Página inicial > Termos e noções > Politeía

Politeía

quinta-feira 25 de janeiro de 2024

  

Le titre le plus habituel, Politeía, désigne le projet, courant dans l’histoire des cités grecques, de donner une constitution politique pour fonder les institutions et formuler les lois destinées aux citoyens. Diogène Laërce rapporte que Protagoras aurait écrit une Politeía (IX, 55 ; DK, 80 ; A1). Ce texte serait le premier exemple d’une tradition littéraire qui culmine dans la Politeía de Platon  , mais l’information est douteuse, le même Diogène ayant écrit que toute la Politeía de Platon se trouve dans les Antilogies de Protagoras (III, 37 ; DK, 80 ; B5). Ce titre est aussi celui de l’Athenaîon Politeía, du pseudo-Xénophon, un texte qui date des environs de 430. Par la suite, nous avons le témoignage de plusieurs écrits portant ce titre, notamment plusieurs œuvres attribuées à Critias   et à Thrasymaque. Sur ces questions, voir J. Bordes (1982 : 24 sq.). En privilégiant ce titre, la tradition a surtout retenu le propos réformateur de Platon. Ce titre ne recouvre pas cependant l’ensemble des arguments du dialogue, et on ne s’étonnera pas de voir circuler dans plusieurs manuscrits le titre Perì toû dikaíou, Sur le juste, un titre plus conforme aux arguments du premier livre sur le bonheur du juste et à la doctrine de la justice du livre IV. Notons que plusieurs manuscrits (par ex. A, Parisinus 1807, et T, Marcianus 4, 1) offrent les deux titres, tout comme la notice de Diogène Laërce, qui reprend à cet égard la désignation des tétralogies de Thrasylle. Dans son commentaire, Proclus   note ces variations et insiste sur le fait que les titres des dialogues sont l’œuvre de Platon lui-même et qu’ils indiquent son sujet principal ; pour lui, il n’y a aucune hésitation : le titre est Politeía, et il désigne la recherche sur le meilleur régime politique (In Platonis Rempublicam commentarii, I, 9, 1-10 Kroll ; I, 25 Festugière  ), mais le but du dialogue englobe à la fois la recherche sur le régime politique et sur la justice de l’âme individuelle (In Remp., I, 11, 5-10 ; I, 27) : « Ne disons donc pas qu’il y a deux buts, mais que le but concernant la justice politique et le but concernant la meilleure constitution dans l’âme n’en forment qu’un seul… » (In Remp., I, 13, 9-11 ; I, 29). [LEROUX]