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L’IMPORTANCE DU DÉMON...

segunda-feira 9 de setembro de 2024, por Cardoso de Castro

  

Extrait de JOSÉ BERGAMÃ N, L’IMPORTANCE DU DÉMON...

L’Univers tout entier ‘“ disaient les philosophes grecs ‘“ est rempli d’âmes et de démons, c’est-à-dire d’esprits. Car pour qu’il y ait spiritualité, il doit y avoir des esprits, de mème que, selon Nietzsche  , «pour qu’il y ait divinité, il doit y avoir des dieux». Et pour les Grecs il y avait dans cette divinité, plénitude spirituelle de l’Univers, trois ordres ou trois mondes de nature distincte: celui des dieux, celui des hommes et celui des démons. La différence entre ces mondes était une distance ou une distinction simplement élémentaire: le monde élémentaire de l’homme c’est la terre, celui des dieux le ciel éthéré, celui des démons l’air. Pour nous en tenir à ce que l’on appellera l’interprétation classique du Démon, nous le rencontrons de prime abord en l’air ou dans les airs, peuplant l’atmosphère d’invisibles présences spirituelles. La nature aérienne ou irritée du ou des démons avait pour les Grecs le sens d’une intercession ou d’une médiation divine: les démons étaient des créatures aériennes destinées à transmettre et à transporter des messages entre les hommes et les dieux. Aussi étaient-ils indifféremment bons ou mauvais suivant, disons, le succès de leurs médiations ou transmissions, de leurs négociations célestes, car c’étaient en quelque sorte des agents de change ou d’échange spirituel des hommes avec le ciel. Et par là-mème soumis, tel que le rapporte saint Augustin   suivant le témoignage d’Apulée, aux mèmes passions humaines; encore que certains, ajoute-t-il, aient cru que c’étaient les hommes qui, de leurs passions et de leurs vices, contaminaient les démons. (Dans le livre apocryphe d’Enoch, on apprend que le péché des anges, celui qui en fit des démons, fut de tomber amoureux des femmes.)