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Abellio (SA) – O casamento do Filho

domingo 12 de setembro de 2021, por Cardoso de Castro

  

Tradução

Esta digressão sobre a estrutura sefirótica nos permite compreender a função do Filho e da Filha. O Filho ou Esposo é simbolizado pela sexta sephirah Tiphereth cujo lugar se situa exatamente na junção dos dois senários, quer dizer no centro da construção. Seu papel de mediador intra-mundano é assim sublinhado. Quanto à Filha, indiferentemente chamada Virgem-Noiva ou Esposa, ela é simbolizada pela última sephirah Malkouth, posta na margem da construção, no lugar da subversão extra-mundana. Assim o Filho é central, a Filha marginal. A última sephirah é portanto em realidade a décima-terceira, e exprime todo o simbolismo da estrutura fundamental 6 + 6 + 1 do número 13. É este simbolismo de Malkouth que se refere o sonete Artémis de Gerard de Narval:

A décima terceira retorna, é ainda a primeira E é sempre a única, — e é o único momento,

cujo último verso exprime o caráter extremo da Esposa:

A santa do abismo é mais santa a meus olhos

Artemis é a divindade feminina não deflorada e por consequência não fecundada em oposição a Afrodite, deflorada, não fecundada, e a Vênus, fecundada. A defloração de Afrodite tem lugar à margem do mundo. Quanto à fecundação de Vênus, ela é extra-mundana. Assim como é um outro nome para Ísis, Perséfone, Eurídice ou Helena, Malkouth é portanto Afrodite. Ela é também a Virgem negra do Cântico dos Cânticos  : «Eu sou negra e bela, filhas de Jerusalém; é o sol que me queimou». Ela é negra porque ela está nas trevas do mundo inferior que são as trevas exteriores, face ao sol e não mais no sol. As trevas interiores são indiscerníveis, elas são a essência mesma da deidade que guarda prisioneira sua luz como o abismo guarda o caos. Mas o Filho involui porque a deidade de corta, e é este reflexo lunar dela mesma que isola as trevas de baixo e as faz exteriores, antes que o Filho reunificado na hermafrodita as dissolva. Malkouth és assim o contra-polo do Ain-Soph, ao mesmo tempo no Ain-Soph e fora dele. Vê-se como ela se distingue de Binah, terceira sephirah que guarda o mundo da Emanação e que se chama também a Mãe dos «mundos» de baixo: Binah é com efeito consubstancial ao Ain-Soph. A Noiva manifesta as trevas exteriores ao sol do Ain-Soph, enquanto a Mãe é a regente das trevas interiores do sol.

Original

Cette digression sur la structure séphirotique nous permet de comprendre la fonction du Fils et de la Fille. Le Fils ou Époux est symbolisé par la sixième séphirah Tiphéreth dont la place se situe exactement à la jonction des deux sénaires, c’est-à-dire au centre de la construction. Son rôle de médiateur intra-mondain est ainsi souligné. Quant à la Fille, indifféremment appelée Vierge-F lancée ou Épouse, elle est symbolisée par la dernière séphirah Malcouth, placée sur la marge de la construction, à l’endroit de la subversion extra-mondaine. Ainsi le Fils est central, la Fille marginale. La dernière séphirah est donc en réalité la treizième, et exprime tout le symbolisme de la structure fondamentale 6 -f- 6 -f- 1 du nombre 13. C’est à ce symbolisme de Malcouth que se réfère le sonnet Artémis de Gérard de Nerval :

La treizième revient, c’est encor la première
Et c’est toujours la seule, — et c’est le seul moment,

dont le dernier vers exprime le caractère extrémal de l’Épouse :

La sainte de l’abîme est plus sainte à mes yeux

Artémis est la divinité féminine non déflorée et par conséquent non fécondée par opposition à Aphrodite, déflorée, non fécondée, et à Vénus, fécondée. La défloration d’Aphrodite prend place sur la marge du monde. Quant à la fécondation de [352] Vénus, elle est extra-mondaine. De même qu’elle est un autre nom pour Isis, Persephone, Eurydice ou Hélène, Malcouth est donc Aphrodite. Elle est aussi la Vierge noire du Cantique des Cantiques : « Je suis noire et belle, filles de Jérusalem; c’est le soleil qui m’a brûlée. » Elle est noire parce qu’elle est dans les ténèbres du monde inférieur qui sont les ténèbres extérieures, face au soleil et non plus dans le soleil. Les ténèbres intérieures sont indiscernables, elles sont l’essence même de la déité qui garde prisonnière sa lumière comme l’abîme enferme le chaos. Mais le Fils involue parce que la déité se coupe, et c’est ce reflet lunaire d’elle-même qui isole les ténèbres d’en bas et les fait extérieures, avant que le Fils réunifié dans l’hermaphrodite les dissolve. Malcouth est ainsi le contre-pôle de l’Ain-Soph, à la fois dans l’Ain-Soph et hors de lui. On voit comment elle se distingue de Binah, troisième séphirah qui ferme le monde de l’Émanation et qu’on appelle aussi la Mère des « mondes » d’en bas : Binah est en effet consubstantielle à l’Ain-Soph. La Fiancée manifeste les ténèbres extérieures au soleil de l’Ain-Soph, tandis que la Mère est la régente des ténèbres intérieures du soleil [1].


Ver online : Raymond Abellio


[1La guématrie, c’est-à-dire la science kabbalistique de la « valeur numérale » des mots, exprime au mieux ce dernier point en donnant à Binah (la Mère) la valeur de 66, alors que l’Ain-Soph est 1-66, tandis que Malcouth, de valeur 443, résulte d’une gravitation complète de l’Ain-Soph hors de lui-même : 166 + 616 + 661 = 1 443. Notons d’ailleurs que 66 est la « valeur secrète » de 11, en sorte que l’Ain-Soph est le premier degré de la manifestation tri-unitaire de 1-11 par déversement « vers le bas » de deux de ces trois unités. Voir notre ouvrage La Bible, document chiffré (éd. Gallimard), t. II, p. 31 et suiv.