====== Henry (1963) – consciência do objeto ====== Expliquant comment l’expérience réside à ses yeux dans la comparaison qu’institue la conscience entre son objet et son savoir, il justifie ainsi son point de vue : « car, dit-il, la conscience est d’un côté **conscience de l’objet**, d’un autre côté, conscience de soi-même ; elle est conscience de ce qui lui est le vrai et conscience de son savoir de cette vérité. 20 C’est d’une façon ambiguë, à vrai dire, qu’on déclare que la « conscience est d’un côté **conscience de l’objet** d’un autre côté, conscience de soi-même. » 20 Ce n’est pas de la même façon, en réalité, que la conscience est **conscience de l’objet** et conscience de soi, l’objet et la conscience elle-même ne sont pas « pour elle » de la même manière. 20 La conscience de soi ne s’oppose donc pas à la **conscience de l’objet** et ne peut lui être comparée, elle constitue bien plutôt son essence même. 20 Pour instituer une dialectique qui repose sur la comparaison de la conscience de soi et de la **conscience de l’objet**, il faut traiter subrepticement cette conscience de soi comme une représentation de soi, confondre la signification ontologique de l’être-pour-soi avec sa signification existentielle. 20 Le mouvement de l’expérience trouve son origine, selon Hegel, dans l’inégalité qui existe entre la **conscience de l’objet** et la conscience de soi, dans la différence, dit Heidegger, entre le savoir naturel et le savoir réel. 20 En quoi consiste, cependant, l’inégalité entre la **conscience de l’objet** et la conscience de soi, la différence entre le savoir naturel et le savoir réel, différence qui se trouve à l’origine du mouvement de l’expérience ? Le savoir naturel est le savoir de la conscience qui vise l’étant. 20