====== Henry (1963) – transcendência ====== (MHEM) La **transcendance** est l’essence de la manifestation, l’apparaître de ce qui apparaît. 11 La **transcendance** est la condition de l’objet en tant que tel. 11 Mais la **transcendance** est l’intériorité du sujet humain, elle est l’être le plus intime de l’homme. 11 La **transcendance** est l’existence universelle. 11 Comme telle, comme cette libre ekstase dont la nécessité assure l’unité interne, la **transcendance** est à la fois et solidairement l’essence du sujet et celle des choses, elle est l’existence universelle. 11 Toute **transcendance** est comme telle essentiellement réceptrice. 13 Ce qui trouve la possibilité de sa réception dans le déploiement de la **transcendance**, n’est-ce pas, de toute évidence, l’étant lui-même ? La **transcendance** est le besoin de l’étant. 13 La **transcendance** est finie en tant que l’étant est impliqué en elle comme ce dont elle a besoin. 13 Si le Dasein ne désigne pas seulement l’abstraction d’une présence mais cette présence même dans son accomplissement réel, n’est-ce pas légitimement, alors, que la **transcendance** est qualifiée en lui, non pas sans doute comme « la propriété d’un sujet donné, » mais comme « la manière d’être essentielle de cet étant » que le « Dasein » est aussi ? Le droit de parler d’une « possibilité ontique de la compréhension de l’être » n’est-il pas fondé ? L’ambiguïté fondamentale du Dasein ne trouve-t-elle pas sa raison dans la structure interne de la phénoménalité effective ? C’est ici qu’il convient de rappeler avec force la signification d’une problématique qui vise l’essence. 14 Ce qui se tient à distance dans l’accomplissement originel de la **transcendance** est l’horizon du néant. 15 Pourquoi la connaissance ontologique, créatrice de son objet, est-elle dite finie ? Parce que l’horizon de la **transcendance** est lui-même fini. 15 La thèse selon laquelle la **transcendance** est finie en elle-même doit donc être comprise. 15 C’est donc au monde comme tel, non à l’étant, que la liberté ne peut se dérober, c’est à l’horizon qu’elle déploie que la **transcendance** est liée. 15 La **transcendance** est liée au monde en tant qu’elle n’est rien d’autre que le surgissement de ce monde comme tel. 15 Ce que s’objecte la **transcendance** est l’horizon du temps pur. 24 La réceptivité qui désigne la possibilité de la réception de l’acte originaire de la **transcendance** est identiquement la possibilité de la manifestation de cet acte, la possibilité de la manifestation de la **transcendance** elle-même. 27 La **transcendance** est le comment de la perceptibilité de l’horizon, elle dit en quoi consiste sa réceptivité identique avec sa manifestation. 27 La **transcendance** est l’essence de la manifestation en tant qu’elle est le comment de cette manifestation, en tant que réside en elle le pouvoir ontologique qui fait surgir la phénoménalité comme telle. 27 Plus exactement, la phénoménalité qui trouve son comment dans l’essence de la **transcendance** est la phénoménalité de l’horizon. 27 La **transcendance** est l’essence de la phénoménalité de l’horizon parce qu’elle est cet acte même et, comme telle, le mode originaire selon lequel cette phénoménalité s’accomplit. 27 Demander si le comment qui rend possible la réceptivité de la **transcendance** est le même que le comment qui rend possible la réceptivité de l’horizon transcendantal de l’être revient à demander si la **transcendance** assure elle-même la possibilité de sa propre réceptivité, revient à demander si la **transcendance** est l’essence. 27 Si la **transcendance** est le comment de la réceptivité de l’horizon, c’est qu’elle forme la vue de celui-ci dans l’acte par lequel elle le pose devant elle, c’est que l’extériorité comme telle de l’horizon, identique à sa vue, a le sens d’être la manifestation de cet horizon. 27 En tant qu’elle est en elle-même le mouvement de l’être-devenu de l’extériorité de l’horizon, la conscience ou la **transcendance** est l’être-en-soi de l’être-présent et, comme telle, l’essence de la vérité. 28 La réalité de la **transcendance** est ce qui se trouve constamment présupposé par le monisme ontologique sans que cette présupposition ultime fasse cependant partie des présuppositions par lesquelles il se définit. 29 La réalité de la **transcendance** est identiquement sa manifestation. 29 L’essence qui assure la réceptivité de la **transcendance** est l’essence originaire de la révélation. 29 La manifestation qui se produit en l’absence de toute **transcendance** est cependant la manifestation de la **transcendance** elle-même. 30 En tant que la **transcendance** est exclue de la structure interne de l’essence de l’immanence, le contenu ontologique propre de celle-ci ne lui est point extérieur, l’essence de l’immanence n’est pas séparée de son contenu. 30 La **transcendance** est reçue. 31 Le caractère originaire de l’affection de la **transcendance** par elle-même a, en ce qui concerne l’ouverture projetante de l’horizon, la signification suivante : dans l’acte originaire par lequel elle projette l’horizon qu’elle se suscite à elle-même et par lequel elle s’affecte, la **transcendance** est déjà affectée. 31 Pour déterminer celles-ci, la **transcendance** est la seule essence dont dispose la problématique aussi longtemps qu’elle se meut à l’intérieur de l’horizon du monisme. 31 Précisément parce que la **transcendance** est comme telle créatrice d’une affection, celle-ci est interprétée comme ce qui est susceptible de fournir un contenu au concept de l’auto-affection dont la structure formelle est identiquement celle de l’essence de la manifestation. 31 La **transcendance** est créatrice de l’horizon par lequel elle est affectée, créatrice par conséquent de sa propre affection. 31 Quand l’affection de la **transcendance** est l’œuvre de la **transcendance** elle-même, le contenu de cette affection n’est plus constitué par la **transcendance**. 31 Ce n’est plus leur identité, c’est leur exclusion réciproque qui s’impose à la problématique quand l’affection par soi de la **transcendance** est pensée comme trouvant dans celle-ci le mode même de son accomplissement. 31 L’immanence de la **transcendance** est sa révélation. 32 Dans cette exclusion de la **transcendance** hors de la structure interne du pouvoir qui la révèle en elle-même, réside la nécessité éidétique en vertu de laquelle la révélation de la **transcendance** est une révélation immanente. 32 Comme l’être-hors-de-soi de la **transcendance** est cependant compris à partir de l’étant comme la possibilité même dont celui-ci se trouve privé, de la même manière le rester-en-soi-même de l’étant s’entend dans sa relation au sortir-de-soi de la **transcendance** et comme la simple privation de celui-ci. « 33 Si la compréhension des concepts ontologiques purs de l’immanence et de la **transcendance** est différente, leur extension, en effet, est identique. 33 Ainsi la problématique se trouve-t-elle en présence d’une double évidence suivant laquelle il apparaît, d’une part, que la phénoménalité se phénoménalise originairement dans une sphère d’où toute **transcendance** est absente et, d’autre part, que c’est dans la réalité phénoménologique effective de cette sphère sans **transcendance** que se phénoménalise et trouve sa réalité la **transcendance** elle-même. 34 En tant qu’il constitue la possibilité phénoménologique ultime de la structure du processus ontologique d’ensemble de la **transcendance**, le moment de l’essence qui n’a pas ce caractère de **transcendance** est le moment essentiel où se phénoménalisent à la fois et originairement la **transcendance** et le monde lui-même. 34 Ainsi, le passage du plan ontologique au plan existentiel ne, pouvant lui être imputé comme une objection, la philosophie de la **transcendance** est-elle en mesure de prétendre à une définition ontologique de l’être-en-situation comme temporalité. 43 Parce qu’elle est la condition du sens interne, l’auto-affection, précisément, ne peut plus être confondue avec celui-ci, son concept ne désigne pas l’ekstase où, dans la **transcendance** de son aliénation originelle, le temps de l’affection se sollicite lui-même et s’affecte par l’horizon du temps pur, mais plutôt la structure, présupposée par elle, où l’ekstase ne se produit pas, où la **transcendance** est absente. 52 L’essentiel, l’essence psychologique, est constituée par l’intentionnalité ou, pour parler le langage plus rigoureux de l’ontologie, la **transcendance** est le fondement de tous les phénomènes psychiques et les détermine tous également, y compris les phénomènes affectifs. 54 Encore l’erreur, l’illusion, ne tient-elle nullement, en fin de compte, à un mode déficient de l’exercice de ce pouvoir, à une mauvaise compréhension de l’être du sentiment par la pensée, elle lui est plutôt consubstantielle, et cela en tant que la compréhension ontologique de l’être, par suite, toute forme possible de compréhension, est par principe incapable de saisir, c’est-à-dire de laisser être et se développer, la vérité incluse dans le sentiment et qui lui est identique comme son affectivité même, en tant que le Logos de la **transcendance** est irréductible au Logos de l’affectivité. 63