Página inicial > Logos do Logos > Ruysbroeck : PUISSANT ATTRAIT VERS DIEU
Medievo e Renascença
Ruysbroeck : PUISSANT ATTRAIT VERS DIEU
Misticismo e Ascetismo Cristão
segunda-feira 18 de outubro de 2021, por
CHAPITRE XXII - DU TROISIÈME MODE DE LA VENUE SPIRITUELLE DU CHRIST.
Lorsque le soleil atteint au ciel son plus haut point, il entre dans le signe du Cancer, autrement dit de l’écrevisse ; car ne pouvant s’élever plus haut, il commence à rétrograder. C’est alors que la chaleur est la plus forte de toute l’année ; et le soleil aspirant l’humidité de la terre, celle-ci devient très sèche et les fruits gagnent en maturité.
De même lorsque le Christ, le soleil divin, monte au plus haut de notre cœur, c’est-à-dire au-dessus de tous dons, consolation ou douceur que nous pouvons recevoir de lui ; lorsque nous ne cherchons plus de repos en aucun goût produit par Dieu en notre âme, quelque fort qu’il soit, et que maîtres de nous-mêmes, nous rentrons sans cesse, comme il a été dit, avec d’humbles louanges et de sincères actions de grâces, en le fond même d’où tous les dons s’écoulent dans les créatures suivant leurs besoins et leur dignité ; alors le Christ se tient élevé au plus haut de notre cœur et il veut tirer à lui toutes choses, c’est-à-dire toutes nos puissances. Lors donc que le cœur aimant ne peut plus se laisser vaincre ni entraver par goût ni consolation quelconque, mais qu’il veut dépasser toute douceur et tout don pour rencontrer celui qu’il aime ; alors naît le troisième mode de vie intérieure, où l’homme est élevé et paré selon la partie sensible et inférieure de lui-même.
Or, en ce mode, la première œuvre du Christ est de faire monter vers le ciel le cœur, le désir et toutes les puissances de l’âme, et d’appeler à l’union avec lui. Aussi dit-il spirituellement dans le cœur : « Sortez de vous-même pour venir vers moi, suivant l’attrait et l’invitation qui vous sont offerts. » Cet attrait et cette invitation, je ne puis guère les expliquer aux gens vulgaires et sans délicatesse : mais c’est un appel et une invitation adressés à l’intime du cœur vers la haute unité de Dieu. Cet appel intime est plus doux au cœur aimant que tout ce qu’il a pu goûter auparavant, et il fait naître un mode nouveau et un exercice plus élevé .
Alors le cœur s’épanouit de joie et de désir, toutes les veines se dilatent, chacune des puissances de l’âme se sent prête et veut répondre à ce qui est exigé par Dieu et par l’union avec lui. Cette invitation est comme une irradiation du soleil éternel, qui est le Christ ; elle donne au cœur si grands délices et joie, et le fait si largement s’épanouir qu’il se peut difficilement fermer. L’homme en est blessé au cœur et ressent une plaie d’amour. Or être blessé d’amour, c’est le sentiment le plus doux et aussi la peine la plus cuisante que l’on puisse porter. Mais être blessé d’amour c’est un signe certain que l’on guérira. La blessure spirituelle donne joie et douleur à la fois. Et dans ce cœur à la blessure béante, le Christ, soleil de vérité, verse à nouveau et répand sa lumière, et il réclame toujours que l’on s’unisse à lui. C’est pourquoi la blessure et les plaies se renouvellent.
Ver online : CRISTOLOGIA