoir entendu toute la nature de l'**homme**. – VII 433 Or ce sentiment naturel n'est pas une preuve convaincante de leur vérité, puisque n'y ayant point de certitude, hors la foi, si l'**homme** est créé par un Dieu bon, par un démon méchant, ou à l'aventure, il est en doute si ces principes nous sont donnés ou véritables, ou faux, ou incertains, selon notre origine. VII 434 Que fera donc l'**homme** en cet état ? Doutera-t-il de tout ? Doutera-t-il s'il veille, si on le pince, si on le brûle ? doutera-t-il s'il doute ? Doutera-t-il s'il est ? On n'en peut venir là ; et je mets en fait qu'il n'y a jamais eu de pyrrhonien effectif parfait. VII 434 Dira-t-il donc, au contraire, qu'il possède certainement la vérité, lui qui, si peu qu'on le pousse, ne peut en montrer aucun titre, et est forcé de lâcher prise ? Quelle chimère est-ce donc que l'**homme** ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbécile ver de terre ; dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur ; gloire et rebut de l'univers. VII 434 L'**homme** passe l'**homme**. VII 434 Humiliez-vous, raison impuissante ; taisez-vous, nature imbécile ; apprenez que l'**homme** passe infiniment l'**homme**, et entendez de votre maître votre condition véritable que vous ignorez. VII 434 Car enfin, si l'**homme** n'avait jamais été corrompu, il jouirait dans son innocence et de la vérité et de la félicité avec assurance ; et si l'**homme** n'avait jamais été que corrompu, il n'aurait aucune idée ni de la vérité ni de la béatitude. VII 434 Mais, malheureux que nous sommes, et plus que s'il n'y avait point de grandeur dans notre condition, nous avons une idée du bonheur, et ne pouvons y arriver ; nous sentons une image de la vérité, et ne possédons que le mensonge ; incapables d'ignorer absolument et de savoir certainement, tant il est manifeste que nous avons été dans un degré de perfection dont nous sommes malheureusement déchus ! Concevons donc que l'**homme** passe infiniment l'**homme**, et qu'il était inconcevable à soi-même sans le secours de la foi. VII 434 Car qui ne voit que sans la connaissance de cette double condition de la nature on était dans une ignorance invincible de la vérité de sa nature ?] Chose étonnante, cependant, que le mystère le plus éloigné de notre connaissance, qui est celui de la transmission du péché, soit une chose sans laquelle nous ne pouvons avoir aucune connaissance de nous-mêmes ! Car il est sans doute qu'il n'y a rien qui choque plus notre raison que de dire que le péché du premier **homme** ait rendu coupables ceux qui, étant si éloignés de cette source, semblent incapables d'y participer. VII 434 Le nœud de notre condition prend ses replis et ses tours dans cet abîme, de sorte que l'**homme** est plus inconcevable sans ce mystère que ce mystère n'est inconcevable à l'**homme**. VII 434 Car, s'ils connaissaient l'excellence de l'**homme**, ils en ignoraient la corruption ; de sorte qu'ils évitaient bien la paresse, mais ils se perdaient dans la superbe ; et s'ils reconnaissaient l'infirmité de la nature, ils en ignoraient la dignité : de sorte qu'ils pouvaient bien éviter la vanité, mais c'était en se précipitant dans le désespoir. VII 435 Si l'**homme** n'est fait pour Dieu, pourquoi n'est-il heureux qu'en Dieu ? Si l'**homme** est fait pour Dieu, pourquoi est-il si contraire à Dieu ? Nature corrompue. – VII 438 L'**homme** n'agit point par la raison, qui fait son être. VII 439 Il a fallu que la vérité soit venue, afin que l'**homme** ne véquît plus en soi-même. VII 440 Pour moi, j'avoue qu'aussitôt que la religion chrétienne découvre ce principe, que la nature des hommes est corrompue et déchue de Dieu, cela ouvre les yeux à voir partout le caractère de cette vérité ; car la nature est telle, qu'elle marque partout un Dieu perdu, et dans l'**homme**, et hors de l'**homme**, et une nature corrompue. VII 441 La vraie nature de l'**homme**, son vrai bien, et la vraie vertu, et la vraie religion, sont choses dont la connaissance est inséparable. VII 442 À mesure qu'on a plus de lumière, on découvre plus de grandeur et plus de bassesse dans l'**homme**. VII 443 Car, sans cela, que dira-t-on qu'est l'**homme** ? Tout son état dépend de ce point imperceptible. VII 445 La composition du cœur de l'**homme** est mauvaise dès son enfance. VII 446 Moïse Haddarschan : Ce mauvais levain est mis dans l'**homme** dès l'heure où il est formé. VII 446 Massechet Succa : Ce mauvais levain a sept noms dans l'Écriture ; il est appelé mal, prépuce, immonde, ennemi, scandale, cœur de pierre, aquilon ; tout cela signifie la malignité qui est cachée et empreinte dans le cœur de l'**homme**. VII 446 Misdrach Tillim dit la même chose, et que Dieu délivrera la bonne nature de l'**homme** de la mauvaise. VII 446 Cette malignité se renouvelle tous les jours contre l'**homme**, comme il est écrit Ps. VII 446 Cette malignité tente le cœur de l'**homme** en cette vie et l'accusera en l'autre. VII 446 XXXVI : « L'impie a dit en son cœur : Que la crainte de Dieu ne soit point devant moi » ; c'est-à-dire, que la malignité naturelle à l'**homme** a dit cela à l'impie. VII 446 L'enfant est la vertu, et le roi est la malignité de l'**homme**. VII 446 Elle est appelée roi, parce que tous les membres lui obéissent, et vieux, parce qu'il est dans le cœur de l'**homme** depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse ; et fol, parce qu'il conduit l'**homme** dans la voie de qu'il ne prévoit point. VII 446 Ce grand roi est le mauvais levain, les grandes machines dont il l'environne sont les tentations, et il a été trouvé un **homme** sage et pauvre qui l'a délivrée, c'est-à-dire la vertu. VII 446 Et sur le Psaume LXXVIII : « L'esprit s'en va et ne revient plus » ; d'où quelques-uns ont pris sujet d'errer contre l'immortalité de l'âme ; mais le sens est que cet esprit est le mauvais levain, qui s'en va avec l'**homme** jusqu'à la mort, et ne reviendra point en la résurrection. VII 446 Et si, en le connaissant, on ne désire d'en être délivré, que peut-on dire d'un **homme**… ? Que peut-on donc avoir que de l'estime pour une religion qui connaît si bien les défauts de l'**homme**, et que du désir pour la vérité d'une religion qui y promet des remèdes si souhaitables ? Tous les hommes se haïssent naturellement l'un l'autre. VII 450 On a fondé et tiré de la concupiscence des règles admirables de police, de morale, et de justice ; mais dans le fond, ce vilain fond de l'**homme**, ce figmentum malum, n'est que couvert : il n'est pas ôté. VII 453 Ce n'est pas qu'on ne puisse être glorieux pour les biens ou pour les connaissances, mais ce n'est pas le lieu de l'orgueil ; car en accordant à un **homme** qu'il est savant, on ne laissera pas de le convaincre qu'il a tort d'être superbe. VII 460 Le lieu propre à la superbe est la sagesse : car on ne peut accorder à un **homme** qu'il s'est rendu sage, et qu'il a tort d'être glorieux ; car cela est de justice. VII 460 Cela est contre tout ordre ; il faut tendre au général ; et la pente vers soi est le commencement de tout désordre, en police, en économie, dans le corps particulier de l'**homme**. VII 477 La dignité de l'**homme** consistait, dans son innocence, à user et dominer sur les créatures, mais aujourd'hui à s'en séparer et s'y assujettir. VII 486 Elle nous apprend que, par un **homme**, tout a été perdu, et la liaison rompue entre Dieu et nous, et que, par un **homme**, la liaison est réparée. VII 489 Pour faire d'un **homme** un saint, il faut bien que ce soit la grâce, et qui en doute ne sait ce que c'est que saint et qu'**homme**. VII 508 La belle chose de crier à un **homme** qui ne se connaît pas, qu'il aille de lui-même à Dieu ! Et la belle chose de le dire à un **homme** qui se connaît ! L'**homme** n'est pas digne de Dieu, mais il n'est pas incapable d'en être rendu digne. VII 509 La belle chose de crier à un **homme** qui ne se connaît pas, qu'il aille de lui-même à Dieu ! Et la belle chose de le dire à un **homme** qui se connaît ! L'**homme** n'est pas digne de Dieu, mais il n'est pas incapable d'en être rendu digne. VII 510 Il est indigne de Dieu de se joindre à l'**homme** misérable ; mais il n'est pas indigne de Dieu de le tirer de sa misère. VII 510 Si l'on veut dire que l'**homme** est trop peu pour mériter la communication avec Dieu, il faut être bien grand pour en juger. VII 511 Mais il faut changement qui fasse que la forme de l'une devienne la forme de l'autre, ainsi l'union du Verbe à l'**homme**. VII 5121 Parce que mon corps sans mon âme ne ferait pas le corps d'un **homme**, donc mon âme, unie à quelque matière que ce soit, fera mon corps. VII 5121 Concluons donc que, puisque l'**homme** est iniquité maintenant depuis le premier péché, et que Dieu ne veut pas que ce soit par là qu'il ne s'éloigne pas de lui, ce n'est que par un premier effet qu'il ne s'éloigne pas. VII 514 Il n'y a point de doctrine plus propre à l'**homme** que celle-là, qui l'instruit de sa double capacité de recevoir et de perdre la grâce, à cause du double péril où il est toujours exposé, de désespoir ou d'orgueil. VII 524 Ils inspiraient des mouvements de grandeur pure, et ce n'est pas l'état de l'**homme**. VII 525 Ils inspiraient des mouvements de bassesse pure, et ce n'est pas l'état de l'**homme**. VII 525 L'incarnation montre à l'**homme** la grandeur de sa misère, par la grandeur du remède qu'il a fallu. VII 526 L'**homme** est ainsi fait, qu'à force de lui dire qu'il est un sot, il le croit ; et, à force de se le dire à soi-même, on se le fait croire. VII 536 Car l'**homme** fait lui seul une conversation intérieure, qu'il importe de bien régler : Corrumpunt mores bonos colloquia prava. VII 536 Il ordonne à l'**homme** de reconnaître qu'il est vil, et même abominable, et lui ordonne de vouloir être semblable à Dieu. VII 537 Il n'y a que la religion chrétienne qui rende l'**homme** aimable et heureux tout ensemble. VII 542 Sans Jésus-Christ, il faut que l'**homme** soit dans le vice et dans la misère ; avec Jésus-Christ, l'**homme** est exempt de vice et de misère. VII 546 Voilà quels sont mes sentiments, et je bénis tous les jours de ma vie mon Rédempteur qui les a mis en moi, et qui, d'un **homme** plein de faiblesses, de misères, de concupiscence, d'orgueil et d'ambition, a fait un **homme** exempt de tous ces maux par la force de sa grâce, à laquelle toute la gloire en est due, n'ayant de moi que la misère et l'erreur. VII 550 Toute la conduite des choses doit avoir pour objet l'établissement et la grandeur de la religion ; les hommes doivent avoir en eux-mêmes des sentiments conformes à ce qu'elle nous enseigne ; et enfin elle doit être tellement l'objet et le centre où toutes choses tendent, que qui en saura les principes puisse rendre raison et de toute la nature de l'**homme** en particulier, et de toute la conduite du monde en général. VIII 556 Il importe également aux hommes de connaître l'un et l'autre de ces points ; et il est également dangereux à l'**homme** de connaître Dieu sans connaître sa misère, et de connaître sa misère sans connaître le Rédempteur qui l'en peut guérir. VIII 556 Et ainsi, comme il est également de la nécessité de l'**homme** de connaître ces deux points, il est aussi également de la miséricorde de Dieu de nous les avoir fait connaître. VIII 556 Quand un **homme** serait persuadé que les proportions des nombres sont des vérités immatérielles, éternelles et dépendantes d'une première vérité en qui elles subsistent, et qu'on appelle Dieu, je ne le trouverais pas beaucoup avancé pour son salut. VIII 556 Si le monde subsistait pour instruire l'**homme** de Dieu, sa divinité y reluirait de toutes parts d'une manière incontestable ; mais comme il ne subsiste que par Jésus-Christ et pour Jésus-Christ et pour instruire les hommes et de leur corruption et de leur rédemption, tout y éclate des preuves de ces deux vérités. VIII 556 Quelque parti qu'il prenne, je ne l'y laisserai point en repos… Il est donc vrai que tout instruit l'**homme** de sa condition, mais il le faut bien entendre : car il n'est pas vrai que tout découvre Dieu, et il n'est pas vrai que tout cache Dieu. VIII 557 Il n'y a rien sur la terre qui ne montre, ou la misère de l'**homme**, ou la miséricorde de Dieu ; ou l'impuissance de l'**homme** sans Dieu, ou la puissance de l'**homme** avec Dieu. VIII 562 Principe : Moïse était habile **homme**. VIII 578 S'il n'y avait point d'obscurité, l'**homme** ne sentirait point sa corruption ; s'il n'y avait point de lumière, l'**homme** n'espérerait point de remède. VIII 586 Ainsi, il est non seulement juste, mais utile pour nous que Dieu soit caché en partie, et découvert en partie, puisqu'il est également dangereux à l'**homme** de connaître Dieu sans connaître sa misère, et de connaître sa misère sans connaître Dieu. VIII 586 L'Alcoran dit que saint Matthieu était **homme** de bien. IX 597 Tout **homme** peut faire ce qu'a fait Mahomet ; car il n'a point fait de miracles, il n'a point été prédit ; nul ne peut faire ce qu'a fait Jésus-Christ. IX 600 Mais ce prophète, qui devait être la dernière attente du monde, a-t-il été prédit ? Quelle marque a-t-il que n'ait aussi tout **homme** qui se voudra dire prophète ? Quels miracles dit-il lui-même avoir faits ? Quels mystères a-t-il enseignés, selon sa tradition même ? Quelle morale et quelle félicité ? La religion juive doit être regardée différemment dans la tradition des Livres saints et dans la tradition du peuple. IX 601 Nulle religion que la nôtre n'a enseigné que l'**homme** naît en péché, nulle secte de philosophes ne l'a dit : nulle n'a donc dit vrai. IX 606 Cette religion, qui consiste à croire que l'**homme** est déchu d'un état de gloire et de communication avec Dieu en un état de tristesse, de pénitence et d'éloignement de Dieu, mais qu'après cette vie nous serons rétablis par un Messie qui devait venir, a toujours été sur la terre. IX 613 Ils déclarent qu'ils tiennent de leurs ancêtres que l'**homme** est déchu de la communication avec Dieu, dans un entier éloignement de Dieu, mais qu'il a promis de les racheter ; que cette doctrine serait toujours sur la terre ; que leur loi a double sens ; que, durant mille six cents ans, ils ont eu des gens qu'ils ont crus prophètes, qui ont prédit le temps et la manière ; que quatre cents ans après ils ont été épars partout, puisque Jésus-Christ devait être annoncé partout, que Jésus-Christ est venu en la manière et au temps prédits ; que, depuis, les Juifs sont épars, partout en malédiction et subsistant néanmoins. IX 618 Je trouve donc ce peuple grand et nombreux, sorti d'un seul **homme**, qui adore un seul Dieu, et qui se conduit par une loi qu'ils disent tenir de sa main. IX 619 Je vois d'abord que c'est un peuple tout composé de frères, et, au lieu que tous les autres sont formés de l'assemblage d'une infinité de familles, celui-ci, quoique si étrangement abondant, est tout sorti d'un seul **homme**, et étant ainsi tous une même chair, et membres les uns des autres, composent un puissant État d'une seule famille. IX 620 Car, dans la création de l'**homme**, Adam en était le témoin, et le dépositaire de la promesse du Sauveur qui devait naître de la femme, lorsque les hommes étaient encore si proches de la création, qu'ils ne pouvaient avoir oublié leur création et leur chute. X 644 Je ne sais pas » comme **homme**, ou comme légat. X 654 La pénitence, seule de tous les mystères, a été déclarée manifestement aux Juifs, et par saint Jean, précurseur ; et puis les autres mystères, – pour marquer qu'en chaque **homme** comme au monde entier cet ordre doit être observé. X 661 Ils nous ont appris pour cela que les ennemis de l'**homme** sont ses passions ; que le Rédempteur serait spirituel et son règne spirituel ; qu'il y aurait deux avènements : l'un de misère pour abaisser l'**homme** superbe, l'autre de gloire, pour élever l'**homme** humilié ; que Jésus-Christ serait Dieu et **homme**. X 678 Ainsi quand il dit : « Dieu a reçu l'odeur de vos parfums et vous donnera en récompense une terre grasse » ; c'est-à-dire la même intention qu'aurait un **homme** qui, agréant vos parfums, vous donnerait en récompense une terre grasse, Dieu aura la même intention pour vous, parce que vous avez eu pour la même intention qu'un **homme** a pour celui à qui il donne des parfums. X 687 Il y en a qui voient bien qu'il n'y a pas d'autre ennemi de l'**homme** que la concupiscence, qui le détourne de Dieu, et non pas Dieu ; ni d'autre bien que Dieu, et non pas une terre grasse. X 692 Ceux qui croient que le bien de l'**homme** est en la chair, et le mal en ce qui le détourne des plaisirs des sens, qu'il s'en soûle, et qu'il y meure. X 692 En voyant l'aveuglement et la misère de l'**homme**, en regardant tout l'univers muet, et l'**homme** sans lumière, abandonné à lui-même et comme égaré dans ce recoin de l'univers, sans savoir qui l'y a mis, ce qu'il y est venu faire, ce qu'il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j'entre en effroi, comme un **homme** qu'on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable et qui s'éveillerait sans connaître où il est, et sans moyen d'en sortir. XI 693 Quand un seul **homme** aurait fait un livre des prédictions de Jésus-Christ, pour le temps et pour la manière, et que Jésus-Christ serait venu conformément à ces prophéties, ce serait une force infinie. XI 710 Et les visions de tous les prophètes seront à votre égard comme un livre scellé, lequel si on le donne à un **homme** savant, et qui le puisse lire, il répondra : Je ne puis le lire, car il est scellé ; et quand on le donnera à ceux qui ne savent pas lire, ils diront : Je ne connais pas les lettres. XI 713 Dès le commencement de vos prières je suis venu pour vous découvrir ce que vous désirez, parce que vous êtes l'**homme** de désirs. XI 722 Et il succédera à sa place un **homme** méprisable et indigne des honneurs de la royauté, qui s'y introduira adroitement et par caresses. XI 722 Et jamais il n'est venu, ni devant, ni après lui, aucun **homme** qui ait enseigné rien de divin approchant de cela. XI 733 Dès là, cette religion m'est aimable, et je la trouve déjà assez autorisée par une si divine morale ; mais j'y trouve de plus : Je trouve d'effectif que, depuis que la mémoire des hommes dure, voici un peuple qui subsiste plus ancien que tout autre peuple ; il est annoncé constamment aux hommes qu'ils sont dans une corruption universelle, mais qu'il viendra un Réparateur : un peuple entier le prédit avant sa venue, un peuple entier l'adore après sa venue ; que ce n'est pas un **homme** qui le dit, mais une infinité d'hommes et un peuple entier prophétisant et fait exprès durant quatre mille ans… Leurs livres dispersés durent 400 ans. XII 737 Que peut-on avoir, sinon de la vénération, d'un **homme** qui prédit clairement des choses qui arrivent, et qui déclare son dessein et d'aveugler et d'éclairer, et qui mêle des obscurités parmi les choses claires qui arrivent ? Le temps du premier avènement est prédit ; le temps du second ne l'est point, parce que le premier devait être caché ; le second devait être éclatant et tellement manifeste que ses ennemis mêmes le devaient reconnaître. XII 756 Les Juifs, en éprouvant s'il était Dieu, ont montré qu'il était **homme**. XII 763 L'Église a eu autant de peine à montrer que Jésus-Christ était **homme**, contre ceux qui le niaient, qu'à montrer qu'il était Dieu ; et les apparences étaient aussi grandes. XII 764 Deux natures en Jésus-Christ, deux avènements, deux états de la nature de l'**homme**. XII 765 Il devait lui seul produire un grand peuple, élu, saint et choisi ; le conduire, le nourrir, l'introduire dans le lieu de repos et de sainteté ; le rendre saint à Dieu ; en faire le temple de Dieu, le réconcilier à Dieu, le sauver de la colère de Dieu, le délivrer de la servitude du péché, qui règne visiblement dans l'**homme** ; donner des lois à ce peuple, graver ces lois dans leur cœur, s'offrir à Dieu pour eux, se sacrifier pour eux, être une hostie sans tache, et lui-même sacrificateur : devant s'offrir lui-même, son corps et son sang, et néanmoins offrir pain et vin à Dieu… Ingrediens mundum. XII 766 Oui, car il a offert, comme un **homme** qui a racheté tous ceux qui voudront venir à lui. XII 781 Que sert à l'**homme** de gagner tout le monde, s'il perd son âme ? Qui veut garder son âme, la perdra. XII 782 Quel **homme** eut jamais plus d'éclat ? Le peuple juif tout entier le prédit avant sa venue. XII 792 Et cependant quel **homme** jouit jamais moins de cet éclat ? De trente-trois ans, il en vit trente sans paraître. XII 792 Quelle part a-t-il donc à cet éclat ? Jamais **homme** n'a eu tant d'éclat, jamais **homme** n'a eu plus d'ignominie. XII 792 Les apôtres ont été trompés, ou trompeurs ; l'un ou l'autre est difficile, car il n'est pas possible de prendre un **homme** pour être ressuscité… Tandis que Jésus-Christ était avec eux, il les pouvait soutenir ; mais après cela, s'il ne leur est apparu, qui les a fait agir ? Commencement. – XII 802 Les miracles et la vérité sont nécessaires, à cause qu'il faut convaincre l'**homme** entier, en corps et en âme. XIII 806 TITRE : D'où vient qu'on croit tant de menteurs qui disent qu'ils ont vu des miracles et qu'on ne croit aucun de ceux qui disent qu'ils ont des secrets pour rendre l'**homme** immortel ou pour rajeunir. – XIII 817 Si jamais il n'y eût eu remède à aucun mal, et que tous les maux eussent été incurables, il est impossible que les hommes se fussent imaginé qu'ils en pourraient donner ; et encore plus que tant d'autres eussent donné croyance à ceux qui se fussent vantés d'en avoir : de même que, si un **homme** se vantait d'empêcher de mourir, personne ne le croirait, parce qu'il n'y a aucun exemple de cela. XIII 817 Cela vient de ce que l'esprit de l'**homme**, se trouvant plié de ce côté-là par la vérité, devient susceptible par là de toutes les faussetés de cette… Jérémie, XXIII, 32, les miracles des faux prophètes. XIII 8181 Induire en erreur est mettre l'**homme** dans la nécessité de conclure et suivre une fausseté. XIII 821 Nicodème répondit : « Notre loi juge-t-elle un **homme** devant que de l'avoir ouï . » XIII 829 Car, comme un **homme** qui nous annonce les secrets de Dieu n'est pas digne d'être cru sur son autorité privée, et que c'est pour cela que les impies en doutent, aussi un **homme** qui, pour marque de la communication qu'il a avec Dieu, ressuscite les morts, prédit l'avenir, transporte les mers, guérit les malades, il n'y a point d'impie qui ne s'y rende, et l'incrédulité de Pharaon et des Pharisiens est l'effet d'un endurcissement surnaturel. XIII 843 Il est impossible, par le devoir de Dieu, qu'un **homme** cachant sa mauvaise doctrine, et n'en faisant apparaître qu'une bonne, et se disant conforme à Dieu et à l'Église, fasse des miracles pour couler insensiblement une doctrine fausse et subtile : cela ne se peut. XIII 843 1er exemple : Jésus-Christ est Dieu et **homme**. XIV 862 Les Ariens, ne pouvant allier ces choses qu'ils croient incompatibles, disent qu'il est **homme** : en cela ils sont catholiques. XIV 862 Mais au temps où on le persécutait, ce grand saint était un **homme** qui s'appelait Athanase ; et sainte Thérèse, une fille. « XIV 868 Élie était un **homme** comme nous, et sujet aux mêmes passions que nous », dit saint , pour désabuser les Chrétiens de cette fausse idée qui nous fait rejeter l'exemple des saints, comme disproportionné à notre état. « XIV 868 Que se passait-il donc alors ? Saint Athanase était un **homme** appelé Athanase, accusé de plusieurs crimes, condamné en tel et tel concile, pour tel et tel crime ; tous les évêques y consentaient, et le pape enfin. XIV 868 Il l'associe à ce pouvoir comme les rois les parlements ; mais si elle absout ou si elle lie sans Dieu, ce n'est plus l'Église : comme au parlement ; car encore que le roi ait donné grâce à un **homme**, si faut-il qu'elle soit entérinée ; mais si le parlement entérine sans le roi ou s'il refuse d'entériner sur l'ordre du roi, ce n'est plus le parlement du roi, mais un corps révolté. XIV 870 Les casuistes soumettent la décision à la raison corrompue et le choix des décisions à la volonté corrompue, afin que tout ce qu'il y a de corrompu dans la nature de l'**homme** ait part à sa conduite. XIV 907 Jamais **homme** n'a eu si bonne cause que moi ; et jamais d'autres n'ont donné si belle prise que vous. XIV 9211