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Coomaraswamy (HB): Há em nós duas almas
sexta-feira 5 de agosto de 2022, por
Original
Plato, again, continually reminds us that there are two in us, and that of these two souls or selves the immortal is our “real Self.” This distinction of an immortal spirit from the mortal soul, which we have already recognized in Brahmanism, is in fact the fundamental doctrine of the Philosophia Perennis wherever we find it. The spirit returns to God who gave it when the dust returns to the dust. Γνώθι σεαυτόν; Si ignoras te, egredere. “Whither I go, ye cannot follow me now If any man would follow me, let him deny himself.” [1] We must not delude ourselves by supposing that the words denegat seipsum are to be taken ethically (which would be to substitute means for ends); what they mean is understood by St. Bernard when he says that one ought deficere a se tota ... a semetipsa liquescere [2], and by Meister Eckhart when he says that ‘The kingdom of God is for none but the thoroughly dead.” ‘The word of God extends to the sundering of soul from spirit”; [3] and it might well have been said by the Wake that “No man can be my disciple but and if he hate his own soul” (Καί ού μισεϊ . . . την έαυτοϋ ψυχήν). [4] “The soul must put itself to death” — “Lest the Last Judgment come and find me unannihilate, and I be siez’d and giv’n into the hands of my own selfhood.” [5]
Allar & Ponsoye
Platon encore nous rappelle sans cesse qu’il y a en nous deux âmes ou deux soi, et que de ces deux l’immortel est notre « Soi réel ». Cette distinction d’un Esprit immortel et d’une âme mortelle, que nous avons déjà trouvée dans le Brahmanisme, est en fait la doctrine fondamentale de la Philosophia Perennis, où que nous la rencontrions. L’esprit retourne à Dieu qui le donna quand la poussière retourne à la poussière. Gnoti seauton ; Si ignoras te, egredere. « Là où je vais, vous ne pouvez encore me suivre... Si quelqu’un me suit, qu’il se nie lui-même [6] ». Nous ne devons pas nous faire illusion à nous-mêmes en supposant que les mots denegat seipsum doivent être pris dans une acception éthique, ce qui serait prendre le moyen pour la fin. Ils signifient ce qu’entendent saint Bernard quand il dit que l’on doit deficere a se tota, a semetipsa liquescere, et Maître Eckhart quand il dit que « le Royaume de Dieu n’est pour personne si ce n’est pour celui qui est entièrement mort ». « La parole de Dieu va jusqu’à séparer l’âme et l’esprit [7] » ; et l’Éveillé aurait pu dire aussi que « personne ne peut être mon disciple s’il ne hait sa propre âme » (Kai ou misei... ten eautou psychen) [8]. « L’âme doit se mettre elle-même à mort » - « De peur que le Jugement Dernier ne vienne et ne me trouve non annihilé, et que je sois saisi et mis entre les mains de ma propre individualité [9] ». (Ananda Coomaraswamy , Hindouisme et Bouddhisme)
[1] John, XIII.36; Mark, VIII.34. Those who do follow him have “forsaken all,” and this naturally includes “themselves.”
[2] “Lose oneself completely . . . and dissolve”; De diligendo Deo, 8. -Ed.
[3] Heb., IV. 12.
[4] Luke, XIV.26: “who hateth not father and mother, and wife and children, and brethren and sisters”; cf. MU. VI.28: “If to son and wife and family he be attached, for such a one, no, never at all”; and Sn.60: “Alone I fare, forsaking wife and child, mother and father”; cf. 38. Cf. note 69, p. 30.
[5] Meister Eckhart and William Blake. Cf. Boehme, Sex Puncta Theosophica, VII. 10: “Thus we see how a life perishes . . . namely, when it will be its own lord. ... If it will not give itself up to death, then it cannot obtain any other world.” Matth., XV.25; Phaedo, 67, 68. “No creature can attain a higher grade of nature without ceasing to exist” (St. Thomas Aquinas, Sum. Theol., 1.63.3). Cf. Schiller: “In error only there is life and knowledge must be death”; and what has been said above on Nirvāna as a being finished. What lies beyond such deaths cannot be defined in terms of our kind of living.
[6] Jean, XIII, 36 ; Marc, VIII, 34. Ceux qui le suivent ont « tout abandonné », et ce tout les comprend naturellement « eux-mêmes ».
[7] Héb., IV, 12.
[8] Luc, XIV, 26, « qui ne hait son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs », cf. Maitri Upanishad, VI, 28. « S’il est attaché à sa femme et à sa famille, pour un tel homme, non jamais », et Sutta Nipâta, 60. « Seul je m’en vais, abandonnant femme et enfant, mère et père », cf. 38. Cf. note 68, p. 40.
[9] Maître Eckhart et William Blake. Cf. Boehme, Sex Puncta Theosophica, VII, 10. « Ainsi voit-on comment périt une vie..., à savoir quand elle veut être son propre maître... Si elle ne s’offre elle-même à la mort, elle ne pourra gagner un autre monde », Matth., XV, 25 ; Phédon, 67, 68. « Nulle créature ne peut atteindre un plus haut degré de nature sans cesser d’exister », (Saint Thomas d’Aquin, Sum. Theol., I, 63, 3). Cf. Schiller : « Dans l’erreur seulement il y a vie, et la connaissance est nécessairement une mort » ; cf. également ce qui a été dit plus haut du Nirvâna comme d’un achèvement de l’être. Ce qui se trouve au-delà de telles morts ne peut être défini dans les termes propres à notre modalité d’existence.