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jiva

  

Bien qu’il soit couramment employé au sens d’« être vivant », le terme jiva désigne plus précisément ce qui rend tel le vivant, le principe de vie en lui. Cette idée d’une essence qui ne reçoit pas la vie du jeu des causes extérieures mais vit éternellement de sa vie propre, tout en communiquant la vie à d’autres êtres, est très ancienne. Elle se rencontre déjà dans un passage célèbre de la Chandogya  -Upanisad (VI, II, 1-3) où Uddalaka Aruni montre à son fils Svetaketu un grand arbre que l’on taille et mutile de toutes les manières mais qui pousse sans cesse de nouveaux surgeons : « Pénétré par le soi vivant (jivatman), il se tient là, ferme, buvant [la sève] et se réjouissant. » Mais, lorsque le jiva « abandonne » telle ou telle branche, aussitôt elle se dessèche et meurt, alors que le jiva lui-même ne meurt jamais. La suite du passage qui identifie ce principe de vie à « l’essence subtile, partout cachée et partout présente » montre clairement qu’il s’agit de l’atman lui-même.

Il est donc tout à fait naturel que dans la philosophie védantique, héritière des Upanisad, le terme jiva soit souvent employé comme adjectif et serve à désigner tous les « effets d’unité » suscités par la conjonction du Soi et de la mati  ère, en elle-même inorganisée, du corps, maintien d’une certaine forme à travers le temps, réparation des pertes, motricité, sensibilité, capacité de reproduction, etc. [NP  , Hulin  ]