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declinação

quinta-feira 25 de janeiro de 2024

  

Le terme parégklisis, qui trouve ici sa seule occurrence plotinienne (on trouve paregklínein dans le traité 34 (VI, 6), 3, 26), désigne la « déviation », ce type de mouvement que l’on trouve dans la doctrine d’Épicure (Philodème, Des signes, 36, 13 ; frag. 280 des Epicurea, éd. par Usener, qui cite deux témoignages relatifs au mouvement des atomes et à la « déviation » qu’on trouve notamment chez le Pseudo-Plutarque, Opinions des philosophes, I, 12, 883a-b et 23, 884c) et dont le clinamen de Lucrèce est l’équivalent latin (II, 292). Cette notion joue un rôle considérable aussi bien dans le domaine de la physique que dans celui de l’éthique. Le mouvement initial des atomes est un mouvement de chute verticale très rapide, qui est l’effet de leur poids et de l’absence de résistance qu’offre le vide. Les atomes, qui tombent tous ainsi à la même vitesse, ne sauraient s’entrechoquer et constituer entre eux des corps composés si une « déviation » minimale, indéterminée quant à son moment et à son lieu, ne leur permettait d’entrer en collision. La déviation est ainsi au principe de la constitution (comme de l’explication) des choses. Du point de vue éthique, cette hypothèse introduit dans la constitution atomique de toutes choses une part de liberté, à partir de laquelle les épicuriens conçoivent une théorie du libre arbitre et de la responsabilité morale. Sur la lecture plotinienne des textes et arguments épicuriens, voir J.-P. Dumont, « Plotin   et la doxographie épicurienne » ; plus particulièrement, sur ce traité 3, la p. 199. « Vides de sens » (kenaîs) est sans doute un jeu de mots (selon les épicuriens, les atomes tombent dans le vide, kenón). Plotin accuse cette « déviation » épicurienne d’être tout autant inexplicable qu’elle est inexpliquée. Cicéron avait formulé à son encontre une objection semblable : « Personne d’ailleurs ne me paraît mieux démontrer, non seulement la fatalité, mais encore l’universelle nécessité, et supprimer les mouvements volontaires de l’âme que cet homme [Épicure], qui avoue n’avoir pas eu d’autres moyens de résister à la fatalité, sinon de recourir à cette déviation factice (nisi ad has commenticias declinationes confugisset). Car, supposé qu’il y ait des atomes, dont il est du reste impossible de me démontrer l’existence, cette déviation demeurerait toujours inexpliquée (tamen declinationes istae numquam explicarentur) » (Cicéron, Du destin, XX [48], texte établi et traduit par A. Yon 1933, la traduction est légèrement modifiée ; voir aussi Des fins, I, [VI] 15). [BPT1-6  :161]


LÉXICO: desvio, declinação